
Madelaine Parent

El activismo joven feminista juega un papel fundamental en las organizaciones y los movimientos por los derechos de las mujeres a nivel mundial, ya que aborda los nuevos problemas a los que las feministas se enfrentan en la actualidad. Esta fuerza, creatividad y adaptabilidad son esenciales para la sostenibilidad de la organización feminista.
A la vez, enfrentan obstáculos específicos para ejercer su activismo, como acceso limitado al financiamiento y al apoyo, falta de oportunidades de capacitación, un incremento considerable de los ataques contra las jóvenes defensoras de los derechos humanos. Esto crea una falta de visibilidad que hace más complicada su inclusión y participación efectiva en los movimientos por los derechos de las mujeres.
El programa de activismo joven feminista fue creado para garantizar que las voces de las jóvenes sean escuchadas y se vean reflejadas en el discurso feminista. Queremos garantizar que las jóvenes feministas tengan un mejor acceso al financiamiento, a las oportunidades de desarrollo de las capacidades y a los procesos internacionales.
Además de apoyar directamente a las jóvenes feministas, estamos trabajando con activistas por los derechos de las mujeres de todas las edades, con modelos y estrategias prácticas para procesos efectivos de organización intergeneracionales.
Queremos que las activistas jóvenes feministas jueguen un papel en el proceso de toma de decisiones que afectan sus derechos a través de:
Fomento de la comunidad e intercambio de información a través de la Conexión Joven Feminista. Dada la importancia de los medios virtuales para el trabajo de las jóvenes feministas, nuestro equipo lanzó la Conexión Joven Feminista en mayo de 2010 para compartir información, construir capacidades a través de seminarios web y discusiones electrónicas y para alentar la construcción de la comunidad.
Investigación y generación de conocimientos sobre el activismo joven feminista, que aumenten la visibilidad y el impacto del activismo joven feminista en los movimientos por los derechos de las mujeres y otros actores clave, como los donantes.
Promoción de procesos más efectivos de organización intergeneracional, explorando mejores formas de trabajar en conjunto.
Apoyo a la participación de las jóvenes feministas en los procesos globales de desarrollo, por ejemplo en los procesos de Naciones Unidas.
Colaboración con todas las áreas prioritarias de AWID, incluyendo el Foro, para garantizar así que las contribuciones clave de las jóvenes feministas, así como sus perspectivas, necesidades y activismo se reflejen en los debates, políticas y programas que las afectan.
Linda Porn is yet another heroine of feminist union organizing and sex worker activism nationally (in Spain) and transnationally.
Originally from Mexico, she has been living in Spain since the 2000s. She is a sex worker, an activist, a single mother and a multidisciplinary artist. Drawing from these different identities, she uses performance, video art and theater to vizibilize struggles at the intersections of transfeminism, sex work, migration, colonialism and motherhood.
She combines art and sex work while caring for her daughter as a single mother.
Linda also belongs to sex workers collectives that fight for their rights, such as the OTRAS union and CATS Murcia. She also co-founded the group 'Madrecitas' - that visibilises and denounces racist institutional violence against migrant families. Violence to which she and her daughter were subjected as a sex worker and migrant single mother.
You can follow her art work here.
Les discours antidroits continuent à évoluer. Outre le recours à des arguments religieux, culturels et traditionnels, les acteur·rice·s antidroits s’approprient le langage de la justice sociale et des droits humains pour travestir leurs véritables programmes et gagner ainsi en légitimité.
Il y a trente ans, un télévangéliste américain candidat républicain décrivait le féminisme comme « un mouvement politique antifamille qui encourage les femmes à quitter leur mari, tuer leurs enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir lesbiennes ». Cette idée progresse et acquiert aujourd’hui une légitimité insoupçonnée sous les apparats de l’« idéologie du genre » – une espèce de croque-mitaine polyvalent créé par les antidroits dans le seul but de s’y opposer.
Un thème revient sans cesse dans leurs discours teintés d’« impérialisme culturel », de « colonisation idéologique », de « génocide prénatal » et d’appel à la « clause de conscience » : la prise de contrôle. Les antidroits s’approprient des questions d’intérêt légitime, qu’ils et elles déforment pour servir leurs programmes oppressifs.
The AWID Forum will be organized around 6 interconnected topics. These ‘anchors’ center feminist realities.
Les frais d’inscription au Forum de l’AWID pour tou-te-s les participant-e-s couvrent :
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Hind et Hind étaient le premier couple queer documenté dans l’histoire arabe. Dans le monde d’aujourd’hui, iel est un·e artiste queer du Liban. |
À l’âge de six ans, j’appris que mon grand-père avait un cinéma. Ma mère me raconta comment il l’avait ouvert au début des années 1960, quand elle avait également à peu près six ans. Elle se rappelait qu’il avait projeté La Mélodie du bonheur le soir de l’ouverture.
Je passais au cinéma tous les week-ends et regardais mon grand-père jouer au backgammon avec ses amis. Je ne savais pas qu’il vivait là, dans une pièce située juste en dessous de la cabine de projection. J’appris plus tard qu’il y avait emménagé à la suite de la séparation d’avec grand-mère, et de la fermeture du cinéma dans les années 1990, peu après la fin de la guerre civile libanaise.
