Ressources des mouvements féministes

L'enquête "Où est l'argent?" #WITM est maintenant en ligne ! Plongez dans l'enquête et partagez votre expérience du financement de votre organisation avec des féministes du monde entier.
En savoir plus et participer à l’enquête!
Les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et leurs allié-e-s du monde entier s’opposent au pouvoir et imaginent de nouvelles politiques de libération. Des ressources économiques et politiques aux actes quotidiens de résistance et de survie, les contributions qui viennent nourrir ce travail revêtent de nombreuses formes.
L’initiative de l’AWID, Ressources des mouvements féministes (Resourcing Feminist Movements, RFM), met en lumière l’écosystème de financement actuel, qui va des modèles d’attribution des ressources auto-générée aux voies de financement officielles.
A travers nos recherches et analyses, nous examinons de quelles façons les pratiques de financement pourraient mieux servir nos mouvements. Nous faisons une étude critique des contradictions propres au “financement” de la transformation sociale, compte tenu notamment de la répression politique croissante, des programmes anti-droits et du pouvoir grandissant des entreprises. Mais surtout, nous élaborons des stratégies collectives en appui à des mouvements fleurissants, solides et résilients.
Nos Actions
Reconnaissant la richesse de nos mouvements et répondant au contexte actuel, nous oeuvrons à:
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Créer et élargir les alternatives : Nous développons les pratiques de financement qui accordent une place prépondérante aux priorités des activistes et impliquons un large éventail de donateurs et d’activistes dans la création de nouveaux modèles dynamiques d’attribution de ressources en faveur des mouvements féministes, en particulier dans un contexte qui voit l’espace de participation de la société civile diminuer considérablement.
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Enrichir nos connaissances : Nous explorons, échangeons et consolidons nos connaissances sur la façon dont les mouvements attirent, organisent et utilisent les ressources qui leur sont nécessaires pour entreprendre des changements significatifs.
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Plaider : Nous travaillons en partenariat, comme avec le Count Me In! Consortium, afin d’influencer les programmes de financement et permettre aux mouvements féministes d’être en dialogue direct pour déplacer le pouvoir et l’argent.
Contenu lié
Y a-t-il des sujets à ne pas aborder, à éviter dans nos propositions ?
Les Forums de l’AWID ont toujours été des espaces où les difficiles mais nécessaires conversations ont lieu. Nous accueillons ces propositions dès lors que la personne ou organisation qui la suggère garantit un espace à la fois respectueux et sûr pour celles et ceux qui y prennent part.
Snippet - CSW68 - March 13 - FR
Jour 3
13 Mars
Snippet - WITM Survey will remain open - FR
Regardez le webinaire « Où est l'argent?» maintenant !
Le 11 juillet 2024, nous avons eu une conversation étonnante avec de grandes féministes sur l'état de l'écosystème du financement et le pouvoir du recherche « Où est l'argent ? ».
Un merci spécial à Cindy Clark (Thousand Currents), Sachini Perera (RESURJ), Vanessa Thomas (Black Feminist Fund), Lisa Mossberg (SIDA) et Althea Anderson (Fondation Hewlett).
N'oubliez pas que l'enquête restera ouverte jusqu'au 31 août 2024 !
Puis-je accéder à l’enquête et répondre aux questions depuis mon téléphone?
Oui, l’enquête est accessible depuis les téléphones intelligents.
Combien de réponses souhaitez-vous recueillir?
Notre objectif est de recueillir 2 000 réponses à l’enquête, soit près du double de la dernière enquête WITM de 2011.
Snippet - CSW69 Image - FR

Clone of Snippet - Intro WITM - FR
Where is the Money for Feminist Organizing? Survey Results
Thanks to our global feminist community! From May to August 2024, nearly 1,200 organizations working for Women's rights, gender justice, and LBTQI+ equality shared their experiences in the WITM survey. The results offer a unique picture of how feminist movements are resourced and where gaps remain.
Stay tuned for the upcoming report for more analysis!
