Anit-Racism Movement (ARM) / Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Domaines prioritaires

Aider les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre à être un élément moteur de l’opposition aux systèmes d’oppression et à co-créer des réalités féministes.

Ressources des mouvements féministes

Image pour partager l'enquête! "Ou est L'argent?"

 

L'enquête "Où est l'argent?" #WITM est maintenant en ligne ! Plongez dans l'enquête et partagez votre expérience du financement de votre organisation avec des féministes du monde entier.

En savoir plus et participer à l’enquête!


Les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et leurs allié-e-s du monde entier s’opposent au pouvoir et imaginent de nouvelles politiques de libération. Des ressources économiques et politiques aux actes quotidiens de résistance et de survie, les contributions qui viennent nourrir ce travail revêtent de nombreuses formes.


L’initiative de l’AWID, Ressources des mouvements féministes (Resourcing Feminist Movements, RFM), met en lumière l’écosystème de financement actuel, qui va des modèles d’attribution des ressources auto-générée aux voies de financement officielles.

A travers nos recherches et analyses, nous examinons de quelles façons les pratiques de financement pourraient mieux servir nos mouvements. Nous faisons une étude critique des contradictions propres au “financement” de la transformation sociale, compte tenu notamment de la répression politique croissante, des programmes anti-droits et du pouvoir grandissant des entreprises. Mais surtout, nous élaborons des stratégies collectives en appui à des mouvements fleurissants, solides et résilients.


Nos Actions

Reconnaissant la richesse de nos mouvements et répondant au contexte actuel, nous oeuvrons à:

  • Créer et élargir les alternatives : Nous développons les pratiques de financement qui accordent une place prépondérante aux priorités des activistes et impliquons un large éventail de donateurs et d’activistes dans la création de nouveaux modèles dynamiques d’attribution de ressources en faveur des mouvements féministes, en particulier dans un contexte qui voit l’espace de participation de la société civile diminuer considérablement.

  • Enrichir nos connaissances : Nous explorons, échangeons et consolidons nos connaissances sur la façon dont les mouvements attirent, organisent et utilisent les ressources qui leur sont nécessaires pour entreprendre des changements significatifs.

  • Plaider : Nous travaillons en partenariat, comme avec le Count Me In! Consortium, afin d’influencer les programmes de financement et permettre aux mouvements féministes d’être en dialogue direct pour déplacer le pouvoir et l’argent.

 

Contenu lié

Quel est l’objet de l’enquête WITM?

Le principal objectif de l’enquête WITM est de faire la lumière sur la situation financière de divers mouvements féministes, de défense des droits des femmes, pour la justice de genre, de défense des personnes LBTQI+ et des mouvements alliés dans le monde entier. Sur cette base, nous souhaitons démontrer l’importance d’orienter davantage de fonds, de meilleure qualité, et de transférer le pouvoir vers les mouvements féministes.

Aurai-je l’occasion de faire part de mon opinion sur des questions qui ne sont pas incluses dans l’enquête?

Oui, nous vous invitons à détailler des points importants pour vous en répondant à la ou aux questions ouvertes à la fin de l’enquête.

Winnie Madikizela- Mandela

Winnie a été décrite comme une « militante enflammée » qui a combattu le régime de l’apartheid en Afrique du Sud.

Son engagement lui a valu d’être emprisonnée et placée en cellule d’isolement de nombreuses fois.

Affectueusement surnommée Ma’Winnie, elle était connue pour être quelqu’un qui parlait ouvertement des défis auxquels les femmes noires étaient confrontées pendant et après l’apartheid et cela, après avoir elle-même subi ces brutalités en tant que mère, épouse et militante pendant la lutte. Elle a su transcender l'idée couramment répandue selon laquelle le leadership est fondé sur le genre, la classe ou la race. Bien qu’étant une personnalité controversée, elle était connue par son nom xhosa, « Nomzamo », qui signifie « celle qui supporte les épreuves ».

Ma’Winnie continue d’être une source d’inspiration pour de nombreuses personnes, en particulier des jeunes femmes sud-africaines.