Pendant des années et jusqu’à son décès, je voyais généralement mon grand-père jouer au backgammon à l’accueil du cinéma, qui n’était plus du tout entretenu. Ces scènes à répétition sont mes seuls souvenirs de lui. Je n’ai jamais vraiment appris à le connaître – on ne parlait jamais de cinéma, malgré qu’il ait passé tout son temps dans un cinéma en déperdition. Je ne lui ai jamais demandé ce que ça faisait de vivre dans un lieu comme celui-là. Il est mort quand j’avais 12 ans, le soir de Noël, d’une chute dans l’escalier en colimaçon qui montait jusqu’à la cabine de projection. C’est presque poétique qu’il soit mort en mouvement, dans une maison où les images en mouvement sont perpétuellement suspendues dans le temps.
Au printemps 2020, mon cousin m’a appelée pour me dire qu’il avait nettoyé le cinéma de mon grand-père et me demandait de le retrouver là-bas. Tous les deux, nous avions toujours rêvé de remettre le cinéma sur pied. J’arrivai sur place avant lui. À la réception, des cadres d’affiches étaient toujours accrochés aux murs… mais les affiches avaient disparu. Je savais qu’il devait rester des souches de places de ciné quelque part. Je les ai toutes trouvées dans une petite boîte en fer, sur une étagère derrière le bureau de l’accueil, et j’en ai profité pour en glisser quelques-unes dans ma poche.
Je commençai à me promener dans le ciné. Sur la scène principale, l’écran de projection était plutôt sale et quelque peu abîmé sur les côtés. Je passai mon index sur l’écran pour enlever une couche de poussière, et remarquai qu’il était toujours bien blanc en dessous. La toile semblait également en bon état. Je levai la tête pour voir si les rideaux de ma grand-mère, faits de satin blanc et arborant un petit emblème en lisière à l’effigie du cinéma, étaient toujours en place. Dans la pièce, il y avait une salle basse, une salle principale et un balcon. Les chaises semblaient vraiment très usées.
Je remarquai le projecteur qui dépassait d’une petite fenêtre à l’extrémité des places au balcon. Je gravis les marches en colimaçon jusqu’à la cabine de projection.
La pièce était sombre mais une source de lumière provenant des fenêtres poussiéreuses tombait sur une pile de bobines de films dans un coin. Des bandes de celluloïde sans vie gisaient emmêlées au pied du projecteur. Les bobines poussiéreuses étaient toutes des westerns, des films de Bollywood et de science-fiction, avec des titres horribles comme La Météorite qui détruisit la Terre, ou d’autres du même genre. Certaines d’entre elles attirèrent mon attention, et notamment de petites bandes de pellicule. Une par une, les bandes montraient différentes scènes de baisers, des danses suggestives, une vague scène de rassemblement, un gros plan d’une femme allongée bouche ouverte, le générique de début d’un film de Bollywood, et une étiquette « Actuellement à l’affiche » répétée sur plusieurs images.
Les génériques des films de Bollywood me rappelaient ma mère. Elle me racontait qu’on distribuait des mouchoirs aux spectateurs et spectatrices à la fin des projections. Je conservai les bandes avec les scènes de baisers et de danses suggestives, supposant qu’elles avaient été coupées pour des raisons de censure. Le gros plan sur la femme me rappela un extrait du film Visible Man de Béla Balázs, ou The Culture of Film, The Spirit of Film ou encore The Theory of the Film. Mon grand-père disait que les gros plans dans un film étaient comme un
soliloque silencieux, dans lequel un visage peut parler avec des nuances de sens les plus subtiles, sans sembler artificielles ni rappeler la distance des spectateurs. Dans ce monologue silencieux, l’âme humaine solitaire peut trouver une langue plus candide et désinhibée que tout soliloque parlé, car elle s’exprime instinctivement, subconsciemment.
Balázs décrivait surtout les gros plans de Jeanne dans le film muet La Passion de Jeanne d’Arc. Il remarquait combien « … dans le (cinéma) muet, l’expression faciale, isolée de son environnement, semble pénétrer une étrange nouvelle dimension de l’âme ».
J’examinai plus précisément la bande de pellicule. La femme semblait morte, son visage semblable à un masque. Cela me fit penser à l’Ophélie du peintre John Everett Millais. Dans son livre On Photography, Susan Sontag dit que la photographie est « une trace, quelque chose de marqué directement sur la bobine, comme une empreinte ou un masque mortuaire ». Ces masques mortuaires sont comme une présence qui rappelle une absence.
Je me souviens de ma rencontre avec un discours sur la mort et la photographie dans le film The Machine that Kills Bad People de Roberto Rossellini, tombé dans l’oubli. Dans ce film, un cameraman prend des photos de gens, qui sont alors figés, puis suspendus dans le temps. Le critique de cinéma français André Bazin disait que la photographie capture les corps hors du flux de l’amour et les conserve en les embaumant. Il décrivait cette momification photographique comme étant « la préservation de la vie par une représentation de la vie ».
Cette cabine de projection, sa disposition et toutes les choses qui semblaient avoir été déplacées, y compris les bandes de pellicules sur le sol, tout ce sur quoi mon grand-père avait laissé sa marque – je voulais absolument tout protéger.
Sous les bandes de pellicule reposait une bobine de film poussiéreuse intacte. On aurait dit que quelqu’un avait regardé le film en faisant dérouler la pellicule à la main. C’est à ce moment que mon cousin arriva en haut de l’escalier en colimaçon et me trouva en train de l’examiner. Se frottant le menton du bout des doigts, de manière très factuelle, il me dit : « Tu as trouvé le porno ».
