
Betty Tebbs

L'enquête "Où est l'argent?" #WITM est maintenant en ligne ! Plongez dans l'enquête et partagez votre expérience du financement de votre organisation avec des féministes du monde entier.
En savoir plus et participer à l’enquête!
Les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et leurs allié-e-s du monde entier s’opposent au pouvoir et imaginent de nouvelles politiques de libération. Des ressources économiques et politiques aux actes quotidiens de résistance et de survie, les contributions qui viennent nourrir ce travail revêtent de nombreuses formes.
L’initiative de l’AWID, Ressources des mouvements féministes (Resourcing Feminist Movements, RFM), met en lumière l’écosystème de financement actuel, qui va des modèles d’attribution des ressources auto-générée aux voies de financement officielles.
A travers nos recherches et analyses, nous examinons de quelles façons les pratiques de financement pourraient mieux servir nos mouvements. Nous faisons une étude critique des contradictions propres au “financement” de la transformation sociale, compte tenu notamment de la répression politique croissante, des programmes anti-droits et du pouvoir grandissant des entreprises. Mais surtout, nous élaborons des stratégies collectives en appui à des mouvements fleurissants, solides et résilients.
Créer et élargir les alternatives : Nous développons les pratiques de financement qui accordent une place prépondérante aux priorités des activistes et impliquons un large éventail de donateurs et d’activistes dans la création de nouveaux modèles dynamiques d’attribution de ressources en faveur des mouvements féministes, en particulier dans un contexte qui voit l’espace de participation de la société civile diminuer considérablement.
Enrichir nos connaissances : Nous explorons, échangeons et consolidons nos connaissances sur la façon dont les mouvements attirent, organisent et utilisent les ressources qui leur sont nécessaires pour entreprendre des changements significatifs.
Plaider : Nous travaillons en partenariat, comme avec le Count Me In! Consortium, afin d’influencer les programmes de financement et permettre aux mouvements féministes d’être en dialogue direct pour déplacer le pouvoir et l’argent.
COZINHA OCUPAÇÃO 9 DE JULHO
Elle a représenté l'International Disability and Development Consortium (consortium international sur le développement et le handicap) lors de la négociation de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (2001-2006). Son travail a été consacré à la réalisation de l'objectif de la Convention, à savoir la réalisation des droits humains universels par, pour et avec les personnes handicapées pour un monde inclusif, accessible et durable.
Selon ses propres mots, son leadership consistait à « … servir la communauté des personnes handicapées, en commençant par de petites tâches que d'autres pourraient ne pas vouloir faire».
Elle est décédée le 27 octobre 2017 dans sa ville natale de Rosario, en Argentine.
Pour en savoir plus sur María Verónica Reina, retrouvez son témoignage.
Metzineres
Carmen dirigeait le Construction Resource and Development Collective et a joué un rôle de premier plan en faveur de la participation des femmes dans l’industrie de la construction en Jamaïque.
Elle a également œuvré à la préparation aux catastrophes de femmes rurales et urbaines. Elle a travaillé en étroite collaboration avec les femmes (en particulier les mères célibataires) pour leur apprendre à utiliser les sangles anti-ouragan ainsi que d’autres technologies pour sécuriser leur foyer. Elle a travaillé dans le domaine de l’eau et de l’assainissement et a été une ardente défenseure d’une gestion durable de l’environnement et du développement.
Elle faisait partie de la Commission Huairou et plaidait en faveur des femmes de la base sur des questions telles que le logement, l'énergie et les moyens de subsistance durables.
Mridula était une ardente défenseure de la promotion de la santé des femmes à une époque où le sujet de la santé sexuelle et reproductive des femmes était considéré comme tabou aux Fidji.
C’est elle qui a guidé les premiers travaux du Fiji Women’s Rights Movement sur les droits sexuels et reproductifs. En septembre 1999, le Fonds des Nations Unies pour la population lui a décerné un prix régional pour sa contribution en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs. Mridula était une militante affirmée, dévouée et infatigable, passionnée par la santé et l’autonomisation des femmes.