Snippet - COP30 - Resistance Hubs Section Column 2 - FR
Les partenaires suivantes organisent les pôles de la COP30 :
- Caribbean Feminist Climate Justice Movement, Barbade
- Gender Interactive Alliance (GIA)*, Pakistan
- Women’s Initiative for Sustainable Environment (WISE)*, Nigéria
- Réseau des Acteurs du Développement Durable (RADD), Cameroun
- MASIPAG*, Philippines
*Sites web en anglais
Défenseur-e-s des droits humains
Les défenseuses des droits humains s’auto-identifient comme des femmes ou des personnes lesbiennes, bisexuelles, transgenres, queer, intersexes (LBT*QI) ou autres qui défendent les droits. Elles sont exposées à des risques et à des menaces de nature genrée à cause du travail qu’elles accomplissent en faveur des droits humains et/ou en conséquence directe de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle.
Les défenseuses des droits humains subissent une violence et une discrimination systématique du fait de leur identité, mais aussi à cause de la lutte indéfectible qu’elles mènent en faveur des droits, de l’égalité et de la justice.
Le programme Défenseuses des droits humains collabore avec des partenaires internationaux et régionaux ainsi qu’avec les membres de l’AWID pour éveiller les consciences à propos de ces risques et menaces, pour plaider en faveur de mesures féministes et holistiques de protection et de sécurité et enfin pour promouvoir activement une culture du souci de soi et du bien-être collectif au sein de nos mouvements.
Les risques et menaces qui planent sur les défenseuses
Les défenseuses des droits humains sont exposées aux mêmes types de risques que toutes les autres personnes qui défendent les droits humains, les communautés et l’environnement. Mais elles se heurtent également à des violences fondées sur le genre et à des risques spécifiques de nature genrée parce qu’elles remettent en cause les normes de genre en vigueur au sein de leur culture et de leur société.
En défendant les droits, les défenseuses des droits humains sont exposées aux risques suivants :
- les agressions physiques et la mort
- les tentatives d’intimidation et le harcèlement, y compris dans les espaces en ligne
- le harcèlement judiciaire et la criminalisation
- l’épuisement
Une approche holistique et collaborative de la sécurité
Nous travaillons en collaboration avec des réseaux internationaux et régionaux ainsi qu’avec nos membres pour :
- éveiller les consciences à propos des violations des droits humains et abus dont sont victimes les défenseuses des droits humains ainsi que de la violence systémique et de la discrimination qu’elles subissent ;
- renforcer les mécanismes de protection et faire en sorte que des réactions plus efficaces et plus rapides s’organisent quand des défenseuses sont en danger.
Nous travaillons à la promotion d’une approche holistique de la protection des défenseuses, qui suppose notamment :
- de mettre l’accent sur l’importance du souci de soi et du bien-être collectif, et de reconnaître le fait que ces notions peuvent revêtir une signification différente dans chaque culture ;
- de documenter les violations dont sont victimes les défenseuses des droits humains dans une perspective féministe intersectionnelle ;
- de promouvoir la reconnaissance et la célébration du travail et de la résilience des défenseuses des droits humains dans la société ; et
- de construire des espaces civiques propices au démantèlement des inégalités structurelles, sans restrictions ni obstacles.
Nos actions
Nous souhaitons contribuer à l’avènement d’un monde plus sûr pour les défenseuses des droits humains, leurs familles et leurs communautés. Nous pensons que le fait que les défenseuses œuvrent en faveur des droits et de la justice ne devrait pas leur faire courir de risques ; leur action devrait être appréciée et célébrée.
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Promouvoir la collaboration et la coordination entre organisations de défense des droits humains et des droits des femmes au niveau international, et ce dans le but de d’apporter des réponses plus efficaces dans le domaine de la sureté et du bien-être des défenseuses des droits humains ;
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Soutenir les réseaux régionaux de défenseur-es et les organisations, parmi lesquels l’Initiative mésoaméricaine des défenseuses des droits humains et la Coalition des défenseuses des droits humains du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dans leur travail de promotion et de renforcement de l’action collective en faveur de la protection des défenseuses – en mettant en avant l’importance de la création de réseaux de solidarité et de protection, de la promotion du souci de soi ainsi que du plaidoyer et de la mobilisation en faveur de la sécurité des défenseuses ;
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Faire en sorte que les défenseur-e-s des droits humains et les risques qui les menacent soient plus visibles et mieux reconnus, en rassemblant des informations sur les agressions dont elles sont victimes et en produisant et diffusant des documents sur leurs luttes, leurs stratégies et les difficultés qu’elles rencontrent ;
-
Organiser des réponses urgentes fondées sur la solidarité internationale dès que des défenseuses des droits humains sont en danger, par le biais de nos réseaux internationaux et régionaux mais aussi grâce à nos membres.