J’observai la bande de film dans ma main et réalisai que ce n’était pas une scène de décès. La bande avait été coupée de la bobine d’un porno. La femme gémissait d’extase. Les gros plans servent à communiquer des sentiments d’intensité, d’extase, mais je n’avais jamais vraiment utilisé les théories de Balázs pour décrire une scène porno. Il écrivait « le paroxysme dramatique entre deux personnes sera toujours présenté comme un dialogue d’expression faciale en gros plan ». Je fourrai les bandes de films dans ma poche et donnai à la femme le nom d’Ishtar. Elle vit dans mon portefeuille depuis. Il semble étrange de comparer la représentation détaillée des peurs et du courage de Jeanne avec l’expression faciale orgasmique d’Ishtar.
D’après mon cousin, le frère de mon grand-père attendait que ce dernier ait quitté le cinéma et, au lieu de le fermer, il invitait ses amis à des projections privées. Je n’en pensais pas grand-chose. C’était une pratique courante, surtout pendant et après la guerre civile au Liban. Après la guerre, il y avait des téléviseurs dans presque tous les foyers libanais. Je me souviens même en avoir un dans ma chambre à la fin des années 1990, quand j’avais à peu près six ans. On m’avait dit que c’était courant d’acheter des films porno en cassette VHS à l’époque. Mohammed Soueid, un écrivain et réalisateur libanais, m’a dit un jour que les cinémas projetaient des films d’art et d’essai et de pornographie de la moitié des années 1980 à la moitié des années 1990, pour survivre. J’ai aussi entendu dire que les projectionnistes découpaient les bobines de films porno pour modifier les montages et pouvoir projeter quelque chose de différent chaque soir. Les gens sont finalement restés confortablement chez eux à regarder des cassettes VHS sur leur téléviseur, et les cinémas ont commencé à décliner.
Mon cousin redescendit pour consulter les archives administratives dans le bureau.
Je restai dans la cabine et commençai à faire glisser la bande entre mon index et mon majeur, la relevant avec les pouces pour faire lentement défiler les images entre mes mains. Je levai les mains pour capter la lumière de la fenêtre poussiéreuse et plissai les yeux pour tenter de deviner ce que cachaient les vignettes monochromes. Dans cette série d’images figurait un gros plan exagéré d’une bite plantée dans un vagin. L’image se répétait sur plusieurs cadres, jusqu’à ce que j’arrive à un nœud dans la bande, et que j’imagine le reste.
Hank exhibe son érection devant Veronika, couchée sur un lit à côté d’un faux secrétaire Louis XIV. Elle se lève lentement et fait glisser la fine bretelle de sa nuisette transparente de son épaule gauche. Hank dénoue sa robe de voile, la retourne, lui donne une claque sur les fesses et la pousse contre le secrétaire. Il enfonce sa bite dans sa chatte de manière répétée, alors que l’arrière du meuble frappe contre le mur tapissé.
Je fais toujours attention aux décorations intérieures depuis que mon enseignante en Études des femmes dans le porno m’a dit que les plus grandes archives de porno d’Amérique du Nord sont utilisées, de manière intéressante, pour examiner le mobilier de la classe moyenne de l’époque. Donc, alors que Veronika se penche et se fait prendre par derrière par Hank, une assistante en recherche universitaire pourrait tout aussi bien tenter de deviner le design du motif doré sur le secrétaire, ou étudier le relief rococo d’une chaise en bois dans un coin.
Pendant un moment, la cabine est devenue un espace d’imagination sexuelle féminine, perturbant un espace généralement promis à la liberté de la sexualité masculine. J’étais sûre que seuls les hommes pouvaient accéder aux cinémas qui diffusaient des films porno. La bobine de film était trop emmêlée pour pouvoir être démêlée dans une cabine de projection où la poussière s’accumulait depuis une décennie, donc je la fourrai dans mon sac de sport et sortis du cinéma.
Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je me suis sentie obligée de la garder. Je voulais ressentir l’excitation de garder quelque chose de mystérieux, quelque chose de non orthodoxe. Dans mon esprit, j’étais sûre que les gens savaient que je cachais quelque chose pendant que je descendais la rue. J’étais prise d’un sentiment de culpabilité mêlée de plaisir. Je me sentais perverse.
J’entrai dans la maison, préoccupée par le fait d’avoir une bobine de porno dans mon sac de sport et le fil de mes pensées qui s’était déroulé sur la route du retour à la maison. Je me dirigeai immédiatement vers ma chambre. Dans un coin un peu éloigné de mon esprit, je me suis rappelée que derrière mon mur se trouvait la chambre de Layla. Elle n’était probablement pas à la maison, mais la possibilité d’être entendue m’excitait. Je fermai la porte de ma chambre et sortis la bobine du film d’Ishtar.
Je l’imaginais habillée d’une légère robe en voile verte, dansant de manière suggestive devant moi, balançant ses hanches et me souriant du regard. Je m’allongeai sur mon lit et glissai mes doigts dans ma culotte. Soulevant mes hanches, je fis descendre ma main entre mes cuisses pour les écarter et glisser deux doigts à l’intérieur. Je me tendis en caressant mes plis chauds. Je gémis avant même de pouvoir m’arrêter. Je haletai et remuai mes reins. Les rayons de soleil qui entraient par la fenêtre me plaquaient des baisers sur la peau sans le vouloir. Je retenais mon souffle et mes membres tremblaient. J’avalai un cri et reposai à plat sur le matelas.
Quand j’étais en premier cycle à l’université, je suivais un cours d’Introduction au cinéma et la professeure, Erika Balsom, avait prévu une projection du Variety de Bette Gordon. J’étais excitée à l’idée de regarder le premier film de la productrice Christine Vachon, avant qu’elle ne se mette à produire des films qui font maintenant partie du mouvement du Nouveau cinéma queer. Variety était décrit comme un film féministe sur Christine, une femme qui commence à travailler à la billetterie d’un cinéma porno de New York appelé The Variety Theater. Christine peut entendre le son des films au cinéma, mais ne pénètre jamais dans les salles. Elle finit par s’intéresser à un client régulier, qu’elle observe de près. Elle le suit dans une boutique pour adultes où elle se tient à l’écart et feuillette des magazines pour adultes pour la toute première fois.