Sa mort a impulsé la naissance d’un mouvement qui a pour mantra : « Elle n’est pas morte, elle s’est multipliée ».

 


 

Winnie Madikizela-Mandela, South Africa

Snippet - WITM FAQ - FR

Foire aux questions - FAQ

Annaliza Dinopol Gallardo Capinpin

Annaliza était la présidente du Conseil de réforme agraire des pionniers de Mindanao, un groupe de coordination de la ville de Tacurong, aux Philippines.

Mère aimée de quatre enfants, sa communauté se souvient d’Annaliza comme de « celle qui dirige quand personne ne veut diriger, qui parle quand personne ne veut parler, qui a eu le courage d'aider les bénéficiaires de la réforme agraire à acquérir des terres ».

Annaliza a été abattue par des assaillants inconnus devant l'Université d'État de Sultan Kudarat (SKSU) alors qu'elle se rendait au lycée national Salabaca à Esperanza.

Sa famille a déclaré : « Naghihintay pa rin kami ng hustisya para sa kanya » (nous attendons toujours que justice lui soit rendue).


 

Snippet - Rights and Resources - FR

Droits et ressources : se préparer pour les 30 prochaines années

✉️ Les inscriptions en personne sont closes. Inscrivez-vous au livestream ici
Événement en anglais 

📅 Mercredi 12 mars 2025
🕒 12.00h-13.30h EST

🏢 PNUD, 304 E 45th St. Doha Room, 11th Floor (FF Building)

Organisé par : PNUD, Femena, SRI et AWID

Mariam Uy Acob

Mariam était assistante juridique à l'Alliance des droits humains Kawagib Moro.

Mariam était une fervente critique de la militarisation imposée aux communautés moro et a constamment dénoncé les bombardements aériens et les cantonnements de troupes. Elle a dû fuir et chercher refuge après avoir révélé et dénoncé des injustices commises à l'encontre des communautés musulmanes aux Philippines.

Il semble que Mariam ait été assassinée par de présumés agents de l'armée à cause de son action en tant que défenseure. Les assaillants qui l‘ont tuée l’ont épiée, ont rattrapé le véhicule dans lequel elle se trouvait et ont fait feu sur elle à sept reprises.


 

Mariam Uy Acob, Philippines

Dilma Ferreira Silva

Dilma Ferreira Silva était une activiste de premier plan des droits amazoniens qui s’est battue durant plusieurs décennies pour les droits des personnes affectées par les barrages.

Elle faisait elle-même partie des 32 000 personnes déplacées par Tucuruí, un imposant barrage hydroélectrique, construit au Brésil sous la dictature militaire de 1964-1985. 

En 2005, Dilma a été invitée à rejoindre le Mouvement des personnes affectées par les barrages (MAB) au Brésil et, en 2006, elle y a formé un collectif de femmes pour finir ensuite par devenir coordonatrice régionale du mouvement.

Évoquant son activisme, ses collègues racontent :

« Elle se distinguait très rapidement car elle n’avait jamais peur dans la lutte. » 

Dilma vivait dans la localité rurale de Salvador Allenda, à 50 kilomètres de Tucuru. Elle a dédié sa vie à mieux protéger les communautés et les territoires affectés par la construction d’énormes projets. Elle était particulièrement préoccupée par l’impact de genre de ce type de projets et plaidait pour les droits des femmes.

Lors d’une réunion d’ordre national du MAB en 2011, Dilma évoqua les femmes affectées par les barrages, soulignant :

« Nous sommes les réelles Marias, guerrières, combattantes ici, nous nous confrontons au défi de la lutte quotidienne. »    

Au cours des années suivantes, Dilma a organisé des groupes de terrain du MAB et travaillé avec les communautés pour former des coopératives paysannes qui permirent de mieux distribuer la nourriture au sein des communautés. Ensemble, elles ont amélioré la commercialisation de la pêche et développé un projet de citerne pour un accès à l’eau potable. Elle défendait aussi les agriculteurs·rices dont les terres étaient convoitées par les « grileiros » (personnes qui s’approprient les terres).

