Analyses Spéciales

L´AWID est une organisation féministe mondiale qui consacre ses efforts à la justice de genre, au développement durable et aux droits humains des femmes

S'opposer à l’extractivisme et au pouvoir des entreprises

Dans le monde entier, les femmes défenseuses des droits humains défendent leurs terres, leurs moyens de subsistance et leurs communautés contre le pouvoir des entreprises et des industries extractives. Elles se mobilisent et défient de puissants intérêts économiques et politiques qui motivent la spoliation de terres, le déplacement de communautés, la perte des moyens de subsistance et la dégradation de l'environnement.


Pourquoi résister à des industries extractives?

L’extractivisme est un modèle économique et politique de développement qui œuvre à la marchandisation de la nature et privilégie le profit au détriment des droits humains et de l'environnement. Enraciné dans l'histoire coloniale, il creuse les inégalités sociales et économiques au niveau local et mondial. Le plus souvent, les femmes rurales, noires ou autochtones sont les plus touchées par l’extractivisme et sont largement exclues des espaces de prise de décision en la matière. Les femmes se mobilisent pour défier ces forces patriarcales et néocoloniales et défendre les droits, les terres, les personnes et la nature.

Les principaux risques et les violences basées sur le genre

Les femmes qui s’opposent aux industries extractives vivent une série de risques, de menaces et de violations de leurs droits comme la criminalisation, la stigmatisation, la violence et l'intimidation. Leurs histoires révèlent des aspects évidents de violences sexuelles et basées sur le genre. Parmi les auteurs de ces abus se trouvent les autorités locales et fédérales, les entreprises, la police, les militaires, les forces de sécurité paramilitaires et privées, et parfois mêmes leurs propres communautés.

Agir ensemble

L'AWID et la Coalition internationale des femmes défenseures des droits humains (WHRDIC) ont le plaisir d'annoncer la sortie de leur publication « Les défenseuses des droits humains résistent à l’extractivisme et aux pouvoir des entreprises », un rapport basé sur un projet de recherche transrégional qui relate les expériences vécues par des défenseuses en provenance d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

Nous encourageons les activistes, les membres de mouvements sociaux, la société civile, les donateurs et les décideurs à lire et à faire usage des documents suivants pour leur travail de plaidoyer, comme outil pédagogique et comme source d’inspiration :

Partagez votre expérience et vos questions !

Dites-nous comment vous utilisez la boîte à outils sur les défenseur-e-s des droits humains qui résistent à l'extractivisme et aux pouvoir des entreprises.

◾️ Comment ces ressources peuvent-elles soutenir votre activisme et votre plaidoyer ?

◾️ De quelles informations ou connaissances supplémentaires avez-vous besoin pour utiliser au mieux ces ressources ?

Faites-nous part de vos commentaires


Merci !

C’est avec gratitude que l’AWID reconnaît les contributions précieuses de chaque défenseur-e des droits humains qui a participé à ce projet. Cette recherche a été rendue possible grâce à votre volonté à partager vos expériences. Votre courage, créativité et résilience est une source d’inspiration pour nous toutes et tous. Merci !

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Domaine prioritaire : Co-Création des réalités féministes

Alors que nous rêvons d’un monde féministe, il y en a qui sont déjà en train de le construire et de le vivre. Ce sont nos réalités féministes ! 

Que sont les réalités féministes ?

Les réalités féministes sont les exemples concrets des mondes justes que nous sommes en train de co-créer. Elles existent aujourd’hui, dans les manières, dont les personnes et les mouvements vivent, luttent et se construisent.

Ces réalités féministes vont au-delà de la résistance aux systèmes oppressifs pour nous montrer à quoi ressemble un monde sans domination, sans exploitation et sans suprématie.

Ce sont ces histoires-là que nous voulons mettre en lumière, partager et amplifier à travers notre aventures des réalités féministes.

Transformer des visions en des expériences vécues

Au travers de cette initiative, nous voulons:

  • Créer et élargir les alternatives: Ensemble, nous créons de l’art et des expressions artistiques qui placent au centre et célèbrent l’espoir, l’optimisme, la guérison et l’imagination radicale que les réalités féministes inspirent.

  • Enrichir nos connaissances: Nous documentos, démontrons & diffusons des méthodologies qui permettront d’identifier les réalités féministes de nos différentes communautés.

  • Promouvoir des programmes féministes: Nous élargissons et approfondissons notre réflexion et notre organization collectives afin de promouvoir des solutions et des systèmes justes incarnant les valeurs et les visions féministes.

  • Mobiliser des actions solidaires: Nous incitons les mouvements féministes, en faveur des droits humaines et de la justice de genre et leurs allié-e-s à partager, échanger et co-créer des réalités, des récits et des propositions féministes lors du 14ème Forum international de l’AWID.


Le Forum international de l’AWID

Bien que nous mettions l’accent sur le processus avant, pendant et après les quatre jour du Forum, c’est lors de l’événement lui-même que la magie opère. Grâce à l’unique énergie des participant·e·s et à l’opportunité de rassembler les gens.

Nous espérons que le prochain Forum :

  • Construira le pouvoir des réalités féministes, en nommant, célébrant, amplifiant et en alimentant l’énergie autour des expériences et propositions qui font émerger les possibilités et nourrissent notre imagination

  • Remplira nos puits d’énergie et d’inspiration comme le carburant de notre activisme et de notre résilience pour les droits et la justice

  • Renforcera la connectivité, la réciprocité et la solidarité au sein des divers mouvements féministes et avec les mouvements en faveur des droits et de la justice.

En savoir plus sur le processus du Forum

Le prochain forum de l'AWID aura lieu du 20 au 23 september 2021 à Taipei, Taiwan.

En savoir plus

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Communiquer le désir | Content Snippet FR

Communiquer le désir

et autres pratiques politiques incarnées


Communiquer le désir

Hôte: On pense souvent que la communication de notre désir se cantonne à l’intimité des quatre murs de nos chambres et à nos relations personnelles. Mais est-il également possible d’envisager ce genre de communication comme étant structurelle, une pratique qui éclairerait notre travail et la manière dont nous sommes, dont nous existons dans le monde?