Le voyeurisme de Christine est affiché de différentes manières tout au long du film. Le script est également très chargé et contient des monologues érotiques qui seraient aujourd’hui considérés obscènes ou vulgaires.
Dans une scène qui se déroule dans une salle de jeux, elle lit de la littérature érotique à son copain. La caméra fait des allers-retours entre des gros plans des fesses de son copain Marc qui joue au flipper, faisant des mouvements de va-et-vient avec ses hanches contre le flipper, et un gros plan du visage de Christine qui lui récite son monologue.
« Sky fait du stop et est pris par une femme qui conduit une camionnette. Il est tard et il a besoin d’un endroit où dormir, elle lui propose donc de dormir chez elle.
Elle lui montre sa chambre et lui propose un verre. Ils boivent en discutant, puis décident d’aller se coucher. Ne parvenant pas à dormir, il remet son pantalon et traverse le hall jusqu’au salon. Il s’arrête avant de pouvoir être vu, mais il peut voir la scène. La femme est allongée nue sur la table basse, dont seules les jambes dépassent. Tout son corps est d’une blancheur excitante, comme s’il n’avait jamais été exposé au soleil. Ses mamelons sont d’un rose brillant, en feu, presque des néons. Ses lèvres sont entrouvertes. Sa longue chevelure de couleur châtain touche le sol; au bout de ses bras tendus, ses doigts caressent l’air. Son corps huilé est tout en rondeurs, sans angle ni os saillants. Glissant sur sa poitrine, un gros serpent entoure un de ses seins et descend contre le second. La langue du serpent lui lèche la chatte, si ouverte, si rouge dans la lumière de la lampe. Chaud et confus, l’homme retourne à sa chambre et, avec beaucoup de difficulté, parvient à s’endormir. Le lendemain matin, autour d’un bol de fraises, la femme lui demande de rester une autre nuit. Une fois encore, il ne parvient pas à dormir […] »
Quand j’avais 23 ans, Lynn, la fille de mon cours de cinéma avec qui je sortais, m’a prise par surprise en m’emmenant regarder des court-métrages érotiques le jour de la Saint-Valentin. L’événement avait lieu au Mayfair Theater, un vieux cinéma indépendant. L’architecture du cinéma rappelait les Nickelodéons d’Amérique du Nord, mais en plus vieillot. Ses balcons étaient décorés avec des cartons de Swamp Thing et d’Alien en taille réelle.
Cette année-là, le jury du festival était présidé par la star de cinéma pour adultes Kacie May, et le programme composé de court-métrages d’une heure et demie. Le contenu allait de courts-métrages soft sans machisme à des films scato fétichistes. Nous avons regardé quelques minutes de ce qui semblait être un porno hétérosexuel soft. Le film suivait un couple qui commence à faire l’amour dans un salon moderne, puis passe à la chambre. Il s’agissait surtout de scènes des deux en train de s’embrasser, se toucher et faire l’amour en position du missionnaire. Puis une femme avec un bob châtain entre dans leur lit, se léchant le dos de la main à petits coups de langue. Elle miaule et grimpe sur le couple, qui ne semblait pas y faire attention. Le couple continue à faire l’amour. Elle va alors jusqu’à la cuisine, ramasse son bol vide avec les dents et le dépose sur un coussin. Elle continue à faire des aller-retours jusqu’au couple pendant tout le reste du film. Cela semblait plutôt absurde. J’ai commencé à rire, mais Lynn avait l’air un peu mal à l’aise. J’ai alors regardé sur notre gauche et vu d’autres spectateurs et spectatrices se passer des bières et se gaver de pop-corn, tout en riant hystériquement. Leur rire ininterrompu et leurs commentaires à haute voix donnèrent le ton du festival. Regarder les spectatrices et les spectateurs est devenu plus intéressant que de regarder les films érotiques. Le Mayfair Theater projetait souvent des films culte, et regarder des films culte est une expérience de communion.
Ce n’est pas exactement la manière dont j’imaginais que l’oncle de ma mère regardait du porno au cinéma de mon grand-père. Les cinémas projetaient de manière évidente des films porno à l’époque, mais je ne pouvais imaginer cela se dérouler dans la ville de naissance de ma mère. Je l’imaginais regarder le film depuis le projecteur dans la cabine afin de pouvoir rapidement arrêter la projection en cas d’arrivée inopinée d’autres personnes. Ses amis prenaient place au balcon à l’arrière. Personne ne pouvait entrer à moins d’avoir la clé, donc ils étaient en sécurité. Ils devaient penser à tout. C’était un quartier chrétien conservateur et ils ne voulaient surtout pas causer d’ennuis. Ils étaient probablement dépassés par des sentiments d’excitation et de culpabilité. Les voix fortes de plaisanteries homoérotiques se mélangeaient à des gémissements et des râles, mais ils se rappelaient mutuellement de baisser le ton toutes les quelques minutes. Ils se relayaient à la fenêtre pour vérifier que les bruits ne pouvaient pas interpeller les voisins. Ils éteignaient parfois les haut-parleurs et regardaient sans le son.
