Philippe Leroyer | Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Analyses Spéciales

L´AWID est une organisation féministe mondiale qui consacre ses efforts à la justice de genre, au développement durable et aux droits humains des femmes

Défenseur-e-s des droits humains

Les défenseuses des droits humains s’auto-identifient comme des femmes ou des personnes lesbiennes, bisexuelles, transgenres, queer, intersexes (LBT*QI) ou autres qui défendent les droits. Elles sont exposées à des risques et à des menaces de nature genrée à cause du travail qu’elles accomplissent en faveur des droits humains et/ou en conséquence directe de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle.

Les défenseuses des droits humains subissent une violence et une discrimination systématique du fait de leur identité, mais aussi à cause de la lutte indéfectible qu’elles mènent en faveur des droits, de l’égalité et de la justice.

Le programme Défenseuses des droits humains collabore avec des partenaires internationaux et régionaux ainsi qu’avec les membres de l’AWID pour éveiller les consciences à propos de ces risques et menaces, pour plaider en faveur de mesures féministes et holistiques de protection et de sécurité et enfin pour promouvoir activement une culture du souci de soi et du bien-être collectif au sein de nos mouvements.


Les risques et menaces qui planent sur les défenseuses

Les défenseuses des droits humains sont exposées aux mêmes types de risques que toutes les autres personnes qui défendent les droits humains, les communautés et l’environnement. Mais elles se heurtent également à des violences fondées sur le genre et à des risques spécifiques de nature genrée parce qu’elles remettent en cause les normes de genre en vigueur au sein de leur culture et de leur société.

En défendant les droits, les défenseuses des droits humains sont exposées aux risques suivants :

  • les agressions physiques et la mort
  • les tentatives d’intimidation et le harcèlement, y compris dans les espaces en ligne
  • le harcèlement judiciaire et la criminalisation
  • l’épuisement

Une approche holistique et collaborative de la sécurité

Nous travaillons en collaboration avec des réseaux internationaux et régionaux ainsi qu’avec nos membres pour :

  • éveiller les consciences à propos des violations des droits humains et abus dont sont victimes les défenseuses des droits humains ainsi que de la violence systémique et de la discrimination qu’elles subissent ;
  • renforcer les mécanismes de protection et faire en sorte que des réactions plus efficaces et plus rapides s’organisent quand des défenseuses sont en danger.

Nous travaillons à la promotion d’une approche holistique de la protection des défenseuses, qui suppose notamment :

  • de mettre l’accent sur l’importance du souci de soi et du bien-être collectif, et de reconnaître le fait que ces notions peuvent revêtir une signification différente dans chaque culture ;
  • de documenter les violations dont sont victimes les défenseuses des droits humains dans une perspective féministe intersectionnelle ;
  • de promouvoir la reconnaissance et la célébration du travail et de la résilience des défenseuses des droits humains dans la société ; et
  • de construire des espaces civiques propices au démantèlement des inégalités structurelles, sans restrictions ni obstacles.

Nos actions

Nous souhaitons contribuer à l’avènement d’un monde plus sûr pour les défenseuses des droits humains, leurs familles et leurs communautés. Nous pensons que le fait que les défenseuses œuvrent en faveur des droits et de la justice ne devrait pas leur faire courir de risques ; leur action devrait être appréciée et célébrée.

  • Promouvoir la collaboration et la coordination entre organisations de défense des droits humains et des droits des femmes au niveau international, et ce dans le but de d’apporter des réponses plus efficaces dans le domaine de la sureté et du bien-être des défenseuses des droits humains ;

  • Soutenir les réseaux régionaux de défenseur-es et les organisations, parmi lesquels l’Initiative mésoaméricaine des défenseuses des droits humains et la Coalition des défenseuses des droits humains du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dans leur travail de promotion et de renforcement de l’action collective en faveur de la protection des défenseuses – en mettant en avant l’importance de la création de réseaux de solidarité et de protection, de la promotion du souci de soi ainsi que du plaidoyer et de la mobilisation en faveur de la sécurité des défenseuses ;

  • Faire en sorte que les défenseur-e-s des droits humains et les risques qui les menacent soient plus visibles et mieux reconnus, en rassemblant des informations sur les agressions dont elles sont victimes et en produisant et diffusant des documents sur leurs luttes, leurs stratégies et les difficultés qu’elles rencontrent ;

  • Organiser des réponses urgentes fondées sur la solidarité internationale dès que des défenseuses des droits humains sont en danger, par le biais de nos réseaux internationaux et régionaux mais aussi grâce à nos membres.