Le 22 mars 2019, à l’âge de 48 ans, Dilma, son mari et leur ami·e furent violemment assassiné·e·s. Ces trois meurtres s’inscrivirent dans une vague de violences en Amazonie contre les Movimento dos Trabalhadores Sem (mouvements des travailleurs·ses sans terre) et les activistes écologistes et autochtones.

    

Sylvia Robinson

« La vie... c’est vivre dans la joie, se lever avec un but, sentir son énergie créative, répondre à son appel. » – Sylvia Robinson

Sylvia Robinson, infatigable leader et organisatrice communautaire, fut la fondatrice et directrice générale de l’Emergence Community Arts Collective (ECAC) à Washington, D.C.

Cet espace de performances créatrices foisonnantes rassemblait des initiatives d’éducation, d’engagement citoyen, d’arts, de services sociaux et spirituels et de pratiques de développement durable. Sylvia considérait cet endroit comme une maison où « il existe un équilibre et une synergie avec les activités dont les gens ont besoin pour entretenir la vie ».

Elle comptait également parmi les membres fondateur·trice·s du Georgia Avenue Community Development Taskforce, dans le nord-ouest de la capitale, un groupe de quartier actif dans le domaine de la justice sociale et de l’organisation qui veillait à ce que la communauté ait son mot à dire dans le redéveloppement et l’embourgeoisement du secteur.

« Nous demandons des logements abordables. Nous demandons que les petits commerces qui sont ici depuis longtemps ne soient pas balayés par de nouvelles enseignes. Nous demandons des espaces verts et des lieux où les gens peuvent se rencontrer. Nous demandons à ce que le paysage urbain soit amélioré, avec des rues en meilleur état et des éclairages publics. » – Sylvia Robinson, à propos du travail de la Taskforce

Avant de devenir organisatrice, et après avoir obtenu son diplôme en informatique, Sylvia avait travaillé dans le domaine des systèmes de contrôle du trafic aérien pendant plus d’une décennie. Elle s’est ensuite orientée vers le conseil relatif à la consommation d’alcool et de drogue, s’impliquant davantage dans le travail communautaire.

« Cette implication dans la communauté, c’était ma vocation. » – Sylvia Robinson

Née à Washington D.C. le 14 août 1961, Sylvia est décédée le 18 septembre 2017 après avoir lutté contre le cancer.

« L’esprit et l’héritage de Sylvia continueront d’inspirer cette communauté pour de nombreuses années. » – ECAC

Nilcéa Freire

Nilcéa Freire était une activiste, politicienne et universitaire brésilienne. Ardente défenseuse des droits des femmes et des minorités sous-représentées dans le pays, sa vie et son travail ont été marqués par une longue histoire de luttes et de victoires.

"Nous devons, tout en résistant, continuer à chercher à progresser, et ce que nous pouvons accomplir actuellement, je pense que nous le devons à la fantastique organisation des jeunes femmes blanches, et surtout des femmes noires, dans toutes les capitales d’États et les grandes villes brésiliennes.” - Nilcéa Freire

En 1999, elle est devenue la première femme à occuper le poste de doyenne de l'université d'État de Rio de Janeiro. Elle y a dirigé la mise en œuvre de la première politique d'action positive pour les étudiant·e·s des écoles publiques, demandant au sein d’une école publique que des places soient spécifiquement réservées aux étudiant·e·s noir·e·s à faible revenu. Ce système a été adopté dans des dizaines d'autres universités publiques. 

Quelques années plus tard, Nilcéa dirigea le Secrétariat spécial des politiques pour les femmes sous le gouvernement de l'ancien président Luiz Inácio Lula da Silva. C’est à ce titre qu’elle conduisit la première Conférence nationale des femmes. Plus de 12 000 femmes de tout le pays y participèrent et le résultat de ce travail collectif fut incorporé dans le Plan national des politiques pour les femmes. 

Son engagement envers les femmes, les Afro-Brésilien·ne·s et les populations autochtones se reflète aussi fortement dans son travail de défense de leurs droits, qu’elle a mené dans le cadre des initiatives du bureau de la Fondation Ford du Brésil, dont elle était la directrice régionale. 