LindiweJe pense que, malheureusement, l’expression de notre sexualité par le passé était restreinte. On était autorisées à l’exprimer dans le strict cadre du mariage, ce qui était permis, mais il y a toujours eu des tabous et une stigmatisation relative à toute autre forme d’expression. Évidemment, lorsqu’il est question de communication, le fait que certaines stigmatisations sont liées à l’expression de notre sexualité ou de nos désirs complique largement la communication dans la chambre ou de manière intime avec notre partenaire. Mon expérience personnelle me fait croire que si je suis beaucoup plus à l’aise à m’exprimer sur d’autres sujets thématiques ou sujets en dehors de la chambre, il m’est plus facile de construire cette confiance parce que je comprends la modalité de résolution de conflits avec cette personne en particulier, je comprends exactement comment rendre la communication spéciale avec cette personne. Ce n’est pas facile. C’est quelque chose que l’on fait tout au long de notre engagement, quel qu’il soit, qu’il s’agisse d’une relation durable ou que cela soit plus informel et ponctuel. Mais je crois que la confiance à l’extérieur peut assurément traduire la manière dont nous communiquons notre désir.

Manal
Depuis la petite enfance, les femmes sont éduquées à coups de « tu n’es pas autorisée à parler de ton corps, tu n’es pas autorisée à parler de ton désir », qui posent une lourde responsabilité sur leurs épaules, et particulièrement des filles à l’adolescence lorsqu’elles ont besoin de s’exprimer et de parler de ces questions. Donc moi, je pense que c’est un gros problème. Tu sais, je suis mariée depuis plus de 25 ans, mais encore aujourd’hui, je ne peux pas parler de mes désirs. Je ne peux pas dire ce que je veux ou ce que je préfère, parce que c’est comme si je n’étais pas autorisée à franchir cette ligne. C’est comme si c’était péché, bien que ce soit mon droit. Et c’est le cas pour toutes mes amies, elles ne peuvent pas s’exprimer de la bonne manière.

Louise
Personnellement, je trouve que l’expression de nos désirs, de mes désirs, quelle que soit la forme que prend cette expression, a à voir avec l’autre, avec le regard que cet autre poserait sur moi. Donc c’est également quelque chose que l’on peut relier au cinéma. Et sur le regard que je poserais sur moi-même aussi : ce que je pense être en tant que personne, mais également ce que la société attend de moi et de ma sexualité. J’ai, par le passé, en quelque sorte fait l’analogie entre ce qui se passe dans la chambre et ce qui se passe sur le lieu du travail, parce qu’il y a parfois cette dynamique de pouvoir, que je le veuille ou non. Et souvent, la communication verbale est plus difficile qu’on ne le pense. Mais quand il est question de représentation dans les films, c’est alors complètement différent. Lorsqu’il est question de simplement communiquer des désirs sexuels dans la chambre ou en dehors, on est très loin de ce que je suppose que nous toutes ici voudrions voir à l’écran.


En ligne et incarné

Hôte: On peut considérer le monde numérique comme étant incarné : alors qu’il peut être virtuel, il n’en est pas moins réel. Et cela a été clairement démontré dans le contexte du Festival des réalités féministes de l’AWID, qui s’est tenu entièrement en ligne. Qu’est-ce que cela signifie, alors, de parler de sexualité, collectivement, politiquement, dans des espaces en ligne? Est-ce que nous naviguons dans les espaces virtuels avec nos corps et nos affects? Et dans ce cas, quels sont les différents éléments à prendre en compte? Qu’est-ce que cela fait à la communication et à la représentation?


LindiweLes réseaux sociaux nous donnent l’impression d’être dans la communauté. Quand on exprime ce qu’on veut ou ce qu’on aime, il y a toujours une personne qui sera d’accord ou pas d’accord, mais celles qui sont d’accord vous donnent le sentiment d’appartenir à une communauté. Donc, c’est plus facile de lancer ça dans l’univers, ou au vu de tout le monde, et de potentiellement ne pas recevoir autant de jugements. Et je parle là en termes très vagues parce que, selon ce que tu exprimes, tu seras vilipendée ou célébrée. Mais quand on est dans la chambre, il y a une certaine intimité à laquelle s’ajoute presque une vulnérabilité qui t’exposent et qui exposent différentes parties de toi, sur lesquelles il n’est pas aussi facile de donner son avis. Quand il est question d’exprimer ton désir, il est beaucoup plus facile d’en parler, de le dire et peut-être même de faire un tweet ou un billet sur les réseaux sociaux, ou même d’aimer et de lire ce que disent d’autres communautés qui pensent de la même manière, que de dire à ta ou ton partenaire « c’est comme ça que je veux ressentir du plaisir » ou « voilà comment je veux que tu fasses ensuite », à cause de la peur du rejet. Mais ce n’est pas tout, rien que la vulnérabilité – de permettre à l’autre personne de te voir à nu au point de savoir à quoi tu penses, ce que tu ressens et ce que tu veux – je pense que c’est là que la différence se ferait pour moi, personnellement. Je pense que c’est beaucoup plus communautaire sur les réseaux sociaux, et c’est plus facile de se lancer dans le récit. Alors que dans la chambre, tu n’as pas forcément envie de tout gâcher. Mais je pense que ça nous aide aussi, en quelque sorte, à comprendre, selon la relation avec la personne, comment agir par la suite. Donc, je sais toujours que si j’essaie de communiquer quelque chose et que je n’y parviens pas sur le moment, je peux toujours essayer d’en parler plus tard et voir quelle est la réaction, pour savoir comment l’aborder ensuite.

LouiseTu sais, la question dans les films c’est que je ne sais pas si le regard masculin est vraiment intentionnel ou pas. On n’en sait vraiment rien, en fait. Ce qu’on sait, c’est que la raison pour laquelle la sexualité en général a toujours été si hétéronormative et centrée sur la pénétration et qu’elle ne donne pas de place aux femmes pour qu’elles puissent vraiment demander quoi que ce soit dans les films, c’est parce que la plupart des gens qui travaillent dans cette industrie et qui prennent les décisions en matière de, tu sais, le déroulement de l’histoire et du montage, sont des hommes blancs. Donc, la revanche suite au viol, c’est ce genre de film très bizarre qui est apparu dans les années 1970, où pendant la moitié de l’histoire, il y aurait une femme qui est violée par une personne ou par plusieurs personnes, et dans l’autre moitié elle obtiendrait sa revanche. Donc, généralement, elle en viendrait à assassiner et à tuer les personnes qui l’ont violée, et parfois d’autres personnes de proximité. Au début de la naissance de ce genre et pendant une trentaine d’années au moins, ces films étaient produits et réalisés par des hommes. C’est aussi pour ça que nous voulons une telle représentation. Beaucoup de féministes et de pionnières dans la réalisation de films queer se sont également servies du fait de filmer pour y parvenir ainsi que pour réclamer leur propre sexualité. Je pense à Barbara Hammer, qui est une féministe et une pionnière queer du cinéma expérimental aux États-Unis, qui a décidé de filmer des femmes faisant du sexe en 16 mm et, ce faisant, réclamé un espace au sein des récits dans les films à cette époque. Il y a également la question de l’invisibilisation : on sait maintenant, grâce à Internet et au partage des connaissances, que les réalisatrices femmes et queer essaient de faire des films depuis les débuts du cinéma. On ne s’en rend compte que maintenant, parce qu’on a accès aux bases de données d’activistes, de conservatrices et de réalisatrices.