Contenu lié

Sylvia Rivera

Sylvia Rivera was a civil rights activist, a transvestite and sex worker.

Known as the New York Drag queen of color, Silvia was fierce and tireless in her advocacy, in defense of those who  were marginalized and excluded as the “gay rights” movement mainstreamed in the United States in the early 1970’s.

In a well-known speech on Christopher Street Day in 1973, Sylvia, shouted through a crowd of LGBT community members: 

“You all tell me, go and hide my tail between my legs.
I will no longer put up with this shit.
I have been beaten.
I have had my nose broken.
I have been thrown in jail.
I have lost my job.
I have lost my apartment.
For gay liberation, and you all treat me this way?
What the fuck’s wrong with you all?
Think about that!” 

In 1969, at age 17, Silvia took part in the iconic Stonewall Riots by allegedly throwing the second Molotov cocktail to protest the police raid of the gay bar in Manhattan. She continued to be a central figure in the uprisings that followed, organizing rallies and fighting back police brutality.

In 1970, Sylvia worked together with Marsha P. Johnson to establish Street Transvestite Action Revolutionaries (S.T.A.R.), a political collective and organisation that would set up projects of mutual support for trans people living on the streets, those struggling with drug addiction and in prisons and in particular for trans people of color and those living in poverty. 

Defiant of labels, Silvia lived life in a way that challenged people in the gay liberation movement to think differently. She said: 

“I left home at age 10 in 1961. I hustled on 42nd Street. The early 60s was not a good time for drag queens, effeminate boys or boys that wore makeup like we did. Back then we were beat up by the police, by everybody. I didn't really come out as a drag queen until the late 60s. when drag queens were arrested, what degradation there was. I remember the first time I got arrested, I wasn't even in full drag. I was walking down the street and the cops just snatched me. People now want to call me a lesbian because I'm with Julia, and I say, "No. I'm just me. I'm not a lesbian." I'm tired of being labeled. I don't even like the label transgender. I'm tired of living with labels. I just want to be who I am. I am Sylvia Rivera. 

Through her activism and courage, Sylvia offered a mirror that reflected all that was wrong within society, but also the possibility of transformation. Sylvia was born in 1951 and passed away in 2002. 

Why and how to renew your AWID membership

Meet Other Members

Our individual and institutional members come from ALL regions of the world and 163 countries. Our latest members join us from France, South Sudan, the United Kingdom, and Lebanon. All of our members bring with them a rich and diverse array of perspectives, experiences, knowledge, energy and inspiration! 

Did you know about our weekly member profiles?

One of the benefits of being an AWID member, is having your story featured on awid.org, in our newsletters which go out to 35,000 subscribers, and via our social media channels which have over 60,000 followers.

Recently featured:

Meet Angila Ashitua, a young woman from Vihiga county in Western Kenya.

Meet other members


Connect, Inspire, Mobilize!

How?

  • By engaging with other members through our online members' forum and directory.
  • By learning more about AWID's work and issues concerning women's rights and social justice through our publications and resources.
  • By participating in our e-learning sessions. Take a look at highlights from our webinar on Data, Resources and Women's Rights!
  • By supporting Women Human Rights Defenders (WHRDs) at risk

And much more!

You can renew your membership for 1, 2 or 3 years and we offer free individual and institutional membership for those with low incomes and budgets.

Renew your membership today

If you have any difficulties and require support with the sign-up process, please do not hesitate to contact us at membership@awid.org


What Our Members Say

"We have found AWID to be a very exciting network and we are involved in many of its platforms." - Engabu Za Tooro (AWID institutional member)

"I am looking forward to a fruitful engagement with the team. Feeling great. Thanks for accepting me as a member." - R. Chakraborty (AWID individual member)

"Thank you so much AWID, your work is tremendous. I really appreciated your efforts." - E. Khan (AWID individual member)

Las realidades de la dotación de recursos y del estado del financiamiento para los movimientos feministas cambia con rapidez, ¿la encuesta es de carácter excepcional?