Après une manifestation politique en 2019, je suis tombée sur un bouquiniste sur la rue Riad El Solh, près de la Place des martyrs dans le centre de Beyrouth. Au bout d’une des tables, passés les exemplaires d’Hugo et de Beauvoir, je trouvai une pile de romans érotiques et de magazines pour adultes. C’étaient des traductions de publications occidentales. J’en pris une vraiment au hasard; tout ce que je voulais, c’était détenir un exemplaire, juste pour le frisson. J’ai cherché celui avec la couverture la plus artistique.
En me rendant ma monnaie, le vendeur me demanda : « Je ne t’ai pas déjà vue quelque part? ». Il se mit à observer ma poitrine, descendant le regard plus bas. Il supposait probablement que je travaillais dans l’industrie du sexe ou du porno. Je le regardai bien dans les yeux et lui répondis que « Non ». Je fis demi-tour, prête à m’éloigner avec mon magazine. Il m’arrêta alors pour me dire qu’il avait beaucoup d’archives dans son sous-sol, et qu’il vendait régulièrement des collections et des publications de porno sur eBay, vers l’Europe et les États-Unis. J’aurais bien été intéressée à fouiller dans ses archives, mais je n’étais pas à l’aise et déclinai son offre. Je ne me sentais pas en sécurité. Je lui demandai où il trouvait ses romans. À ma grande surprise, ils étaient publiés au Liban.
En me dirigeant vers la statue de Riad El Solh, je parcourus la publication que j’avais achetée et trouvai le format du texte quelque peu démodé; les caractères de police étaient un peu flous, rendant le texte illisible. Les photographies à l’intérieur étaient faites de collages pornographiques aux couleurs passées. Ça paraissait assez cru; ça me plaisait. Le roman avait pour titre Les journaux intimes de Marcel.
La couverture était de manière évidente un découpage de magazines collés sur une feuille bleue. Sur l’image, une femme torse nu attrape la tête de son amant, enfonçant ses doigts dans ses cheveux, pendant qu’il lui embrasse le cou par derrière. La fermeture de sa jupe est entièrement descendue. Son amant à la main sur le bas de sa hanche droite. Sa main à elle est sur la sienne. Ses lèvres sont retroussées et entrouvertes, comme si elle gémissait de plaisir, ses cheveux blonds et raides à la mode des années 1970 descendant sur sa poitrine et couvrant partiellement ses mamelons.
J’ouvris la première page. La préface indiquait
ce qui se traduit par
« Désir
et débauche »
ou par
« Désir
et perversion »
Je lus le premier chapitre et réalisai que la personne qui avait traduit le texte avait changé le prénom du personnage principal en Fouad, un prénom arabe. Je supposai que l’idée était que le lectorat masculin libanais s’identifie à l’histoire. En continuant ma lecture, je réalisai que toutes ses amantes portaient des noms étrangers comme Hanna, Marla, Marcel, Marta.
Je réalisai à la page 27, chapitre quatre, que Marcel était un des amants de Fouad.
La scène avait lieu dans un cinéma. Les cinémas étaient souvent des espaces de liberté sexuelle en Amérique du Nord, et particulièrement depuis les années 1970, suite à la révolution sexuelle.
Je supposais également que tous les noms étrangers avaient été conservés pour donner une touche exotique au texte et le rendre moins tabou. La pornographie et l’érotisme étaient attribués à Hollywood, bien que le monde arabe ait de tout temps produit des textes érotiques. L’érotisme est devenu tabou, et la seule manière d’en produire sans danger est de le commercialiser comme un produit étranger, exotique.
Il est intéressant de noter comment l’exotique couvre l’érotique. La différence entre les deux adjectifs remonte à leur étymologie grecque respective : exotique vient de exo, « extérieur », qui signifie également autre, étranger; tandis qu’érotique est dérivé d’Éros, le dieu de l’amour sexuel. Donc, ce qui est exotique est mystérieux étranger – et ce qui est érotique est sexy.
Au Liban, la distinction entre l’exotique et l’érotique au cinéma est très ténue, tout comme la frontière entre films d’art et films porno. En 2015, lors d’une conversation avec la réalisatrice Jocelyne Saab dans un restaurant vietnamien de Paris, j’appris qu’elle avait dû tourner son film Dunia une deuxième fois pour modifier le dialecte égyptien en dialecte libanais. Elle me dit que ses acteurs et actrices étaient égyptiennes et égyptiens, et qu’elle n’était pas très stricte quant au script. Elle n’avait cependant pas le droit d’utiliser le dialecte égyptien. Le film devait être en libanais parce que les producteurs s’inquiétaient des scènes érotiques un peu limites dans le film. Ils en ont donc fait un film étranger.
英文、法文、西班牙文和中文
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Tshegofatso Senne is a Black, chronically-ill, genderqueer feminist who does the most. Much of their work is rooted in pleasure, community, and dreaming, while being informed by somatic abolitionism and disability, healing, and transformative justices. Writing, researching, and speaking on issues concerning feminism, community, sexual and reproductive justice, consent, rape culture, and justice, Tshegofatso has 8 years of experience theorising on the ways in which these topics intersect with pleasure. They run their own business, Thembekile Stationery, and their community platform Hedone brings people together to explore and understand the power of trauma-awareness and pleasure in their daily lives. Tshegofatso believes deeply in the individual and collective potential of regenerative and sustainable change, pleasure, and care work. |
The body, not the thinking brain, is where we experience most of our pain, pleasure, and joy, and where we process most of what happens to us. It is also where we do most of our healing, including our emotional and psychological healing. And it is where we experience resilience and a sense of flow.
These words, said by Resmaa Menakem in his book My Grandmother’s Hands, have stayed with me.