Résister face à la colonisation

Hôte: Ça nous permet d’ouvrir la discussion sur l’importance de maintenir nos histoires féministes vivantes. Les mondes en ligne ont également joué un rôle essentiel dans la documentation des protestations et de la résistance. Du Soudan à la Palestine et à la Colombie, les féministes ont déferlé sur nos écrans, remettant en question les réalités de l’occupation, du capitalisme et de l’oppression. Pourrions-nous alors parler de communiquer le désir – le désir de quelque chose d’autre – comme d’une décolonisation?


ManalC’est peut-être parce que mon village ne compte que 600 habitantes et habitants et qu’il n’est constitué que d’une seule famille, les Tamimi, mais il n’y a aucun obstacle entre les hommes et les femmes. Nous faisons tout ensemble. Donc, lorsque nous avons commencé notre résistance non violente ou lorsque nous avons rejoint la résistance non violente en Palestine, il n’était nullement question de savoir si les femmes devraient ou non y participer. Nous avons assumé un rôle très important au sein de ce mouvement ici au village. Mais lorsque d’autres villages et d’autres lieux ont commencé à se joindre à nos manifestations hebdomadaires, certains hommes se sont dit que si des femmes participaient ou rejoignaient les mobilisations, elles se battraient alors avec des soldats, signifiant qu’elles seraient des femmes faciles. Il y a eu des hommes qui n’étaient pas du village et qui ont essayé de harceler sexuellement les femmes. Mais une femme forte qui est capable de se tenir face à un soldat peut également se tenir face au harcèlement sexuel. Parfois, lorsque des femmes d’autres lieux se joignent à nos protestations, elles sont tout d’abord timides, elles n’osent pas s’approcher parce qu’il y a de nombreux hommes. Si tu veux rejoindre une manifestation, si tu veux faire partie du mouvement non violent, tu dois éliminer toutes ces restrictions et toutes ces pensées de ton esprit. Tu ne dois te concentrer que sur la lutte pour tes droits. Malheureusement, l’occupation israélienne est consciente de cette question. Par exemple, la première fois où j’ai été arrêtée, comme je porte le hijab, ils ont essayé de me l’enlever; ils ont essayé de m’enlever mes vêtements, devant tout le monde. Il y avait quelque 300 à 400 personnes, et ils ont essayé de me déshabiller. Quand ils m’ont emmenée pour l’interrogatoire, l’interrogateur m’a dit : « On a fait ça parce qu’on veut punir d’autres femmes par ton biais. On connaît ta culture. » Alors je lui ai répondu : « Je m’en fous, j’ai fait quelque chose en quoi je crois. Même si tu enlèves tous mes vêtements, tout le monde sait que Manal est en résistance. »

LindiweJe pense que même d’un point de vue culturel, ce qui est très ironique si on prend en compte la culture en Afrique, montrer sa peau n’était pas un problème avant d’être colonisée. Porter des peaux ou des cuirs d’animaux pour se protéger n’était pas un problème et les gens n’étaient pas aussi sexualisés, sauf dans un contexte approprié. Mais nous, nous sommes conditionnées à dire : « Tu devrais te couvrir », et dès que l’on n’est pas couverte on est exposée, et ça, c’est sexualisé. La nudité est sexualisée, contrairement à juste être nue; ils ne veulent pas qu’une petite fille soit nue. Mais quel genre de société avons-nous conditionnée pour nous-mêmes, si c’est pour sexualiser une personne qui est nue en dehors du contexte d’une relation sexuelle? Mais l’environnement joue un rôle prépondérant, parce que nos parents, nos grands-mères et nos tantes nous disent : « Ne t’habille pas de manière inappropriée » ou « Non, ça c’est trop court ». Donc, on entend ça d’abord à la maison, et ensuite quand on est exposée à l’extérieur, selon l’environnement, qu’il soit eurocentré ou plus occidentalisé que ce à quoi tu es habituée, alors tu es en quelque sorte libre d’être comme tu veux. Et même là, aussi libre que tu sois, il y a quand même beaucoup de choses qui vont avec, entre les remarques dans la rue et les gens qui continuent à sexualiser ton corps. Tu pourrais porter une jupe courte, et quelqu’un se dirait qu’il a le droit de te toucher sans ta permission. Tellement de choses sont associées avec la réglementation et le contrôle des corps des femmes, et cette rhétorique commence à la maison. Et après, quand tu vas dans ta communauté et dans la société, cette rhétorique continue et tu te rends compte que tu es sexualisée par la société dans son ensemble, particulièrement en tant que personne de couleur.

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La résistance en tant que plaisir

Hôte: Et enfin, de quelle manière notre résistance peut-elle être davantage que ce à quoi nous sommes autorisées? Y a-t-il un endroit pour le plaisir et pour la joie, pour nous et nos communautés?


LouiseTrouver le plaisir en tant que résistance et la résistance dans le plaisir, il y a pour moi tout d’abord cette idée du cinéma comme guérilla, ou l’action de filmer quand on ne devrait pas, ou lorsque quelqu’un t’a dit de ne pas le faire, ce qui est le cas pour de nombreuses réalisatrices femmes et queer dans le monde actuellement. Au Liban, par exemple, qui est une scène du cinéma que je connais très bien, la plupart des histoires lesbiennes que j’ai vues avaient été filmées par des étudiantes en format très court avec « aucune valeur de production » comme on le dit en Occident – ce qui signifie sans argent, à cause de la censure au niveau institutionnel, mais également au sein de la famille et de la sphère privée. À mon avis, filmer quoi que ce soit, mais aussi filmer le plaisir et le plaisir dans les histoires lesbiennes, est un acte de résistance en soi. Très souvent, s’emparer d’une caméra et trouver quelqu’un pour le montage et quelqu’un pour jouer est extrêmement difficile et nécessite un fort positionnement politique.