Contenu lié
Venecia Natinga
Test Page in French
L’AWID EN 2014 : Renforcer les processus d’organisation en faveur des droits des femmes dans le monde entier
2. Frame your research
Le cadre de référence de votre recherche vous guidera tout au long du processus de recherche. Le document de référence que vous élaborez peut aussi servir de note de synthèse destinée aux personnes qui vous conseillent et à vos partenaires, ainsi qu’à une demande de financement aux éventuels donateurs.
Dans cette section
Avant de mener toute recherche :
- Fixez les objectifs de votre recherche.
- Dressez la liste des questions principales auxquelles vous souhaitez que votre recherche réponde.
- Écrivez les types de données que vous devrez recueillir et examinez-les pour répondre à vos questions principales.
- Définissez les produits finaux que vous élaborerez à l’aide de votre recherche.
Le cadre de votre recherche pourra évoluer avec le temps, alors que vous peaufinez vos questions et recueillez de nouvelles informations. Cependant, le fait de créer un cadre de recherche dès le départ vous permettra de travailler à partir d’une base solide.
Objectifs
Afin que votre recherche WITM ait une base solide, il est important de définir clairement ce que vous souhaitez accomplir.
Par exemple, l’un des objectifs de la recherche mondiale WITM de l’AWID consistait à fournir des données rigoureuses afin de prouver ce que nous savions déjà par ouï-dire : que les organisations de droits des femmes sont sous-financées, et de surcroît de façon marquée. Ces données nous permettraient selon nous d’être en meilleure position pour influencer les prises de décisions des bailleurs de fonds.
Vos objectifs pourraient être les suivants :
- Générer des données précises et concrètes sur les réalités et les tendances de financement afin de confirmer ou d’infirmer les mythes existants.
- Mieux comprendre les différences entre les perspectives des donateurs et celles des organisations de droits des femmes.
- Influencer l’allocation des fonds par les donateurs.
- Ajouter une perspective essentielle aux principaux débats entourant le financement.
- Explorer la collaboration entre les donateurs et les organisations de droits des femmes sur les questions qui émergent de la recherche.
Questions principales
Structurez votre processus de recherche à l’aide de questions clés auxquelles seule votre recherche puisse répondre et limitez ces questions à un laps de temps spécifique (p. ex. la dernière année, les derniers cinq ans, etc.).
Tenez compte des aspects suivants :
- Sur quels sujets précis voulez-vous en apprendre davantage et quelle hypothèse aimeriez-vous vérifier ? Le fait de rédiger ces questions facilitera votre processus de réflexion.
- Existe-t-il des recherches à ce sujet ? Si c’est le cas, il se peut qu’il ne soit pas opportun de mener une recherche WITM, à moins que vous estimiez que la recherche actuelle n’est pas assez complète ou spécifique.
- Quelle période voulez-vous couvrir lors de votre analyse ? Votre analyse portera-t-elle uniquement sur la dernière année, ou sur plusieurs années antérieures, par exemple au cours des cinq dernières années ?
- Prévoyez-vous de répéter votre enquête pour recueillir des données ultérieurement ?
Le fait de choisir une période spécifique pour votre recherche peut mener à des résultats plus précis qu’ils ne le seraient si vous travailliez avec un calendrier ouvert. De plus, la décision de répéter ou non votre recherche à intervalles réguliers vous permettra de fixer des repères de collecte de données, facilitant la reproduction et la comparaison au fil du temps.
Principales questions qui ont guidé le processus de recherche WITM de l’AWID :
- Quelle est la situation actuelle quant à la durabilité financière des organisations de droits des femmes à travers le monde ?
- Quelles sont les tendances externes et internes qui influent sur les décisions de financement des donateurs à l’appui des organisations et des mouvements de femmes ?
Types de données
Maintenant que vous avez défini vos questions principales, vous pouvez déterminer les types de données qui vous aideront à répondre à ces questions. Ainsi, vous serez en mesure de planifier le reste du calendrier de votre recherche WITM.
Par exemple, est-ce que vous mènerez une enquête qui couvre une vaste proportion de votre population prioritaire ? Est-ce que vous analyserez les demandes de financement que les bailleurs de fonds reçoivent dans une région particulière ? Est-ce que vous procéderez à des interviews (recommandé) ? En déterminant quelles sont les données dont vous avez besoin, vous pourrez entrer en contact avec des parties externes qui vous fourniront ces données dès le départ, et serez à même de planifier en conséquence l’ensemble de votre calendrier. Nous vous suggérons les sources de données suivantes :
- Les sondages que vous élaborez à l’intention des organisations de droits des femmes et des donateurs.