The body; it holds our experiences. Our memories. Our resilience. And as Menakem has written, the body also holds our traumas. It responds with spontaneous protective mechanisms to stop or prevent more damage. That is the power of the body. Trauma is not the event; it is how our bodies respond to events that feel dangerous to us. It is often left stuck in the body, until we address it. There’s no talking our body out of this response – it just is.
Using Ling Tan’s Digital Superpower app, I tracked how my body felt as I travelled around different parts of my city, Johannesburg, South Africa. The app is a gesture-driven online platform that allows you to trace your perceptions as you move through locations by logging and recording the data. I used it to track my psychosomatic symptoms – physical reactions connected to a mental cause. Whether that be flashbacks. Panic attacks. Tightness in the chest. A fast heartbeat. Tension headaches. Muscle pain. Insomnia. Struggling to breathe. I tracked these symptoms as I walked and travelled to different areas in Johannesburg. And I asked myself.
Where can we be safe? Can we be safe?
Psychosomatic responses can be caused by a number of things, and some are not as severe as others. After experiencing any kind of trauma you may feel intense distress in similar events or situations. I tracked my sensations, ranked on a scale of 1-5, where 1 were the instances I barely felt any of these symptoms – I felt at ease rather than on-guard and jumpy, my breath and heart rate were stable, I was not looking over my shoulder – and number 5 being the opposite – symptoms that had me close to a panic attack.
As a Black person. As a queer person. As a genderqueer person who could be perceived as a woman, depending on what my gender expression is that day.
I asked myself.
Where can we be safe?
Even in neighbourhoods one might consider “safe,” I felt constantly panicked. Looking around me to make sure I wasn’t being followed, adjusting the way my T-shirt sat so my breasts wouldn’t show up as much, looking around to make sure I knew multiple routes to get out of the place I was should I sense danger. An empty road brings anxiety. A packed one does too. Being in an Uber does. Walking on a public road does. Being in my apartment does. So does picking up a delivery from the front of the building.
Can we be safe?
Pumla Dineo Gqola speaks of the Female Fear Factory. It may or may not be familiar, but if you’re someone socialised as a woman, you’ll know this feeling well. The feeling that has you planning every step you take, whether you’re going to work, school, or just running an errand. The feeling that you have to watch how you dress, act, speak in public and private spaces. The feeling in the pit of your stomach if you have to travel at night, get a delivery, or deal with any person who continues to socialise as a cis man. Harassed on the street, always with the threat of violence. Us existing in any space comes with an innate fear.
Fear is both an individual and a socio-political phenomenon. At an individual level, fear can be present as part of a healthy well developing warning system […] When we think about fear, it is important to hold both notions of individual emotional experience and the political ways in which fear has been used in different epochs for control.
- Pumla Dineo Gqola, in her book Rape: A South African Nightmare
South African women, femmes, and queers know that every step we take outside – steps to do ordinary things: a walk to the shops, a taxi to work, an Uber from a party – all of these acts are a negotiation with violence. This fear, is part of the trauma. To cope with the trauma we carry in our bodies, we develop responses to detect danger – watching the emotional responses of those around us, reading for “friendliness.” We’re constantly on guard.
Day after day. Year after year. Life after life. Generation after generation.
On the additional challenge of this learned defence system, author of The Body Keeps Score, Bessel Van Der Kolk, has said
It disrupts this ability to accurately read others, rendering the trauma survivor either less able to detect danger or more likely to misperceive danger where there is none. It takes tremendous energy to keep functioning while carrying the memory of terror, and the shame of utter weakness and vulnerability.
As Resmaa Menakem has said, trauma is in everything; it infiltrates the air we breathe, the water we drink, the foods we eat. It is in the systems that govern us, the institutions that teach and also traumatise us, and within the social contracts we enter into with each other. Most importantly, we take it with us everywhere we go, in our bodies, exhausting us and eroding our health and happiness. We carry that truth in our bodies. Generations of us have.
So, as I walk around my city, whether an area is considered “safe” or not, I carry the traumas of generations whose responses are embedded in my body. My heart palpitates, it becomes difficult to breathe, my chest tightens – because my body feels as though the trauma is happening in that very moment. I live hyper vigilant. To the point where one is either too on-guard to mindfully enjoy their life, or too numb to absorb new experiences.
For us to begin to heal, we need to acknowledge these truths.
These truths that live in our bodies.
This trauma is what keeps many of us from living the lives we want. Ask any femme or queer person what safety looks like to them and they’ll mostly share examples that are simple tasks – being able to simply live joyful lives, without the constant threat of violence.
Feelings of safety, of comfort and ease, are spatial. When we embody our trauma, it affects the ways we perceive our own safety, affects the ways we interact with the world, and alters the ways we are able to experience and embody anything pleasurable and joyful.
We have to refuse this burdensome responsibility and fight for a safe world for all of us. Walking wounded as many of us are, we are fighters. Patriarchy may terrorise and brutalise us, but we will not give up the fight. As we repeatedly take to the streets, defying the fear in spectacular and seemingly insignificant ways, we defend ourselves and speak in our own name.
- Pumla Dineo Gqola, in her book Rape: A South African Nightmare
Where can we be safe? How do we begin to defend ourselves, not just in the physical sense, but in the emotional, psychological, and spiritual senses?