LindiweJ’ai un groupe de soutien pour les victimes de viol. J’essaie d’aider les femmes à se réintégrer d’un point de vue sexuel : vouloir à nouveau avoir des relations intimes, ne pas laisser leur traumatisme avoir une telle influence sur leur avenir. Ce n’est pas chose facile, mais c’est individuel. Donc, je commence toujours par la compréhension de son corps. Je pense que plus on le comprend et l’aime et plus on en est fière, plus on est capable de permettre quelqu’un d’autre dans cet espace. J’appelle ça « la formation à la sensualité », et je les accompagne pour qu’elles commencent à se voir non pas comme des objets sexuels, mais comme des objets de plaisir et de désir qui peuvent être interchangeables. Donc, on mérite de recevoir et de donner. Mais ce n’est pas simplement d’un point de vue psychologique, c’est aussi physique. Quand tu sors de la douche, quand tu sors du bain, et que tu enduis ton corps avec du lait de toilette, regarde toutes les parties de ton corps, touche toutes les parties de ton corps, découvre là où il y a des changements, apprends à connaître ton corps de telle manière que tu sais quand un nouveau bouton apparaît sur ton genou, tu te connais si bien que tu sais qu’il y a quelques heures, il n’était pas là. Donc, des choses comme ça, où je fais en sorte que les femmes s’aiment de l’intérieur, pour sentir qu’elles méritent d’être aimées dans un lieu sûr, c’est comme ça que je les oriente pour qu’elles réclament leur sexualité et leur désir.

ManalTu sais, nous avons commencé à voir des femmes arriver de Naplouse, de Jérusalem, de Ramallah, même des territoires occupés de 1948, qui ont conduit trois ou quatre heures juste pour venir manifester avec nous. Après ça, nous avons essayé d’aller dans d’autres lieux, de parler avec les femmes, de leur dire qu’elles ne doivent pas être timides, qu’elles doivent simplement croire en elles-mêmes et qu’il n’y a rien de mal à ce qu’elles font. Tu peux te protéger, donc où est le mal à participer ou à nous rejoindre? Un jour, j’ai demandé à des femmes : « Pourquoi vous rejoignez-nous? » Et elles ont répondu : « Si les femmes Tamimi peuvent le faire, nous aussi on peut le faire ». En toute honnêteté, j’étais très contente d’entendre ça, parce qu’on était comme un modèle pour d’autres femmes. Si je dois me battre pour mes droits, ça doit être pour tous mes droits, pas juste un ou deux. Les droits, ça ne se divise pas.

Mena Mangal

Mena Mangal was a prominent TV journalist, women’s rights advocate and cultural adviser to Wolesi Jirga, the lower house of Afghanistan's national parliament. 

For more than a decade, she worked for Ariana TV, Tolo TV's Pashto-language channel Lamar, and the private Afghan national television broadcaster Shamshad TV. As a presenter, Mena focused on women’s rights and cultural talk shows. 

"Women's rights activist Wazhma Frogh said Mangal "had a loud voice" and actively spoke out as an advocate for her people."

Off-screen, she also ran popular social media pages that advocated for the rights of Afghan girls and women to education and work. In terms of her private life, Mena wrote extensively about being forced into an arranged marriage in 2017 and the process she had to go through to finally obtain a divorce. 

In a Facebook post, Mena wrote she was receiving death threats from unknown sources but would continue to carry out her work.

On 11 May 2019, she was attacked by unknown gunmen and shot dead in broad daylight in a public space in Southeast Kabul. 

"We are concerned about the situation because it has a direct impact on women who work outside their homes...Female journalists are changing their professions due to the increasing risks they are facing." - Robina Hamdard, Kabul-based women’s rights activist.

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Accesibilidad y Salud

Communicating Desire | Content Snippet AR

التعبير عن الرغبة وغ

وغيرها من الممارسات السياسيّة الأيديولوجيّة المجسَّدة


التعبير عن الرغبة

المضيفة: نحن نميل إلى الاعتقاد أنّ التعبير عن الرغبة يقتصر على العلاقة الحميمة داخل غرفة النوم وعلى علاقاتنا الشخصيّة. ولكن هل يمكننا أيضًا اعتبار هذا النوع من التعبير كبُنية، أو ممارسة أيديولوجيّة توجّه عملنا، وما نحن عليه، وكيف سنكون في هذا العالم؟

لينديوي: أنا أعتقد للأسف أنّ القيود قد فُرضَت في الماضي على التعبير عن الحياة الجنسيّة/ الجنسانيّة. فكان يُسمَح فقط بالتعبير عنها ضمن إطار الزواج المشروع. ولطالما كان التعبير عنها بأيّ طريقة أخرى مرتبطًا بالمحرّمات والوصمات. وحين يتعلّق الأمر بالتواصل، لا شكّ أن بعض الوصمات المرتبطة بالتعبير عن حياتك الجنسية أو عن رغباتك تجعل إيصال ذلك في غرفة النوم أو لشريكك أمرًا صعبًا جدًا. أنا أؤمن بناءً على تجربتي الشخصيّة أنه إذا شعرت براحة أكبر في التعبير عن أمور أو مواضيع أخرى خارج غرفة النوم، سيصبح من الأسهل أن أبني تلك الثقة، فحين تُدرك كيفيّة حلّ الخلاف مع هذا الشخص المعيّن، تُدرك بالتالي كيف تجعل التواصل مميّزًا معه بالتحديد. المسألة ليست سهلة أبدًا. فهي عمليّة متواصلة تتطوّر طوال فترة تفاعلك، مهما كانت طبيعة هذا التفاعل، سواء كان الأمر يخصّ علاقتك أو علاقة عاديّة ومرتبطة فقط باللحظة التي تعيشها. لكنني أؤمن أن الثقة التي تتمتّع بها في الخارج يمكن أن تجسّد بالتأكيد كيفية التعبير عن رغبتك.
 

منال: تُربّى المرأة منذ نعومة أظافرها على تلك المفاهيم والقيود، «لا يجوز أن تتحدّثي عن جسدك، لا يجوز أن تتحدّثي عن رغبتك»، ممّا يلقي مسؤولية كبيرة على كاهل النساء، وخاصة الفتيات المراهقات حين يشعرن بالحاجة إلى التعبير عن أنفسهنّ والتحدّث عن هذه المسائل. برأيي، هذه مشكلة كبيرة. فأنا متزوّجة منذ أكثر من 25 عامًا، وحتى الآن، لا يمكنني التحدّث عن رغباتي. لا يمكنني التعبير عمّا أريده أو ما أفضّله، كما لو أنّه لا يحقّ لي تجاوُز هذا الخطّ. كما لو أنّه حرام رغم أنه من حقّي. والأمر سيّان بالنسبة إلى جميع صديقاتي، إذ لا يستطعن التعبير عن أنفسهنّ كما يرغبن.
 