No, no lo es. Se basa en los 20 años de historia de AWID movilizando más y mejor financiamiento para el cambio social encabezado por los feminismos, y se trata de la tercera edición de la investigación ¿Dónde está el dinero para las organizaciones feministas? Aspiramos a repetir la encuesta ¿Dónde está el dinero? cada tres años.

Snippet FEA Financial Precarities (ES)

This image represents a faceless person with dark hair, yellow glasses, and V-neck navy blue colored shirt that is writing on a burgundy piece of paper with a yellow pencil
LA PRECARIEDAD FINANCIERA
es constante

Cynthia Cockburn

Cynthia Cockburn fue una socióloga feminista, escritora, académica, fotógrafa y activista por la paz.

Estudió los aspectos relacionados con el género en la violencia y el conflicto e hizo importantes contribuciones al movimiento por la paz gracias a sus investigaciones sobre masculinidad y violencia, así como gracias a su activismo local e internacional.

Cynthia aportó un análisis feminista potente sobre la militarización y la guerra, y fue una de las académicas cuyos escritos y estudios demostraron claramente cómo la violencia de género desempeñaba un papel clave en la perpetuación de la guerra. Al trabajar en estrecha colaboración con activistas por la paz en distintos países en conflicto, sus conclusiones abarcaron diversos contextos, entre ellos: Irlanda del Norte, Bosnia y Herzegovina, Israel/Palestina, Corea del Sur, Japón, España y el Reino Unido. También logró incluir en sus investigaciones y escritos académicos una interpretación sobre cómo la violencia se experimenta como un continuo de tiempo y escala y cómo se percibe de forma muy diferente cuando se analiza desde la perspectiva de género.

En sus propias palabras: "El género nos ayuda a ver la continuidad, la conexión entre los casos de violencia".

Cynthia conectó su trabajo de investigación con el activismo que sostuvo a nivel local e internacional con los movimientos por la desmilitarización, el desarme y la paz. Ayudó a iniciar el campamento de paz de las mujeres de Greenham Common, que defendía el desarme nuclear universal en Gran Bretaña, y formó parte también de la creación del capítulo londinense de Women in Black [Mujeres de Negro]. A lo largo de las décadas, Cynthia organizó y participó en vigilias semanales locales y en el coro político Raised Voices [Elevar las Voces], para el que, además de cantar, escribió varias letras de canciones que forman parte de su repertorio.

Su activismo la llevó a apoyar también el trabajo de la Women’s International League for Peace and Freedom [Liga Internacional de Mujeres por la Paz y la Libertad] (WILPF, por su siglas en inglés), el European Forum of Socialist Feminists [Foro Europeo de Feministas Socialistas] y Women Against Fundamentalism [Mujeres contra el Fundamentalismo].

"Cynthia arrojó claridad feminista, tejió comunidades feministas, cantó canciones de paz, escuchó, escuchó, escuchó, observó los pájaros - y detuvo el tráfico. Siempre estaré agradecida y en deuda con ella, la otra 'Cynthia'" - Cynthia Enloe.

Cynthia nació en julio de 1934 y falleció en septiembre de 2019, a la edad de 85 años.

7. Sintetiza los resultados de la investigación

Ahora que has analizado toda la información que recogiste — de la encuesta, las entrevistas, la investigación secundaria y otras fuentes que hayas utilizado — ya puedes generar el producto final.

En esta sección:

El producto final

El producto final será un documento que resume, analiza y critica la información que obtuviste. Será lo que compartas con la audiencia cuando les presentes tu investigación y se la expliques.

En AWID por lo general elaboramos un informe escrito exhaustivo en el que analizamos cada conjunto de información y sintetizamos todos los resultados que encontramos, para luego generar productos más breves como infografías o resúmenes (que explicaremos en la sección siguiente, «Finalización y formato»).

1. Escribe con claridad

  • Organiza la información según cómo te gustaría contar la historia. Puedes respetar el orden de la encuesta. O reagrupar algunas preguntas para que la conclusión surja de manera fluida y siga una progresión lógica.
  • Adapta el lenguaje al público. Utiliza un lenguaje universal y evita las jergas o los términos demasiado técnicos.

La importancia de la edición

El trabajo de edición implica corregir el texto, garantizar que la redacción sea concisa, revisar que los datos proporcionados sean exactos, señalar las inconsistencias que se deben resolver, acomodar el texto para que fluya y posiblemente también sugerir títulos.