- Les données sur les demandes et l’allocation de subventions issues des cycles de financement des donateurs.
- Interviews auprès d’important-e-s activistes, organisations et donateurs.
- Données sur les donateurs de la part des organisations membres, comme le Foundation Center (en angalis), des groupes de donateurs régionaux ou nationaux qui ont des affinités avec vous ou votre organisation.
La diversité des ensembles de données constitue un excellent moyen de créer une analyse robuste et riche.
Par exemple, les données de l’Enquête mondiale de l’AWID en 2011 sont les piliers de nos récentes analyses. Cependant, nous avons également recueilli des données d’interviews sur le terrain, avec des donateurs, des activistes ou des organisations de droits des femmes.
Produits finaux
L’élaboration d’un plan initial sur les produits que vous créerez vous permettra non seulement de fixer votre calendrier, mais vous donnera également une idée des ressources dont vous aurez besoin.
Par exemple, produirez-vous uniquement un rapport de recherche ou créerez-vous également des infographies, des dépliants et des présentations ? Selon les produits que vous choisirez, vous aurez peut-être à recourir à des sociétés de conception graphique, à prévoir des manifestations, etc.
Ces produits seront également les outils que vous utiliserez pour atteindre vos objectifs. Ainsi, il est important de garder ces objectifs à l’esprit. Par exemple, votre recherche WITM a-t-elle pour unique objectif de servir d’outil de plaidoyer visant à influencer les bailleurs de fonds ? Si tel est le cas, vos produits devraient vous permettre de mobiliser les bailleurs de fonds de manière significative.
Exemples de produits :
- Rapport complet à distribuer aux principaux bailleurs de fonds et organisations.
Traditionnellement, la recherche WITM de l’AWID s’est centrée sur un long rapport, à partir duquel étaient tirés d’autres produits plus concis – voir le reste de la liste. - Infographies pour une distribution virale en ligne.
- Courtes animations présentant les principaux résultats.
- Dépliant(s)pour détailler les principaux résultats et messages.
- Articles et articles de blog présentant les principaux résultats afin de susciter l’intérêt envers le rapport plus long.
- Séminaires et webinaires présentant les principaux résultats.
Conclusion : Etablir un cadre de recherche vous donnera une vue d’ensemble
Le fait d’établir un cadre de recherche portant sur les objectifs, les questions principales, les types de données et les produits finaux vous permettra de créer un calendrier bien planifié, de préparer vos ressources à l’avance et de fixer un budget réaliste.
Cette démarche facilitera les interactions avec les partenaires externes, tout en vous permettant de gérer plus aisément les contretemps inattendus.
Étape précédente
Étape suivante

Temps estimé :
• 1 mois
Personnel requis :
• 1 personne (ou plus) chargée de la recherche
Ressources disponibles :
• Exemple 1 : Cadre de référence d’une recherche
• Exemple 2 : Cadre de référence d’une recherche
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Étape suivante
Êtes-vous prêts-tes ?
Margarita Salas Guzmán
Margarita est une militante féministe et LGBTIQA d'Amérique latine. Elle est passionnée de transformation sociale et de bien-être collectif. Elle est titulaire de diplômes en psychologie, communication et en administration publique, ainsi que de certificats en politiques publiques, leadership, gestion et prise de décision. Durant son parcours professionnel, Margarita a acquis une vaste expérience auprès d'organisations de terrain, d'ONG nationales et régionales, d'universités et du secteur public, développant la facilitation, le renforcement des capacités, le plaidoyer politique, la communication et l'évaluation des politiques.
Récupérer les biens communs
Définition
Comme le remarque l’activiste et chercheuse Soma Kishore Parthasarathy, il existe des conceptualisations diverses de la notion de biens communs.
De manière conventionnelle, ils sont définis comme des ressources naturelles se trouvant en dehors du domaine privé et dont l'usage est affecté à ceux et celles qui en dépendent. Aujourd’hui, ce concept a été élargi pour comprendre, outre les ressources naturelles, les ressources liées aux savoirs, au patrimoine, à la culture, aux espaces virtuels, et même au climat. Le concept de biens communs est antérieur au régime de la propriété privée et il représentait le fondement de l'organisation de la société. Les définitions données actuellement par les entités gouvernementales limitent ce cadre aux ressources foncières et matérielles.