لويز:
أنا شخصيًا أرى أنّ التعبير عن رغباتنا، أو عن رغباتي، إذا صحّ القول، يتعلّق بالآخر، ونظرته إليّ. وهذا أمرٌ يمكننا ربطه أيضًا بالسينما. ونظرتي إلى نفسي أيضًا: ما أعتقد أنني أجسّده كفرد، ولكن أيضًا ما يتوقّعه المجتمع منّي ومن حياتي الجنسية. قمتُ في السابق إلى حدٍّ ما بمقارنة ما يحدث في غرفة النوم وفي مكان العمل، فنحن نشهد أحيانًا ديناميكية القوة نفسها، شئنا أم أبينا. وفي معظم الأحيان، يكون التواصل اللفظي أصعب مما نعتقد. ولكن عندما يتعلّق الأمر بما تصوّره الأفلام، فالأمر يختلف تمامًا. نحن بعيدون كلّ البعد عمّا نودّ جميعنا هنا رؤيته على الشاشة عندما يتعلّق الأمر ببساطة بالتعبير عن الرغبات الجنسية داخل غرفة النوم أو خارجها. 


العالم الافتراضي والمجسَّد

المضيفة: يمكن أن نرى العالم الرقمي متجسّدًا: في حين قد يكون افتراضيًّا، غير أنه ليس أقلّ واقعيّة. وقد برز ذلك بشكل جليّ في سياق «مهرجان الحقائق النسوية» التابع لـ»جمعية حقوق المرأة في التنمية»، والذي تمّ تنظيمه بالكامل عبر الإنترنت. ماذا يعني إذًا الحديث عن الحياة الجنسيّة، بصورة جماعيّة، وسياسيّة، وفي فضاءات الإنترنت؟ فهل ننتقل في الفضاءات الافتراضية بأجسادنا ومشاعرنا، وفي هذه الحالة، ما هي الاعتبارات المختلفة؟ وما هو تأثيرها على التواصل والتمثيل؟

لينديوي:     تجعلكِ وسائل التواصل الاجتماعي تشعرين بأنّك مرتبطة بجماعة. فعندما تعبّرين عمّا تريدين أو تحبّين، ستجدين دائمًا من يوافقك أو يخالفك الرأي، لكن أولئك الذين يوافقونك الرأي يجعلونك تشعرين بأنك تنتمين إلى جماعة معيّنة. لذلك من الأسهل أن تطرحي فكرتك أو رأيك بشكل مطلق، أو لكي يطّلع عليها الآخرون، ومن المحتمل أن يخفّف ذلك من الأحكام التي قد يطلقها الناس. وأنا أقول هذا بتصرّف مطلق لأنه أحيانًا، وحسب ما تعبّرين عنه، ستتعرّضين للذمّ أو تكونين جديرةً بالإشادة. ولكن عندما يتعلّق الأمر بغرفة النوم، فهناك نوع من الحميميّة وشبه شعور بالضعف يكشفانِك أنتِ وأجزاء مختلفة منك ولا يمكنكِ بالسهولة نفسها أن تُبدي رأيك بالموضوع. عندما يتعلّق الأمر بالتعبير عن رغبتك، قد يكون التحدّث والإفصاح عنها وربما مشاركة تغريدة أو منشور على وسائل التواصل الاجتماعي، أو حتى الإعجاب بجماعات أخرى متقاربة التفكير وقراءة منشوراتها، أسهل بكثير من أن تقولي لشريكك «أودّ أن تمتعني بهذه الطريقة» أو «هذا ما أريدك أن تفعله بعد ذلك»، والسبب هو الخوف من الرفض. ولكن لا يتعلّق الأمر بذلك فقط، جانب الضعف فقط – السماح لنفسك بأن تكون عارية لدرجة السماح للشخص الآخر بمعرفة ما تفكّرين فيه وتشعرين به وتريدينه – أعتقد أن هنا يكمن الاختلاف بالنسبة إليّ شخصيًا. أشعر أنّ المسألة مرتبطة أكثر بالجماعة على وسائل التواصل الاجتماعي، ومن الأسهل المشاركة في النقاش. بينما في غرفة النوم، لا تريدين بالضرورة قتل اللحظة. لكن أعتقد أن هذا أيضًا يساعدك وأنت تمضين قدمًا، وبحسب العلاقة التي تربطك بالشخص، على فهم كيفية التفاعل بعد ذلك. لذلك أنا أدرك دائمًا أنه إذا حاولتُ إيصال فكرة معيّنة وفشلتُ في ذلك في اللحظة نفسها، فيمكنني دائمًا محاولة طرحها مجددًا خارج تلك اللحظة لأرى ردّ الفعل حتى أعرف كيفية التعامل مع هذا الموضع في المستقبل.

لويز:    ما يثير حيرتي في الأفلام هو عدم معرفتي ما إذا كانت النظرة الذكورية مقصودة أو غير مقصودة. فنحن لا نعرف حقيقة ذلك بالفعل. ما نعرفه هو أن السبب الذي جعل الحياة الجنسيّة بشكل عام معياريّة غيريّة إلى حدّ كبير ومتمحورة حول الإيلاج من دون منح المرأة أيّ إمكانيّة لطلب أي شيء بشكل فعليّ في الأفلام، يعود إلى أن معظم الأشخاص الذين كانوا يعملون في هذه الصناعة ويتخذون القرارات في مجال السرد والتحرير هم من الرجال البيض. الانتقام والاغتصاب هو نوع غريب جدًا من الأفلام التي أبصرت النور في السبعينيات، وتقتصر نصف أحداث القصة على أن هناك امرأة تتعرّض للاغتصاب من قبل شخص واحد أو عدة أشخاص، أمّا النصف الآخر، فيدور حول سعيها إلى الانتقام. لذلك عادة ما تقتل الأشخاص الذين اغتصبوها، وأحيانًا أشخاصًا آخرين معهم. منذ نشأة هذا النوع السينمائيّ ولمدّة 30 عامًا على الأقلّ، تولّى رجال كتابة هذه الأفلام وإنتاجها وإخراجها. لهذا السبب نحن بحاجة أيضًا إلى الكثير من التمثيل. لجأ الكثير من النسويات والرائدات في صناعة أفلام الكوير أيضًا إلى التصوير من أجل تحقيق ذلك واستعادة حياتهم الجنسية. وأذكر من بينهم باربرا هامر، وهي نسوية ورائدة في مجال السينما التجريبية في الولايات المتحدة حيث قرّرت تصوير نساء يمارسن الجنس على فيلم بكرة 16 ملم، واستعادت بهذه الطريقة مساحة في مجال السرد كانت مكشوفة في السينما في تلك الفترة. وهناك أيضًا مسألة المحو: نحن ندرك الآن، بسبب الإنترنت ومشاركة المعرفة، أن النساء وصانعي الأفلام الكوير كانوا يحاولون ويصنعون الأفلام منذ بدايات السينما. نحن ندرك ذلك الآن فقط لأنّه بات بإمكاننا الوصول إلى قواعد البيانات وعمل النشطاء والقيّمين وصانعي الأفلام.