Lo ideal es que la persona que haga este trabajo entienda y conozca tu labor en cuanto a WITM pero que no haya participado directamente de la investigación, así puede aportar una perspectiva nueva.

2. Consigue que el producto tenga un aspecto atractivo

  • Utiliza la información recogida para generar gráficos y tablas. Estas herramientas visuales constituyen una forma atractiva de subrayar los principales resultados de la investigación y validar los análisis.
  • Busca imágenes relevantes que puedan ilustrar el informe.
  • Destaca las principales cifras y/o los testimonios de impacto.

Recuerda: Cuanto más accesible sea el producto, más personas querrán leerlo (y compartirlo).

Volver al comienzo


Revisión y comentarios

Cuando llegues a este momento, ya habrás compilado toda la información, la habrás analizado y convertido en un producto final, que probablemente sea un informe extenso.

1. Pule los resultados

Antes de encarar los pasos siguientes deberías compartir el producto final con organizaciones, activistas y donantes que puedan comentarlo (lxs «consultorxs»).

Este es un momento excelente para pedirles que revisen lo siguiente:

  • ¿Hay algo fundamental que esté ausente delanálisis del panorama actual del financiamiento y sus tendencias?
  • ¿Hay algo fundamental que esté ausente de las conclusiones?
  • ¿Hay alguna inexactitud en la información que necesite ser corregida?
  • ¿Tienen alguna sugerencia general sobre cómo fortalecer el informe para que cumpla con las metas que habías mencionado en el marco de la investigación?

Una vez que hayas incorporado todos los comentarios de las personas a las que consultaste, asegúrate de que la persona a cargo de la edición vuelva a revisar el informe.

Con esto ya tendrás la versión final y completa del informe. Si quieres publicarlo en otros idiomas, ahora es el momento de enviarlo a traducir.

2. Facilita los comentarios

  • Es probable que las personas a las que consultes estén ocupadas con su trabajo habitual. Asegúrate de darles un plazo razonable para que te hagan llegar sus comentarios.
  • Pídeles comentarios breves y específicos, para que les resulte fácil responder. Si quieres, puedes simplemente copiar y pegar los puntos que mencionamos en la sección anterior.
  • Si vas a publicar el informe en varios idiomas, asegúrate de contar con personas que también puedan revisar las versiones finales traducidas de el/los producto/s.

Las personas que revisen el informe (lxs «consultorxs») te estarán haciendo un aporte significativo. Considera la posibilidad de otorgarles alguna forma de reconocimiento.

Volver al comienzo


Paso previo

6. Realiza una investigación secundaria

Paso siguiente

8. Finalización y formato


Duración estimada

• 2 - 5 meses

Personas que se necesitan

• 1 persona (o más) de investigación
• 1 Editor (editor web o si crea un producto en línea)
• Traductores (si ofrece encuesta en varios idiomas)

Recursos necesarios

• Lista de organizaciones de asesores, activistas y financiadores.
• Documento de Síntesis (sección de "marco de su investigación")
• Los resultados de su(s) encuesta(s)
• Preguntas de la entrevista
• Resultados de las entrevistas
• Los datos de la investigación secundaria
• Todos otros datos utilizados en el informe


Paso previo

6. Realiza una investigación secundaria

Paso siguiente

8. Finalización y formato


Planilla «¿Estoy listx?»

Descargar el manual en PDF

Puis-je vous contacter si j’ai des questions ou des inquiétudes?

Si vous avez des questions ou des inquiétudes, merci de nous contacter par le biais de ce formulaire, en indiquant « Enquête WITM » dans l’objet de votre message. Vous pouvez également nous écrire à witm@awid.org.

Snippet FEA Get Involved Story 3 (FR)

ENGAGEZ-VOUS!

Suivez le travail de la coopérative sur Facebook ou Instagram, partagez leurs campagnes et gardez un oeil sur leurs actions et événements de collecte de fonds!

Hevrin Khalaf

Hevrin Khalaf était une grande dirigeante politique kurde de Syrie dans la région autonome du Rojava, où les femmes kurdes risquent leur vie pour résister aux offensives turques et pour bâtir un système féministe.