Membre reconnue du mouvement féministe et des mouvements de femmes aux Îles Fidji, nous nous souviendrons toujours de la contribution de Mridula. Elle est décédée de causes naturelles en 2017.
Zita était une défenseure des droits des femmes de la région du Grand Kivu.
Elle a été la première directrice exécutive d’UWAKI, une organisation de femmes bien connue. Par son travail avec le Réseau des Femmes pour la Défense des Droits et la Paix (RFDP) et le Caucus des femmes du Sud-Kivu pour la paix, elle a consacré sa vie à rétablir la paix dans l'est de la RDC. Elle a très fermement dénoncé l'utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre.
En 2006, elle s'est présentée comme candidate aux premières élections démocratiques en RDC. Bien qu’elle n’ait pas gagné, elle a continué à défendre les droits des femmes et la communauté du Sud-Kivu se souvient d’elle avec affection.
L'EXCLUSION, LA STIGMATISATION ET LES ABUS INSTITUTIONNELS
auxquels les personnes trans et les travestis continuent de faire face au quotidien
« Le privé est politique » - tel est le mantra féministe que personnifiait la fougueuse et courageuse Nadyn Jouny. Nadyn avait personnellement vécu la douleur de la violence structurelle des systèmes juridiques qui refusent aux femmes de jouir de leurs droits.
Lorsqu’elle décide de demander le divorce, les tribunaux religieux chiites – conformément aux lois relatives au statut personnel du Liban – lui refusent la garde de son jeune fils Karam. Comme tant d’autres femmes au Liban et d’autres pays, Nadyn s’est retrouvée dans la situation douloureuse et insoutenable de devoir abandonner ses droits sur son enfant pour pouvoir quitter une relation abusive et non voulue. Mais Nadyn s’est battue, jusqu’au dernier jour.
Elle s’est servie de ses compétences médiatiques pour devenir la voix de celles qui n’en ont pas dans leur combat contre un droit de la famille discriminant, tant au Liban qu’à l’étranger. Nadyn a cofondé le groupe autofinancé « Protecting Lebanese Women » (PLW) et s’est alliée à d’autres mères libanaises vivant des situations similaires. Ensemble, elles ont cherché à sensibiliser la société en manifestant pour leurs droits devant les tribunaux religieux et attirant l’attention des médias sur les très grandes injustices qu’elles subissaient.
Nadyn a également collaboré avec ABAAD – Resource Center for Gender Equality, une autre organisation libanaise pour les droits des femmes, à l’occasion de campagnes pour la défense des droits des femmes, l’égalité dans le droit de la famille et la garde des enfants, et contre le mariage forcé et précoce.
Pour nombre de ses collègues, elle « symbolisait le combat d’une mère libanaise contre toutes les formes de répression et de misogynie » (en anglais), utilisant « son expérience personnelle et sa propre trajectoire d’autonomisation pour donner aux autres l’espoir qu’elles peuvent être des catalyseuses de changement positif ». - ABAAD – Resource Center for Gender Equality, Liban
Nadyn a tragiquement perdu la vie dans un accident de voiture le 6 octobre 2019, alors qu’elle se rendait à une manifestation contre les augmentations de taxes injustifiées, dans un pays qui connaît déjà une crise financière croissante. Nadyn Jouny n’avait que 29 ans au moment de son décès.
Maritza Quiroz Leiva était une activiste sociale, leader communautaire et défenseure des droits des femmes afro-colombienne. Comptant parmi les 7,7 millions de Colombien·ne·s déplacé·e·s internes par 50 années de conflit armé, Maritza a dédié son travail de plaidoyer au soutien des droits des autres, particulièrement au sein de la communauté afro-colombienne ayant souffert deviolations et déplacements similaires.
Maritza était responsable adjointe du Conseil de victimes Santa Marta et une voix importante pour celles et ceux qui défendaient la justice dans leur communauté, réclamant réparation pour la torture, les enlèvements, les déplacements et les violences sexuelles subis par les victimes tout au long du conflit armé. Elle aégalement été active au sein du mouvement pour la redistribution des terres et la justice foncière en Colombie.