مقاومة الاستعمار

المضيفة: وهذا يفتح باب النقاش حول أهمية الحفاظ على تاريخنا النسوي حيّاً. لعِبَت العوالم الافتراضية أيضًا دورًا مهمّاً في توثيق المظاهرات والمقاومة. من السودان مرورًا بفلسطين وصولًا إلى كولومبيا، اجتاحت النسويات شاشاتنا، وتحدّت واقع الاحتلال والرأسمالية والقمع. فهل يمكن أن نتحدث عن التعبير عن الرغبة – الرغبة في شيء آخر – على أنه إنهاء للاستعمار؟


منال: ربّما لأنّ عدد السكّان في قريتي لا يتجاوز 600 نسمة والقرية بأكملها تسكنها عائلة واحدة – عائلة التميمي – فليس هناك حواجز بين الرجال والنساء. نحن نفعل كلّ شيء معًا. لذلك عندما بدأنا المقاومة اللاعنفية أو عندما انضممنا إلى المقاومة اللاعنفية في فلسطين، لم يؤدِّ ذلك إلى إثارة أيّ نقاش حول مشاركة المرأة أو عدم مشاركتها. لقد لعبنا دورًا مهمّاً للغاية ضمن الحراك هنا في القرية. ولكن عندما بدأت قرى وأماكن أخرى بالانضمام إلى مظاهراتنا الأسبوعية، ظنّ بعض الرجال أنه إذا شاركت هؤلاء النساء أو انضممن إلى المظاهرات، فسوف يتشاجرن مع الجنود، وسيبدو الأمر كما لو أنهنّ نساء سهلات المنال. حاول بعض الرجال من خارج القرية التحرّش جنسيًّا بالنساء. لكن المرأة القوية التي بإمكانها الوقوف أمام الجنود يمكنها أيضًا التصدّي للتحرّش الجنسي. في بعض الأحيان، عندما تنضمّ نساء أخريات من مناطق أخرى إلى مظاهرتنا، يشعرن بالخجل في البداية؛ لا يردن الاقتراب لأن هناك الكثير من الرجال. إن كنت ترغبين في الانضمام إلى المظاهرة، وإذا كنت تريدين أن تكوني جزءًا من حركة اللاعنف، فعليك التخلّص من هذه القيود كلّها وإزالة هذه الأفكار كلّها من ذهنك. عليك التركيز فقط على النضال من أجل حقوقك. وللأسف يُدرك الاحتلال الإسرائيلي هذا الأمر. فعلى سبيل المثال، في المرة الأولى التي تمّ فيها اعتقالي، حاولوا نزع حجابي؛ وحاولوا تجريدي من ملابسي أمام الجميع. حاولوا القيام بذلك رغم وجود نحو 300 إلى 400 شخص. عندما اقتادوني إلى التحقيق، قال المحقق: «لقد فعلنا ذلك لأننا نودّ معاقبة النساء الأخريات من خلالك. فنحن نعرف ثقافتك». فأجبته: «أنا لا أبالي بذلك، لقد فعلتُ شيئًا أؤمن به. وحتى لو جرّدتموني من كلّ ملابسي، فالجميع يعلم أن منال تقاوم».

لينديوي:أعتقد أنّه حتى من المنظور الثقافي، وهو أمر مثير للسخرية، إذا نظرت إلى الثقافة في إفريقيا، قبل الاستعمار، ستلاحظين أن إظهار الجلد لم يكن مشكلة. وارتداء جلود الحيوانات لحمايتك، لم يكن مشكلة أيضًا ولم تتمّ جنسنة الناس إلّا ضمن السياق المناسب. لكننا تكيّفنا مع الوضع فأصبحنا نقول، «يجب أن تستتري» وحين لا تكوني مستترة تكونين عارية، وبالتالي ستخضعين للجنسنة. يصبح العُري مُجَنسنًا بدل أن تكوني عارية ببساطة؛ لا يريدون أن يرى أحد فتاة صغيرة عارية. ما هو هذا المجتمع الذي تكيّفنا معه إن كنت ستُجنسِنين شخصًا عاريًا خارج سياق العلاقة الجنسية؟ لكن البيئة تلعب بالتأكيد دورًا مهمّاً لأن والديك وجدّتيك وخالاتك وعمّاتك يقولون لك «لا، لا ترتدي ملابس غير محتشمة» أو «لا، هذا قصير جدًا». لذلك تسمعين هذه الملاحظات في المنزل أولاً، ثم في اللحظة التي تنكشفين فيها في الخارج، وذلك بحسب البيئة، سواء كانت بيئة يطغى عليها الطابع الأوروبي أو تهيمن عليها الأجواء الغربية أكثر ممّا أنت اعتدت عليه، فتصبحين حرّة نوعًا ما للقيام بذلك. وحتى في هذه الحالة، مهما كنتِ حرّة، ما زلتِ ستتعرّضين بسبب ذلك لكثير من المعاكسات وسيستمرّ الناس في جنسنة جسدك. قد تكونين مرتدية تنورة قصيرة، ويشعر أحدهم أنّه يحقّ له لمسك من دون إذنك. هناك الكثير من الأمور المرتبطة بالقوانين التي تخضع لها أجساد النساء وتتحكّم فيها، وتبدأ هذه القصص في المنزل. وبعد ذلك تخرجين إلى بيئتك ومجتمعك وتستمرّ هذه القصص نفسها، وتدركين أنك تتعرّضين للجنسنة من قبل المجتمع ككلّ أيضًا وعلى نطاق واسع، لا سيما إن كنتِ شخصًا ملوّنًا.

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المقاومة كمتعة

المضيفة:   وأخيرًا، كيف يمكن أن تتخطّى مقاومتنا ما يُسمح به لنا؟ هل هناك مكان للمتعة والفرح لنا ولمجتمعاتنا؟


لويز:
اعتبار المتعة مقاومة والمقاومة في المتعة، أولاً بالنسبة إليّ هناك هذه الفكرة عن صناعة السينما غير التقليدية أو عمليّة التصوير عندما لا يُفترَض بك لقيام بذلك أو عندما يُطلَب منك عدم القيام بذلك، وهذا هو الحال بالنسبة إلى كثير من النساء وصانعي الأفلام الكوير في العالم الآن. فعلى سبيل المثال، في لبنان، حيث أنا مُطلعة جدًا على الواقع السينمائي، قام طلّاب بتصوير معظم قصص المثليات جنسيًا التي شاهدتها وفق تنسيقات قصيرة جدًا «بدون قيمة إنتاج» كما يُقال في الغرب – أي من دون تمويل، وذلك بسبب الرقابة التي تحدث على المستوى المؤسسي، ولكن أيضًا ضمن الأسرة وإطار الحياة الخاصّة. أعتقد أن التصوير بحدّ ذاته، لا بل أيضًا تصوير المتعة والمتعة ضمن إطار سرد قصص المثليات هو بحدّ ذاته تعبير عن المقاومة. في كثير من الأحيان، يكون مجرد التقاط كاميرا وجعل أحدهم يقوم بالتحرير وآخر بالتمثيل مهمّة صعبة للغاية وتتطلّب الكثير من المواقف السياسية.