Elle a travaillé en tant que secrétaire-générale du Parti du Futur de la Syrie, un groupe qui souhaitait construire des ponts, réconcilier les différents groupes ethniques et mettre sur pied une « Syrie démocratique, pluraliste et décentralisée ».

Véritable symbole de cet effort de réconciliation, elle a également oeuvré à la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et fut représentante auprès des journalistes en visite, des humanitaires et des diplomates.

Hevrin a de plus été diplômée en tant qu’ingénieure civile, à la ville de Derik, ainsi que l’une des fondatrices de la Fondation pour la Science et la Libre pensée en 2012.

Elle a été torturée et assassinée le 12 octobre 2019 par la milice Ahrar al-Sharqiya, soutenue par la Turquie, lors d’une opération militaire contre les Forces démocratiques syriennes dans le Rojava.

 « L’assassinat de Khalaf est un tournant majeur dans l’histoire moderne de la Syrie, celui-ci ayant une fois de plus confirmé la validité du vieux proverbe kurde qui dit : « Il n’y a de véritable ami·e que la montagne ». Je serai toujours ami avec Khalaf et sa vision d’un monde meilleur. » – Ahed Al Hendi

Body

Les 5 principales menaces qui pèsent sur nous

Dans le contexte actuel, nous avons cerné cinq grandes menaces à la lutte pour des économies justes d’un point de vue féministe :


1. La financiarisation de l'économie mondiale

« La financiarisation fait référence à l'importance croissante des marchés financiers, des intérêts financiers, des institutions financières et des élites de la finance dans le fonctionnement de l'économie et de ses institutions de gouvernance, sur la scène nationale et internationale. » Gerald Epstein

Epstein Gerald A. 2006 ; Financialization and the World Economy, Editions Edward Elgar, en anglais seulement.

Les institutions financières exercent une forte influence sur la gouvernance économique et l’orientation des politiques de développement. La domination croissante du secteur des entreprises et des institutions financières internationales, dans le cadre de la définition des politiques publiques locales et mondiales, a abouti à la prise en otage de l'État dans l'intérêt du capital. Le système financier actuel, en ce compris les politiques controversées de crédit et d’endettement, font partie intégrante de l'expansion et de la reproduction des processus d'accumulation du capital.

Cela soulève des questions importantes sur la façon de réglementer et de repenser le système financier mondial, non seulement pour éviter les conséquences désastreuses des crises de la dette, mais également pour permettre des moyens de subsistance durables et la réalisation des droits économiques et sociaux sans périodes de recul.

Pour plus de détails, voir l'article de Balakrishnan et Heintz Debt, Power, and Crisis: Social Stratification and the Inequitable Governance of Financial Markets (Dette, pouvoir et crise : la stratification sociale et la gouvernance inéquitable des marchés financiers), disponible en anglais uniquement.


2. Des accords commerciaux nuisibles

Au cours des 20 dernières années, les cadres des accords commerciaux (bilatéraux ou multilatéraux) ont été élargis, démontrant un intérêt accru pour les droits de propriété intellectuelle (DPI) à octroyer aux sociétés.
 
Les droits de propriété intellectuelle ont clairement bénéficié aux sociétés multinationales, causant d'énormes répercussions sur la capacité des nations et des peuples les plus pauvres à réaliser les droits humains, notamment :

  • le droit à l'alimentation
  • le droit de préserver
  • le droit d'utiliser et de vendre des semences
  • le droit d'accès aux médicaments essentiels

En outre, la libéralisation de l'importation des produits agricoles a entraîné un afflux de produits bon marché et compromis l’emploi des agriculteur-trice-s indépendants dans les pays pauvres, ainsi que la sécurité alimentaire. Les dispositions de protection de l'investissement inscrites aux accords commerciaux limitent la marge de manœuvre des gouvernements nationaux leur permettant de créer et de faire respecter des règlements sur des questions aussi cruciales que la protection de l'environnement, le droit du travail et la durée des droits d'auteur.

En exposant les pièges de ces accords, les mouvements féministes ont été et sont toujours à la fine pointe de la résistance.

(Voir par exemple, les réactions de réseaux féministes du monde entier contre les négociations relatives au Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) et au Partenariat transpacifique (PTP) (en anglais).