“Trauma makes weapons out of us all,” adrienne maree brown has said in an interview conducted by Justin Scott Campbell. And her work, Pleasure Activism, offers us multiple methodologies to heal that trauma and ground ourselves in the understanding that healing, justice, and liberation can also be pleasurable experiences. Especially those of us who are the most marginalised, who may have been raised to equate suffering with “The Work.” The Work that so many of us have gone into as activists, community builders and workers, those serving the most marginalised, The Work that we struggle in order to do, burning ourselves out and rarely caring for our minds and bodies. The alternative is becoming more informed about our trauma, able to identify our own needs, and becoming deeply embodied. That embodiment means we are simply more able to experience the world through the senses and sensations in our bodies, acknowledging what they tell us rather than suppressing and ignoring the information it is communicating with us.
Being constantly in conversation with our living body and intentionally practising those conversations connects us to embodiment more deeply; it allows us to make tangible the emotions we feel as we interact with the world, befriend our bodies, and understand all that they try to teach us. When understanding trauma and embodiment paired, we can begin to start the healing and access pleasure more holistically, healthily, and in our daily lives without shame and guilt. We can begin to access pleasure as a tool for individual and social change, tapping into the power of the erotic as Audre Lorde described it. A power that allows us to share the joy we access and experience, expanding our capacity for happiness and understanding that we are deserving of it, even with our trauma.
Tapping into pleasure and embodying the erotic gives us the expansion of being deliberately alive, feeling grounded and stable and understanding our nervous systems. It allows us to understand and shed the generational baggage we’ve been carrying without realising; we can be empowered with the knowledge that even as traumatised as we are, as traumatised as we potentially could be in the future, we are still deserving of pleasurable and joyful lives, that we can share that power with our people. It is the community aspect that is missing from the ways we care for ourselves; self-care cannot exist without community care. We are able to feel a deeper internal trust, safety, and power of ourselves, especially in the face of future traumas that will trigger us, knowing how to soothe and stabilise ourselves. All this understanding leads us to a deep internal power that is resourced to meet any challenges that come your way.
As those living with deep generational traumas, we have come to distrust and perhaps think we are incapable of containing and accessing the power we have. In “Uses of the Erotic: The Erotic as Power,” Lorde teaches us that the erotic offers a source of replenishment, a way to demand better for ourselves and our lives.
For the erotic is not a question only of what we do; it is a question of how acutely and fully we can feel in the doing. Once we know the extent to which we are capable of feeling that sense of satisfaction and completion, we can then observe which of our various life endeavours brings us closest to that fullness.
I don’t say any of this lightly – I know that this is easier said than done. I know that many of us are prevented from understanding these truths, from internalising or even healing them. Resistance comes with acts of feeling unsafe, but is not impossible. Resisting power structures that keep the most powerful safe will always endanger those of us shoved to the margins. Acknowledging the traumas you’ve faced is a reclamation of your lived experiences, those that have passed and those that will follow; it is resistance that embodies that knowledge that we are deserving of more than the breadcrumbs these systems have forced us to lap up. It is a resistance that understands that pleasure is complicated by trauma, but it can be accessed in arbitrary and powerful ways. It is a resistance that acknowledges that our trauma is a resource that connects us to each other, and can allow us to keep each other safe. It is a resistance that understands that even with pleasure and joy, this is not a utopia; we will still harm and be harmed, but we will be better equipped for survival and thrive in a community of diverse care and kindness. A resistance that makes way for healing and connecting to our full human selves.
Healing will never be an easy and rosy journey, but it begins with the acknowledgment of the possibility. When oppression makes us believe that pleasure is not something that we all have equal access to, one of the ways that we start doing the work of reclaiming our full selves — our whole liberated, free selves — is by reclaiming our access to pleasure.
Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha has said in her article in Pleasure Activism (to which she contributed),
I know that for most people, the words “care” and “pleasure” can’t even be in the same sentence. We’re all soaking in ableism’s hatred of bodies that have needs, and we’re given a really shitty choice: either have no needs and get to have autonomy, dignity, and control over your life or admit you need care and lose all of the above.
The power that this has? We understand our traumas, so we understand those of others; we embody the sensations we experience and tend to them rather than distract and avoid. We access pleasure in ways that make us want to share that joy with those in our communities. When we are trauma-informed, we give ourselves more room to experience all this and give ourselves, and others, permission to heal. Imagine, a community in which everyone has access, resources, and time to live pleasurable lives, in whichever way they want and deserve. In which spatial traumas are lessened because the people that occupy them are trauma-aware, are filled with a tender care. Isn’t that healing? Is that not working through generational traumas? Does that not build and sustain healthier futures for us all?
It is time we reconnected with the ancestral knowledge that we deserve to live full lives. We need to get back in touch with our natural right to joy and existing for ourselves. To feel pleasure simply for the sake of it. To not live lives of terror. It sounds radical; it feels radical. In a world where we have been socialised and traumatised to numb, to fear, to feel and remain powerless, to be greedy and live with structural issues that lead to mental illness, what a gift and wonder it is to begin to feel, to be in community with those who feel, to be healthily interdependent in, to love each other boldly. Feeling is radical. Pleasure is radical. Healing is radical.
You have permission to feel pleasure. You have permission to dance, create, make love to yourself and others, celebrate and cultivate joy. You are encouraged to do so. You have permission to heal. Don’t bottle it up inside, don’t try to move through this time alone. You have permission to grieve. And you have permission to live.
- adrienne maree brown, “You Have Permission”
Somatic embodiment allows us to explore our trauma, work through it and make meaningful connections to ourselves and the collective. Doing this over time sustains our healing; just like trauma, healing is not a one-time only event. This healing helps move us toward individual and collective liberation.