لينديوي:
لديّ مجموعة لدعم ضحايا الاغتصاب. فأنا أحاول مساعدة النساء على إعادة الاندماج من منظور جنسي: استعادة الرغبة في العلاقة الحميمة، وعدم السماح لصدمات الماضي بالتأثير بشكل كبير على كيفية مضيّهن قدمًا. وهذا ليس أمرًا سهلًا، لكنّها مسألة فرديّة. لذلك أبدأ دائمًا بتشجيعهنّ على فهم جسدهنّ. فأنا أشعر أنّه كلما فهمتِ جسدك وأحببته وافتخرت به، زادت قدرتك على السماح لشخص آخر بالدخول إلى تلك المساحة. أسمّي ذلك التدريب على الشهوانيّة/ الحسّيّة، حيث أدفعهنّ إلى البدء بعدم رؤية أنفسهنّ كسلع جنسيّة، إنّما كمصدر متعة ورغبة يمكن أن يكون قابلًا للتبادل. إذًا فأنت تستحقين التلقّي تمامًا كما تعطين. لكنّ هذه المسألة ليست من وجهة نظر نفسيّة فقط، لا بل هي جسديّة أيضًا. حين تخرجين من الدوش، أو تنتهين من الاستحمام، وتضعين مرطبًا على جسمك، تأمّلي كلّ جزء من أجزاء جسمك، واشعري بكلّ جزء منه، لاحظي ظهور أيّ تغييرات، تعرّفي على جسمك بشكل جيّد لدرجة أنّه إذا ظهرت بثرة جديدة على ركبتك، فستكونين واثقة تمامًا من أنها لم تكن موجودة قبل بضع ساعات. أقوم بأمور من هذا القبيل حيث أجعل النساء يحببن أنفسهنّ من الداخل، لذلك يشعرن أنهنّ يستحققن الحبّ في مكان آمن، وهذه هي الطريقة التي أتّبعها لأرشدهنّ نحو المطالبة بحياتهنّ الجنسية ورغبتهنّ.

منال:
بدأنا نرى نساء قادمات من نابلس، ومن القدس، ومن رام الله، حتى من مناطق الـ48 المحتلة، وكان عليهنّ القيادة لمدّة 3-4 ساعات، فقط للمشاركة في المظاهرات. حاولنا بعد ذلك الانتقال إلى أماكن أخرى، والتحدّث مع النساء، وإخبارهنّ أنّه لا يجب أن يخجلن، وأنّه عليهنّ فقط الإيمان بأنفسهنّ، وأنّه لا عيب في ما نفعله. يمكنك حماية نفسك فأين العيب في المشاركة أو الانضمام إلى المظاهرة؟ سألت مرّة بعض النساء، «لماذا تشاركن في المظاهرة؟» فأجبن، «إذا تمكَّنت نساء التميمي من القيام بذلك، فنحن أيضًا بإمكاننا فعله»، بكلّ صدق، كنتُ سعيدة جدًا لسماع ذلك لأننا كنّا قدوة للنساء الأخريات. إن كان عليّ الدفاع عن حقوقي، فسأدافع عن حقوقي كلّها، وليس مجرّد واحد أو اثنين منها. لا يمكننا تقسيم الحقوق.

Lina Ben Mhenni

«Quiero transmitir el siguiente mensaje a todos los tunecinos y tunecinas: Tenemos que unirnos para decir no a la censura y a los juicios contra el derecho a opinar.» - Lina Ben Mhenni (entrevista de 2013)

Lina Ben Mhenni fue bloguera, activista y docente de lingüística tunecina. Se expresaba en contra de la censura en Internet, defendía la libertad de expresión, y era una defensora de los derechos humanos y de las mujeres. Lina luchó también por la liberación de lxs estudiantes arrestadxs durante el gobierno del anterior presidente Zine El Abidine.

«Es cierto que la información y la Internet son importantes, pero para hacer una revolución es crucial estar en el territorio. Algunas personas aquí en Túnez piensan que el cambio se dará mediante un simple “me gusta” en Internet. Yo creo que hay que estar activxs en el terreno. Y, por supuesto, que hay que combinar las acciones en el terreno con la acción en las redes.» - Lina Ben Mhenni (entrevista en POCIT)

En 2010 co-organizó una protesta que desafió la decisión gubernamental de suprimir medios de comunicación e instalar la censura de Internet. Lina era muy conocida por su blog «A Tunisian Girl», y por su trabajo durante la revolución tunecina de 2011. En su blog, difundió la información sobre el levantamiento, compartió imágenes que documentaban las protestas, y fue una de las pocas voces que hablaron sobre los asesinatos y la represión de lxs manifestantes de Sidi Bouzid. Lina publicaba en su blog utilizando su nombre real en lugar de un seudónimo que protegiera su identidad, y fue una de lxs pocxs bloguerxs en hacerlo.

«Nuestra libertad de expresión corre verdadero peligro. Me temo que estamos perdiendo los extraordinarios frutos de la revolución: la desaparición del miedo y nuestra libertad de expresión. Tenemos que seguir luchando para proteger y preservar este derecho.» - Lina Ben Mhenni (entrevista de 2013)

Lina tenía solamente 36 años cuando falleció, el 27 de enero de 2020, debido a complicaciones derivadas de una enfermedad autoinmune.

«Libertad, mejor educación y mejor salud—eso era lo que todxs queríamos. Cuando fracasábamos, ella nos empujaba.» - Hala, maestra de Lina

Y a-t-il un format privilégié pour les sessions d’activités ?

L’Appel à activités énumère plusieurs formats et méthodologies pour le déroulé des activités. Faites preuve de créativité et assurez-vous d’avoir lu la section « Ce qu’il faut savoir » avant de commencer.

Desintegración | Title Snippet ES

Desintegración

adaptado de un cuento de Ester Lopes

Fotos realizadas por Mariam Mekiwi
Diseñadora de vestuario y modelo: El Nemrah

Gloria Chicaiza

Activiste sociale et de l’environnement équatorienne, Gloria Chicaiza était une fervente défenseuse du droit à la terre et à l’eau. Elle s’est opposée au statu quo en luttant contre un modèle de développement fondé sur l’extraction et a oeuvré sans relâche pour la justice écologique et les droits des communautés affectées par l’exploitation minière.   