Le concept de biens communs repose sur la pratique culturelle du partage d'espaces de vie et des ressources envisagés comme des cadeaux de la nature, destinés au bien commun et à la viabilité de ces biens communs.
Le contexte
Les biens communs de l’humanité sont de plus en plus menacés par les nations et les forces du marché qui les colonisent, les exploitent et les occupent.
Dans certains contextes favorables, les «biens communs» ont le potentiel d’habiliter les femmes, en particulier les femmes opprimées économiquement, à jouir d’autonomie par rapport à la manière de négocier leurs multiples besoins et aspirations.
Perspective féministe
Le patriarcat est renforcé lorsque les femmes et d'autres genres opprimés se voient refuser l'accès aux biens communs et au contrôle de ces derniers.
Par conséquent, une économie féministe cherche à rétablir les droits légitimes des communautés vis-à-vis de ces ressources communes. Cette autonomie leur permet de subvenir à leurs besoins, tout en faisant progresser des systèmes de gouvernance plus égalitaires par rapport à l'utilisation de ces ressources. Une économie féministe reconnaît le rôle des femmes et offre l’égalité des chances par rapport à la prise de décision : les femmes ont un accès égalitaire à ces ressources.

Pour en savoir plus sur cette proposition :
- La récupération des biens communs pour la justice de genre et économique : luttes et mouvements en Inde est une interview de la chercheuse Soma Kishore Parthasarathy sur la façon dont les femmes de l’Inde rurale dénoncent la réalité actuelle en proposant une gestion partagée des ressources communes.
- Feminism And The Politics Of The Commons (Le féminisme et la politique des biens communs), par Silvia Federici (article en anglais). L’article se penche sur la politique des biens communs d'un point de vue féministe façonné par la lutte contre la discrimination sexuelle et le travail reproductif. Il vise à clarifier les conditions selon lesquelles le principe des biens communs peut devenir le fondement d'un programme anticapitaliste.
Michelle D'Cruz
Michelle est une féministe d'Asie du Sud-Est qui aime concerterer pour rassembler des gens et susciter des conversations en faveur du changement social et du partage des connaissances féministes, à travers l'art, la poésie, la musique et les jeux. Forte d'une expérience en plaidoyer digital et en développement de stratégies de communication, elle a contribué à des initiatives en matière de droits digitaux, de recherche sur les droits humains et de création de coalitions de la société civile dans toute l'Asie du Sud-Est. Elle est titulaire d'une licence de droit de l'Université nationale de Singapour, aime se balader dans des rues au hasard de la ville et apprécie un peu trop le café.
Points d’ancrages thématiques
La cadre des Réalités Féministes du Forum repose sur six points d’ancrages thématiques. Chaque point d’ancrage met les réalités, les expériences et les visions féministes au coeur du continuum entre résistance et proposition, lutte et alternative. Nous cherchons à explorer ensemble ce qui constitue nos réalités féministes et ce qui leur permet de se répandre dans les différentes sphères de nos vies.
Ces réalités se manifestent sous forme de modes de vie pleinement articulés, de rêves et d'idées en devenir, ou encore d'expériences et de moments précieux.
Plus que des thèmes isolés, les points d’ancrage sont des conteneurs interconnectés à l’effet des activités du Forum. Nous prévoyons de nombreuses activités à l’intersection de ces thèmes, des différentes luttes, communautés et mouvements. Encore provisoires, les descriptions continuent d’évoluer au fur et à mesure que le parcours des Réalités Féministes se poursuit.
Ressources pour les communautés et les mouvements et justice économique
Ce point d’ancrage met l’accent sur la façon dont nous répondons à nos besoins fondamentaux et assurons les ressources qui nous sont nécessaires pour prospérer, en tant qu’individus, communautés et mouvements, d’une manière qui prenne soin des personnes et de la nature en priorité. Nous entendons par “ ressources ” l’alimentation, l’eau et l’air pur, ainsi que l’argent, le travail, l’information, la connaissance, le temps et autres.