In “A Queer Politics of Pleasure,” Andy Johnson speaks about the ways in which the queering of pleasure offers us sources of healing, acceptance, release, playfulness, wholeness, defiance, subversion, and freedom. How expansive! When we embody pleasure in ways that are this holistic, this queer, we are able to acknowledge the limitation.
Queering pleasure also asks us the questions that intersect our dreaming with our lived realities.
Who is free or deemed worthy enough to feel pleasure? When is one allowed to feel pleasure or pleased? With whom can one experience pleasure? What kind of pleasure is accessible? What limits one from accessing their full erotic and pleased potential?
- Andy Johnson, “A Queer Politics
of Pleasure”
When our trauma-informed pleasure practices are grounded in community care, we begin to answer some of these questions. We begin to understand the liberating potential. As pleasure activists, this is the reality we ground ourselves within. The reality that says, my pleasure may be fractal, but it has the potential to heal not only me and my community, but future bloodlines.
I am a whole system; we are whole systems. We are not just our pains, not just our fears, and not just our thoughts. We are entire systems wired for pleasure, and we can learn how to say yes from the inside out.
- Prentis Hemphill, interviewed by Shar Jossell
There’s a world of pleasure that allows us to begin to understand ourselves holistically, in ways that give us room to rebuild the realities that affirm that we are capable and deserving of daily pleasure. BDSM, one of my deepest pleasures, allows me a glimpse into these realities where I can both feel and heal my trauma, as well as feel immeasurable opportunities to say yes from the inside out. While trauma keeps me stuck in a cycle of fight or flight, bondage, kneeling, impact, and breath play encourage me to stay grounded and connected, reconnecting to restoration. Pleasure that is playful allows me to heal, to identify where traumatic energy is stored in my body and focus my energy there. It allows me to express the sensations my body feels through screams of pain and delight, to express my no with no fear and revel in the fuck yes. With a safety plan, aftercare, and a deeper understanding of trauma, kink offers a place of pleasure and healing that is invaluable.
So whether your pleasure looks like cooking a meal at your leisure, engaging in sex, having bed days with your people, participating in disability care collectives, having someone spit in your mouth, going on accessible outings, having cuddle dates, attending an online dance party, spending time in your garden, being choked out in a dungeon,
I hope you take pleasure with you wherever you go. I hope it heals you and your people.
Recognising the power of the erotic within our lives can give us the energy to pursue genuine change within our world.
- Audre Lorde, “Uses of the Erotic: The Erotic as Power”
This journal edition in partnership with Kohl: a Journal for Body and Gender Research, will explore feminist solutions, proposals and realities for transforming our current world, our bodies and our sexualities.
نصدر النسخة هذه من المجلة بالشراكة مع «كحل: مجلة لأبحاث الجسد والجندر»، وسنستكشف عبرها الحلول والاقتراحات وأنواع الواقع النسوية لتغيير عالمنا الحالي وكذلك أجسادنا وجنسانياتنا.
par Maryum Saifee
Lorsqu’on effectue une recherche en ligne sur les « Mutilations génitales féminines » ou « MGF », un schéma en quatre parties sur l’anatomie des femmes apparaît à côté d’une page Wikipédia dédiée. (...)
Illustration : « Rêves », par Neesa Sunar >
จากงบประมาณในส่วนของการสร้างการเข้าถึงของเราจะสามารถมีทุนจำกัดจำนวนสำหรับสนับสนุนการเข้าร่วมของนักกิจกรรมที่ไม่สามารถหาทางอื่นๆได้และอีกทั้งยังไม่มีความสัมพัยธ์กับแหล่งทุนที่สามารถสนับสนุนการเข้าร่วมของพวกเขา โดยหากคุณมีหนทางเป็นไปได้อื่นๆกรุณาลองติดต่อประสานงานดูก่อน ส่วนพวกเราจะพยายามอย่างสุดความสามารถที่จะจัดให้มีทุนสนับสนุนให้มากที่สุดเท่าที่จะมากได้ และเราจะแจ้งรายละเอียดของกระบวนการสมัครเพื่อรับทุนนี้ในช่วงต้นปี 2567
我們屆時會於網站上公告徵選結果。
We are thrilled to announce the launch of AWID’s new podcast THAT FEMINIST FIRE. Our narrative series unravels over 40 years of feminist movements—and reimagines a way forward.
In our pilot season, you’ll hear five compelling stories that are part of a constellation of feminist activism today. Hosted by our very own Gopika Bashi, Deputy Director of Programmes at AWID, each episode explores unique but interconnected feminist realities that are achieving greater gender justice and human rights.
Produced by our Webby-winning podcast partner Hueman Group Media, you can subscribe to THAT FEMINIST FIRE and listen to our first episode here.
Find us on Apple Podcasts, Spotify, or wherever you get your podcasts. Share with your network! Help us spread stories that ignite our feminist fire and move us to action.
In 2022, AWID celebrates 40 years since our founding. We’re using this moment to reflect on our past and learn from the road traveled as we prepare to look forward, and to forge the journey ahead. As we move through cycles of progress and pushback, we know that struggles for women’s rights and gender justice are iterative and non-linear. In collaboration with artist Naadira Patel, we created a scrapbook that highlights a handful of snapshots from AWID’s last four decades of feminist movement support.
We have not done all this on our own. We share this with deep appreciation for the constellation of feminist activists and groups that have made this work possible. In this context of so many converging crises, we embrace the opportunity to celebrate the power and resilience of feminist movements around the world.
You can also explore in full-screen mode.
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by Marta Plaza Fernández
The feminist reality that I want to share is about weaving networks in which we uphold one another. (...)
artwork: “Entretejidas” [Interwoven women] by Surmercé >