L’activiste féministe Manoela Miklos a dit de Nilcéa qu'elle était "une femme sans égal·e".

Nilcéa s’est éteinte à Rio de Janeiro à l'âge de 66 ans, le 29 décembre 2019, des suites d’un cancer.


"Je n’ai pas de mots face à l’annonce de la mort de notre chère Nilcéa Freire. Il m’est trop triste de savoir qu’elle est partie si tôt. Elle s’est toujours rangée du côté de celleux qui ne tolèrent pas les injustices de ce monde. Elle était la ministre des femmes, sans cesse engagée dans la cause féministe. Elle nous manquera beaucoup!” - Jandira Feghali, Federal Deputy

Retrouvez sur YouTube la féministe brésilienne Nilcea Freire et pourquoi il importe de se montrer solidaires avec le Brésil

Lutter pour les droits humains et affronter l'injustice en Amérique latine et dans les Caraïbes

Cette année, nous rendons hommage à dix-neuf défenseuses des droits humains originaires de la région Amérique latine et Caraïbes. Parmi elles, seize ont été assassinées, dont six journalistes et quatre défenseuses des droits des personnes LGBT*QI. Nous vous invitons à vous joindre à nous pour commémorer la vie et le travail de ces femmes. Faites circuler les mèmes figurant ci-dessous auprès de vos collègues et amis ainsi que dans vos réseaux et twittez en utilisant les hashtags #WHRDTribute et #16Jours.


S'il vous plaît cliquez sur chaque image ci-dessous pour voir une version plus grande et pour télécharger comme un fichier

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2018 : Soutenir les mouvements féministes pour qu'ils s'épanouïssent et dérangent

Ce rapport retrace et célèbre la première année du nouveau plan stratégique de l'AWID, et fait un retour en arrière sur nos premiers pas vers les objectifs visés, à savoir soutenir les mouvements féministes pour qu'ils prospèrent, remettent en question les programmes anti-droits et co-créent des réalités féministes.

Télécharger le rapport annuel 2018


Nous avons travaillé avec les féministes pour bousculer les programmes anti-droits et avons remporté d'importantes victoires au sein du système des Nations Unies avec l’inclusion, dans un certain nombre de résolutions, de termes novateurs sur la discrimination structurelle, les droits sexuels et les obligations des États. Oui, le système multilatéral est en crise et a besoin d'être sérieusement renforcé, mais ces victoires sont importantes car elles contribuent à la légitimité des revendications féministes et fournissent aux mouvements féministes davantage de points de pression et d'élan pour faire avancer nos programmes.

Nous avons essayé et testé différentes façons d’acquérir des connaissances avec les mouvements féministes à travers des webinaires, des podcasts et des discussions ‘en direct’. Nous avons développé des guides d’animation avec des éducateurs et éducatrices populaires pour récupérer des connaissances dans l'intérêt de la justice sociale et la justice de genre, même sur un sujet aussi opaque en apparence que les flux financiers illicites. Nous avons sollicité des blogs et des opinions sur la façon dont les groupes féministes se financent et se ressourcent, ainsi que fait la lumière sur les menaces qui pèsent sur nos systèmes de droits humains. 

Au sein de l’AWID, nous avons pratiqué le leadership partagé et tiré des leçons de cette approche, et narré le récit des épreuves et des tribulations propres à la codirection d’une organisation mondiale virtuelle. Nous n’avons pas de réponse définitive quant à la forme que revêt le leadership féministe, mais un an plus tard, nous avons conscience que cet engagement continu envers l’apprentissage et l’expérimentation nous a permis de continuer à bâtir une organisation à laquelle nous sommes tou-te-s ravi-e-s de contribuer. 

À l’heure où nous revenons sur l’année qui vient de s’écouler, nous souhaitons remercier tou-te-s nos ami-e-s et allié-e-s, collègues et camarades qui ont donné de leur temps et partagé avec nous leur richesse de savoir et de sagesse. Nous souhaitons remercier nos membres qui ont contribué à l’élaboration de notre plan stratégique et se sont joint-e-s à nous pour formuler des revendications féministes. Ce travail ne pourrait être réalisé sans vous. 