3. Les écosystèmes et la biodiversité menacés à une échelle sans précédent

La marchandisation des ressources de la Terre, la dégradation environnementale et le changement climatique qui résultent de décennies d'industrialisation agressive, du pillage et de l'extraction liée aux ressources de la planète, ont endommagé la biodiversité et la résilience écologique. Ces dommages menacent maintenant l'existence de la société humaine elle-même.

La communauté internationale n'a pas réussi à modifier les modes de production et de consommation qui sont à la racine du problème. Au lieu de cela, les gouvernements, avec le soutien de grandes entreprises intéressées au profit, penchent en faveur d’une «économie verte». Cette approche favorise les « technologies économes en énergie » (y compris l'énergie nucléaire, les biocarburants, les organismes génétiquement modifiés et la géo-ingénierie) et les systèmes d’échanges de droits d’émission de carbone comme solutions miracles.

4. La marchandisation des terres et l’accélération du phénomène mondial de l’accaparement des terres et des ressources

Les phénomènes d’accaparement des terres et de l'appropriation des ressources ne sont pas nouveaux et les résistances étaient déjà au cœur de l’histoire coloniale. Ce qui est nouveau, c’est la rapidité et la manière dont les terres et les ressources naturelles sont devenues des marchandises pour de nouveaux marchés.

Les institutions financières internationales jouent un rôle central dans la promotion des marchés fonciers dans les pays en développement. Ces institutions financent des réformes agraires qui permettent à de puissants acteurs financiers de faire main-basse sur des terres à des fins spéculatives en échange de maigres promesses d'emplois et de croissance. L'accaparement des terres a de profondes répercussions négatives sur l'accès des populations locales aux biens et services essentiels, sans compter les déplacements forcés et la dégradation de l'environnement qui y sont associés.

Les personnes qui résistent à l'accaparement des terres, parmi lesquelles des femmes défenseuses des droits humains, sont confrontées quotidiennement à diverses formes de violence, y compris les agressions physiques et les abus sexuels.

5. Des fondements patriarcaux profondément ancrés qui soutiennent le système capitaliste

Ces fondements patriarcaux sont particulièrement hégémoniques dans les modèles néolibéraux actuels.

Les nombreuses manières dont l'économie politique et le développement sont liés à la sexualité ou au genre sont évidentes : pensez à la manière dont le capitalisme détermine ce qui est qualifié de travail et comment la ‘valeur humaine’ est fondée sur la productivité du travail salarié.

En règle générale, la position des femmes dans l'économie mondiale continue de reposer sur l’exploitation de leur travail fondée sur le genre : ce travail est sous-évalué et on retrouve essentiellement les femmes dans les emplois précaires, la sphère de la subsistance domestique et de la production non rémunérée et dans la sphère ‘reproductive’. Puisque le travail de reproduction est systématiquement associé au travail non rémunéré des femmes, il a fourni un immense soutien au capitalisme, en même temps qu’il est la source d'oppressions fondées sur le genre et l'assujettissement.

Cette situation est aggravée par le fait que dès lors où les mécanismes de protection sociale commencent à diminuer, le fardeau du travail des femmes augmente proportionnellement.

En outre, le phénomène de la migration mondiale, stimulé par des milliers de réfugiés économiques qui fuient la pauvreté endémique à travers le monde, n’est pas étranger au type de relations de pouvoir entre hommes et femmes du système capitaliste. Les fonds envoyés dans le pays d’origine deviennent une source importante de financement et de développement pour les familles et les communautés restées au pays.  Ce phénomène a un coût important pour les femmes migrantes qui luttent pour gagner un salaire décent dans leur pays d’accueil.

Dans la même veine, nous avons vu comment les systèmes capitalistes patriarcaux font usage de la violence et de l'oppression pour maintenir le statu quo. La hausse des dépenses militaires mondiales et l’escalade de la violence perpétrée à la fois par des acteurs étatiques et non étatiques, sont des stratégies adoptées pour contrôler la dissidence, le corps et la voix des femmes et régler les différends économiques, politiques et sociaux.

Partout dans le monde, la violence, l'incarcération et la discrimination ciblent de manière disproportionnée :

  • les femmes et les communautés de couleur
  • les peuples autochtones
  • les personnes handicapées
  • les travailleur-euse-s du sexe
  • les populations démunies
  • les personnes LGBT*QI

Pour contester la violence structurelle et ses liens avec un système mondial capitaliste, nous devons procéder à une analyse intersectionnelle qui tienne compte du genre, de la race/de l'origine ethnique, de l'âge, des compétences, de la nationalité, de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre des personnes, entre autres statuts.