Le 5 janvier 2019, Maritza a été tuée par deux personnes armées qui se sont introduites à son domicile. Elle avait 60 ans.
Maritza s’ajoute ainsi aux cinq autres activistes et leaders colombien·ne·s assassiné·e·s au cours de la seule première semaine de 2019. Un total de 107 défenseur·e·s des droits humains ont été tué·e·s cette année-là dans le pays.
Nous avons le plaisir de vous présenter Sopo Japaridze, féministe féroce, dirigeante syndicale et présidente du syndicat de service indépendant Réseau de Solidarité.
Elle a quitté le pays très jeune pour les États-Unis, où elle est devenue politiquement active en tant qu'organisatrice syndicale. Elle a toujours gardé la Géorgie à l'esprit pendant tout ce temps, jusqu'au jour où, 20 ans plus tard, elle a décidé de revenir.
La confédération syndicale géorgienne existante à cette époque était loin d'être idéale. C’est pourquoi, armée de ses compétences, de ses connaissances et de son expérience en matière de syndicalisation, Sopo est retournée en Géorgie et a formé son propre syndicat.
Elle est aussi une chercheuse passionnée et une écrivaine. Elle étudie les relations de travail et les relations sociales, écrit pour diverses publications et est co-éditrice de Left East, une plate-forme analytique d'Europe de l'Est. Elle a également cofondé l'initiative et le podcast d'histoire politique, Réimaginer la Géorgie Soviétique, où elle explore les complexités et les nuances des expériences du pays sous l'Union soviétique, pour mieux comprendre son passé et construire un avenir meilleur.
Leah Tumbalang était une femme lumad de Mindanao, aux Philippines. L’histoire du peuple autochtone Lumad recouvre des générations de résistance à l'exploitation minière à grande échelle par les entreprises, la protection des domaines ancestraux, des ressources et de la culture, et la lutte pour le droit à l'autodétermination.
Leah était une leader lumad, ainsi qu’une dirigeante du Kaugalingong Sistema Igpasasindog tu Lumadnong Ogpaan (Kasilo), une organisation paysanne lumad plaidant contre l'arrivée des sociétés minières à Bukidnon, dans la province de Mindanao. Elle s’est montrée inébranlable dans son activisme antimines, militant avec ferveur contre les effets dévastateurs de l'extraction minière sur l'environnement et les terres des peuples autochtones. Leah était également une organisatrice de la liste du parti Bayan Muna, membre du parti politique de gauche Makabayan.
Depuis près d’une décennie, Leah (ainsi que d’autres membres de Kasilo) recevait des menaces du fait qu'elle codirigeait l'opposition contre le déploiement de groupes paramilitaires soupçonnés d’être soutenus par des intérêts miniers.
« En tant que leader des Lumad au sein de leur communauté, elle est au premier plan pour lutter en faveur de leurs droits à la terre ancestrale et à l'autodétermination ». - Organisation régionale lumad de Kalumbay
Être en première ligne de la résistance implique également souvent d’être la cible de violences et victime de l’impunité. Leah a non seulement reçu de nombreuses menaces de mort, mais elle a été assassinée le 23 août 2019 à Valencia, dans la province de Bukidnon.
Selon un rapport de Global Witness, « les Philippines sont le pays à avoir été le plus touché en chiffre absolu » pour ce qui est des meurtres d’activistes écologistes en 2018.
Lisez le rapport du Global Witness, publié en juillet 2019
Le Forum international de l’AWID est un événement phare que l’association organise tous les trois ou quatre ans. C'est la plus importante manifestation au monde entièrement consacrée aux mouvements féministes et de justice de genre dans toute leur diversité. Il s'agit d'un rassemblement mondial qui réunit activistes féministes, mouvements alliés, universitaires, bailleurs de fonds et décideur·e·s politiques. Les forums se tiennent successivement dans différentes régions et différents pays du sud mondial.