S’appuyant sur la résistance féministe face au système économique d’exploitation et d’extractivisme, ce point d’ancrage met en lumière les propositions, expériences et pratiques féministes puissantes et inspirantes concernant l’organisation de notre vie économique et sociale. L’alimentation et la souveraineté alimentaire ainsi que les visions féministes du travail et des systèmes commerciaux justes et durables ne constituent que quelques-unes des questions qui feront l’objet de notre exploration. Nous ferons courageusement face aux contradictions qui émergent de la nécessité de survivre dans des systèmes économiques répressifs.
Ce point d’ancrage intègre le financement et le ressourcement pour les organisations et les mouvements dans une vaste analyse féministe de la justice économique et de la création de richesses. Il examine comment déplacer les ressources là où elles sont nécessaires, de la justice fiscale et du revenu de base à différents modèles de philanthropie et au ressourcement créatif et autonome des mouvements.
Gouvernance, responsabilisation et justice
Nous cherchons à créer de nouvelles visions et à amplifier les réalités et les expériences existantes en termes de gouvernance féministe, de justice et de responsabilisation. Face à la crise mondiale et à la montée du fascisme et du fondamentalisme, ce point d’ancrage se concentre sur les modèles, les pratiques et les idées féministes, radicales et émancipatrices d’organisation de la société et de la vie politique, à l’échelle locale et mondiale.
Ce point d’ancrage explorera les aspects de la gouvernance, depuis les expériences féministes du municipalisme jusqu'à nos visions du multilatéralisme, en passant par la construction d'institutions situées à l’extérieur des États-nations. Nous échangerons nos expériences concernant les processus judiciaires et de responsabilisation au sein de nos communautés, nos organisations et nos mouvements, notamment les modèles de justice réparatrice, communautaire et transformatrice qui rejettent la violence étatique et le complexe carcéro-industriel.
En nous concentrant sur les expériences de voyages, de migrations et de refuges ainsi que sur l’organisation féministe, nous voulons un monde sans régimes frontaliers mortels; un monde où la circulation y est libre et les voyages passionnants.
Réalités digitales
Le rôle de la technologie dans nos vies ne cesse de croître et la frontière entre les réalités en ligne et hors ligne continue de s’estomper. Les féministes se servent largement des technologies et des espaces en ligne pour construire la communauté, apprendre les un-e-s des autres et mobiliser l’action. Grâce aux espaces en ligne, nous pouvons repousser les limites de notre monde physique. En revanche,, les communications digitales appartiennent majoritairement à des sociétés n’assumant qu’une part de responsabilité mineure vis-à-vis des utilisateurs-trices : l’exploration de données, la surveillance et les atteintes à la sécurité sont devenues la norme, de même que la violence et le harcèlement en ligne.
Ce point d’ancrage explore les opportunités et les enjeux féministes qui existent au sein des réalités digitales. Nous nous pencherons sur les alternatives qui se présentent face aux plateformes privées qui dominent l’horizon digital, ainsi que sur les stratégies de bien-être pour la navigation d’espaces en ligne et les utilisations de la technologie comme moyen de surmonter les problèmes d’accessibilité. Nous examinerons ce que la technologie peut apporter en termes de plaisir, de confiance et de relations.
Corps, plaisir et bien-être
Les réalités féministes règnent également en nous-mêmes: il s’agit de l’expérience incarnée. Le contrôle dont font l’objet notre travail, notre reproduction et notre sexualité est toujours au coeur des structures patriarcales, cis-hétéro-normatives et capitalistes. Face à cette répression, des personnes de genre, de sexualité et d’habiletés différentes organisent des rencontres, créent des espaces et conçoivent des sous-cultures destinées à la joie, à la sollicitude, au plaisir et à une profonde appréciation mutuelle et de soi-même.
Ce point d’ancrage explorera les idées, les récits, les inventions et les expressions culturelles du consentement, du pouvoir et du désir des femmes, des personnes transgenres, non-binaires, transexuelles et intersexuées dans différentes sociétés et cultures.
Nous échangerons des stratégies visant à obtenir les droits en termes de santé reproductive et la justice, et exposerons des pratiques sociales facilitatrices et respectueuses de l’autonomie, l’intégrité et la liberté corporelles. Ce point d’ancrage relie différentes luttes et différents mouvements afin de partager nos perceptions et nos expériences de ce que sont le bien-être et le plaisir.
Planète et êtres vivants
Imaginez une planète féministe. Quel est le son de l’eau, l’odeur de l’air, le contact de la terre? Quelles sont les relations entre la planète et les êtres vivants, y compris les êtres humains? Les réalités féministes sont celles d’une justice environnementale et climatique. Les luttes féministes, autochtones, décoloniales et écologiques puisent souvent leurs racines dans des visions transformatives ainsi que dans la relation entre la nature et les êtres.