La crise profonde du système actuel de gouvernance mondiale est également évidente lorsqu’on examine les maigres accords intergouvernementaux conclus et la façon dont ils manquent souvent de mécanismes de responsabilisation les plus fondamentaux. Le système multilatéral qui a servi la gouvernance mondiale par le passé ne parvient plus à répondre aux multiples crises actuelles. Ce même système continue d'être profondément antidémocratique, marqués par l’augmentation de la présence et de la puissance des sociétés qui occupent désormais les espaces précédemment réservés aux États.

Repenser, Renouveler et Réactiver

Ces menaces nous forcent, nous les féministes, à repenser nos perspectives et nos stratégies, à renouveler et à réactiver notre engagement pour la construction d’un mouvement en faveur d’une économie juste, en partenariat avec d'autres mouvements.

Ces menaces nous incitent à envisager, d’une perspective féministe, de vastes programmes de transformation socioéconomique qui tiennent compte des réalités de la majorité des personnes démunies. Le temps est venu d’opérer les changements nécessaires pour mettre en place une économie juste et pour relever les défis systémiques persistants.


Voir également

Quelle est l’origine de ce projet?

Notre vision

Snippet - WITM To build - AR

لبناء وقائع نسوية ترتكز على الأدلة عن كيف يتحرك المال ولمن يصل

Snippet FEA how important essential workers are (EN)

The COVID-19 pandemic showed the world how important essential workers are. We’re talking about cleaners, nurses, paramedics, domestic workers, transport workers, grocery shop workers, among others. Their work is to tend to and guarantee the wellbeing of others, and they make our economies function.

But while they take care of us…

Laurie Carlos

Laurie Carlos was an actor, director, dancer, playwright, and poet in the United States. An extraordinary artist and visionary with powerful ways of bringing the art out in others. 

“Laurie walked in the room (any room/every room) with swirling clairvoyance, artistic genius, embodied rigor, fierce realness—and a determination to be free...and to free others. A Magic Maker. A Seer. A Shape Shifter. Laurie told me once that she went inside people’s bodies to find what they needed.” - Sharon Bridgforth 

She combined performance styles such as rhythmic gestures and text. Laurie mentored new actors, performers, writers and helped amplify their work through Naked Stages, a fellowship for emerging artists. She was an artistic fellow at Penumbra Theater and supported with identifying scripts to produce, with a goal of “bringing more feminine voices into the theater”. Laurie was also a member of Urban Bush Women, a renowned contemporary dance company telling stories of women of the African diaspora.

In 1976, as Lady in Blue, she made her Broadway debut in Ntozake Shange’s original and award-winning production of the poetic drama For colored girls who have considered suicide / when the rainbow is enuf. Laurie’s own works include White Chocolate, The Cooking Show, and Organdy Falsetto

“I tell the stories in the movement—the inside dances that occur spontaneously, as in life—the music and the text. If I write a line, it doesn’t necessarily have to be a line that is spoken; it can be a line that’s moved. A line from which music is created. The gesture becomes the sentence. So much of who we are as women, as people, has to do with how we gesture to one another all the time, and particularly through emotional moments. Gesture becomes a sentence or a state of fact. If I put on a script ‘four gestures,’ that doesn’t mean I’m not saying anything; that means I have opened it up for something to be said physically.” Laurie Carlos

Laurie was born and grew up in New York City, worked and lived in Twin Cities. She passed away on 29 December 2016, at the age of 67, after a battle with colon cancer.



Tributes:  

“I believe that that was exactly Laurie’s intention. To save us. From mediocrity. From ego. From laziness. From half-realized art making. From being paralyzed by fear.
Laurie wanted to help us Shine fully.
In our artistry.
In our Lives.” - Sharon Bridgforth for Pillsbury House Theatre

“There’s no one that knew Laurie that wouldn’t call her a singular individual. She was her own person. She was her own person, her own artist; she put the world as she knew it on stage with real style and understanding, and she lived her art.” - Lou Bellamy, Founder of Penumbra Theater Company, for Star Tribune 

Read a full Tribute by Sharon Bridgforth

Body