Dans divers endroits de l’Équateur, Gloria a participé à des actions de résistance en faveur de la protection de l’écosystème. Avec passion et dévouement, Goria a apporté son soutien au mouvement autochtone et environnemental, à ces communautés et organisations qui s’opposent aux projets miniers et protègent leurs territoires et leurs projets de vie collectifs. Elle est intervenue au sein de forums locaux et internationaux contre la criminalisation des dissident·e·s et des résistant·e·s, contre les pressions et la violence exercées à l’encontre des activistes communautaires, en particulier des femmes défenseuses des droits humains, et pour soutenir les efforts déployés par les communautés en faveur de la souveraineté alimentaire et de la durabilité. 

Elle était la coordonnatrice de la justice minière à Acción Ecológica, membre du Réseau latino-américain des femmes défenseuses des droits sociaux et environnementaux, et membre du conseil d'administration de l'Observatoire latino-américain des conflits miniers.

En octobre 2010, Gloria a été accusée par la société minière Curimining/Salazar Resources S.A. (dont le siège est à Vancouver, au Canada) d’avoir commandité un acte de terrorisme, de sabotage et d’association illégale dans le but de commettre un crime. Acción Ecológica a estimé qu’il s’agissait là de “représailles pour son travail de dénonciation concernant l’impact des activités minières dans le pays”.

En 2015, Gloria a facilité la coordination d’une délégation, composée de 25 femmes autochtones d’Amérique latine, affectée au Dialogue sur le changement climatique de la COP 20 des Nations Unies.

Gloria est décédée le 28 décembre 2019 des suites de complications liées à une transplantation pulmonaire. On se souvient d’elle pour ses actes de résistance et son travail acharné. 

"Le moyen le plus rapide de parvenir à la durabilité reste encore la résistance.” -  Gloria Chicaiza (2010 interview)


Hommages :

“Pour GLORIA. GLORIA Eau. GLORIA Terre. GLORIA Mère. GLORIA Révolution. GLORIA Soeur. GLORIA Ciel. GLORIAmie. GLORIAstrale. Merci de nous avoir entrelacé·e·s.” -Liliana Gutierrez

“Merci Glorita, d’avoir nourri l'espoir, d’avoir préservé la solidité de la structure, d’avoir tissé des liens avec la communauté, pour les mains unies, pour la solidarité, merci Glorita de t’être tenue à nos côtés dans les moments les plus difficiles. Merci de nous avoir appris que tout au long de la vie, personne ne se fatigue.” (Chakana News)

“Gloria Chicaiza appréciait ne pas sortir du lot et s’y épanouissait. Et aussi humble qu'elle fût, elle avait une capacité inouïe à mener et garder un rythme régulier et étourdissant, un pouls de vie qui guidait, mobilisait et inspirait les communautés et les réseaux dans la protection de la Terre Mère. Elle a dénoncé toutes les formes de violence contre les “cuerpos-territorios” (les corps comme territoires). Elle soutenait le “buen vivir" (“bien vivre”). - Gabriela Jiménez, coordonnatrice des partenariats en Amérique latine, KAIROS

“Merci Gloria Chicaiza, nous sommes sûr·e·s que depuis l’infini, tu continueras à soutenir notre combat. Toi qui as continué de te battre en dépit de ta santé défaillante. Tu continueras de vivre dans les forêts et les eaux que tu as défendues avec tant de courage. Tu vivras dans nos coeurs.” - La communauté d’Intag en Équateur

Lire d'autres d'hommages à Gloria 

Can speakers or other activity details be changed during 2024?

 As we are submitting the application almost one year before the actual event. 

Yes! Currently the form requests to list presenters even if they are not confirmed yet. We understand that changes are likely to occur within a year.

A Joy to the World: Six Questions with Naike Ledan | Small Snippet EN

A Joy to the World: Six Questions with Naike Ledan

What helped me was, I loved the work of going into the country and documenting people’s knowledge. So I left the comfort. I became a country director of a regional organisation that was queer as fuck!

Illustration of two hands holding a photo of mother and baby

Read interview

 

Aïssata Kane

Aïssata Kane, also fondly known as “Yaye Kadia” (Mother Kadia), was a feminist with a lifelong committment in advocating for African and especially Mauritanian women’s rights.

In her career as a politician, she was appointed Minister of Family Protection and Social Affairs in 1975, the first time a woman held such a position and in which Aïssata fervently worked to improve the status of women in her country.  

This work included advancing girls’ and women’s education, fighting against the practice of force-feeding of young women, lobbying for an inclusion of a marital rights provision, and advocating for a female representation quota to be created in the Parliament. 

“[Aïssata] realized all her passions with humility, courage and determination. She didn’t want to disturb anyone by her fight on all these fronts at the same time.” Ball Halimata Dem, Aïssata’s niece

She founded the National Union of Women of Mauritania (UNFM), co-creating and publishing Marienou for them, a magazine dedicated to the emancipation of Mauritanian women. Aïssata also directed several sub-regional and local organizations, including as the President of the International Association of Francophone Women (AIFF) and as a resolute ecologist, she was President of the Association for the Protection of the Environment in Mauritania (APEM). 

In 2018 she received the Pioneer Woman Award. It honors her work in advancing Mauritania’s women’s status and recognizes her strong leadership and sense of innovation.

Aïssata passed away on 10 August 2019. 

ภาษาใดบ้างที่ใช้ในฟอรัม

ภาษาที่ AWID ใช้งานคือ ภาษาอังกฤษ ภาษาฝรั่งเศส และภาษาสเปน โดยภาษาไทยจะถูกเพิ่มเข้ามาในฐานะภาษาท้องถิ่น รวมถึงภาษามือและมาตราการในการช่วยให้เข้าถึงอื่นๆ โดยภาษาอื่นๆอาจถูกเพิ่มเข้ามาหากมีงบประมาณเพียงพอ สามารถเข้ามาดูการอัปเดทว่ามีการเพิ่มภาษาอื่นใดบางได้เรื่อยๆ เราใส่ใจในความยุติธรรมด้านภาษาและจะพยายามให้มีภาษามากที่ที่สุดเท่าที่งบประมาณจะสามารถครอบคลุมได้ เราหวังว่าเราจะสามารถสร้างโอกาสมากมายให้พวกเราสามารถสื่อสารกันหรือนำเสนอในภาษาของตัวเองได้

Moving Conversation | Small Snippet ES

Con-versandamos

"Estas conversas para mí hacen parte de las más recientes expresiones de amor que la vida me ha permitido. Formas que no sabía que eran posibles, que se quedan afuera de un taller o de un espacio militante, de un salón de clases o de una oficina de trabajo..."

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