Ce point d’ancrage se concentre sur le bien-être de notre planète et s’interroge sur les façons dont les êtres humains ont interagi avec elle et l’ont transformée. Nous voulons explorer les aspects des savoirs traditionnels et de la biodiversité dans le cadre de la préservation d’une planète féministe, et acquérir des connaissances sur les pratiques féministes dans le domaine de la décroissance, la pratique des communs, les modèles d’économies parallèles, l’agro-écologie et les initiatives en termes de souveraineté alimentaire et énergétique.
Organisation féministe
Bien que nous considérions tous ces points d’ancrage comme étant reliés, celui-ci est véritablement transversal; nous vous invitons donc à ajouter une dimension organisationnelle à tous les points d’ancrage auxquels les activités que vous proposez sont liées.
Comment se déroule l’organisation féministe dans le monde aujourd’hui? Cette question porte notre attention sur les acteurs, la dynamique du pouvoir, les ressources, le leadership, les économies dans lesquelles nous sommes intégré-e-s, notre compréhension de la justice et de la responsabilisation, l'ère numérique et les expériences que nous faisons de l'autonomie, du bien-être et des soins collectifs. Nous espérons, à travers tous ces points d’ancrage, créer un espace de réflexion sincère autour de la répartition du pouvoir et des ressources et de la négociation au sein de nos propres mouvements.
Le Forum est un processus collaboratif
Le Forum se veut bien plus qu’un événement de quatre jours. C’est un arrêt de plus dans un parcours de renforcement de mouvement autour des réalités féministes, lequel a déjà commencé et continuera bien au-delà des dates du Forum.
Ekaete Judith Umoh
Ekaete Judith Umoh est une défenseure internationale des droits des personnes en situation de handicap et experte en développement inclusif. Elle analyse avec finesse les questions relatives au genre, au handicap et au développement inclusif. Son rêve est d’accroître la visibilité des femmes et des filles en situation de handicap au sein du mouvement féministe international et dans tous les efforts de développement à travers le monde.
Passionnée d’activisme et de politique, Ekaete devient la première femme élue présidente de l’Association nationale des personnes en situation de handicap (Joint National Association of Persons with Disabilities, JONAPWD), au Nigéria. À ce titre, elle dirige les organisations de personnes en situation de handicap dans la lutte pour la signature de la loi nigériane sur le handicap de 2019, qu’elle défendait sans relâche depuis plus de 17 ans. Par la suite, elle rejoint CBM Global en tant que directrice nationale et joue un rôle pionnier à la tête de son équipe pendant trois ans, pour briser le cercle de la pauvreté et du handicap au Nigéria. Outre son activisme dans le domaine du handicap, Ekaete a été consultante auprès de plusieurs agences de développement, proposant son expertise technique de l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la conception de programmes et projets.
Nicole Barakat




nous sommes infini·e·s
Une exposition de Nicole Barakat qui incarne sa reconnexion avec la diaspora d'objets provenant de ses terres ancestrales dans l'Asie du Sud-Ouest et l'Afrique du Nord.
Barakat présente une collection d'œuvres textiles en tant que manifestations de sa démarche consistant à travailler avec des objets déplacés, souvent volés, détenus dans les collections de musées occidentaux, notamment le Louvre, le British Museum et le Nicholson Museum.
Pour contourner les gardiens et pénétrer dans les vitrines contenant ces objets ancestraux, Barakat récupère des formes de connaissances précoloniales, non linéaires et réceptives qui sont souvent dévaluées et rejetées par les institutions coloniales et patriarcales. Elle utilise ainsi la cafédomancie, le travail du rêve, l'écoute intuitive et les conversations avec les objets eux-mêmes (source).
À propos de Nicole Barakat

Ses œuvres comprennent des dessins en tissu et en papier cousus et découpés à la main, des formes sculpturales réalisées avec ses propres cheveux, du tissu et des matériaux végétaux, ainsi que des œuvres en direct où elle utilise sa voix comme matériau.
La pratique créative de Nicole s'enracine dans la re-mémoration et le re-couvrement de son savoir ancestral, y compris la cafédomancie et, plus récemment, le travail avec des plantes et des essences de fleurs pour le soin et la guérison de la communauté.