Télécharger le rapport annuel 2018

5. Menez des interviews

Les interviews génèrent des renseignements détaillés que vous aurez du mal à obtenir à travers un sondage. Le sondage est surtout axé sur les données quantifiables et les questions fermées,par contre les interviews permettent d’obtenir les opinions d’expert-e-s comme des activistes et des donateurs, tout en utilisant des questions ouvertes qui précisent le contexte entourant les données résultant du sondage.

Dans cette section

Conseils d’ordre général

1. Avant de mener vos interviews

Envoyez aux personnes que vous allez interviewer une note de synthèse qui décrit les objectifs des interviews et de l’ensemble de votre recherche, en plus d’une liste de questions.

Ces personnes pourront ainsi préparer leurs réponses aux questions plus complexes et obtenir les renseignements qu’elles n’ont peut-être pas sous la main.

2. Pendant les interviews

  • Pour gagner du temps, vous pouvez procéder aux interviews pendant que votre sondage est en cours.
  • Tentez de rendre les entrevues aussi uniformes que possible pour faciliter une analyse systématique des résultats. Il s’agit notamment de poser les mêmes questions. La codification de réponses identiques sous chacune des questions vous permettra de déceler les tendances cachées.
  • On peut aussi utiliser les interviews pour étoffer les résultats du sondage.

Ne fondez pas vos questions sur des hypothèses au sujet des connaissances de la personne interviewée.
Tentez plutôt de préciser ce qu’elle sait, ce qui produit également des informations

  • NE DEMANDEZ PAS  : « Compte tenu des tendances actuelles de financement en Suisse, est-ce que vous êtes au courant de certaines occasions de collaboration ? » Cette question présume que la personne interviewée connaît les tendances de financement et que sa compréhension de ces tendances est identique à la vôtre.
  • DEMANDEZ  : En premier lieu, « Quelle est votre compréhension des tendances de financement actuelles en Suisse  ? », suivie de « Est-ce que vous êtes au courant de certaines occasions de collaboration ? » Ceci révèlera ce que la personne comprend, vous donnant encore plus d’informations que la première question.

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Interviews spécialisées

1. Interviews auprès des donateurs

Les interviews auprès des donateurs vous permettront d’approfondir vos relations avec eux, ce qui sera utile lorsque vous entreprendrez les activités de plaidoyer qui succèderont à votre recherche. Vous en tirerez également une connaissance plus poussée des processus de prises de décisions adoptés par les bailleurs de fonds.

Suggestions de thèmes à aborder lors des interviews avec les donateurs  :

  • Quelles sont leurs priorités en matière de financement ? Pourquoi et comment ont-ils choisi ces priorités ? Par exemple, pourquoi choisissent-ils de subventionner des projets plutôt que d’allouer des financements de base ou vice-versa ?
  • Quelles sont les sommes annuelles allouées à l’avancement des droits humains des femmes ? Ceci renforcera la fiabilité de l’ensemble des données recueillies.
  • Ont-ils observé certaines tendances de financement et quelles sont les origines et les politiques sous-jacentes à ces tendances ?
  • Quelle est leur théorie du changement social et comment influence-t-elle leurs relations avec les organisations de droits des femmes ?
Voir des exemples d’interviews auprès des donateurs

2. Interviews auprès d’activistes et d’organisations de droits des femmes

Les interviews auprès d’activistes et d’organisations de droits des femmes vous renseigneront sur leurs réalités sur le terrain. Ici encore, ces interviews vous permettront d’approfondir vos relations qui peuvent être intégrées aux plaidoyers, particulièrement en vue de favoriser la collaboration entre donateurs et activistes.

Suggestions de thèmes à aborder lors des interviews avec les activistes et les organisations de droits des femmes :

  • Les tendances à long terme des priorités de financement que les organisations de femmes ont observées et leurs incidences.
  • Des stratégies féministes et collaboratives réussies de mobilisation des ressources, qui créent des mouvements solides et complémentaires.
  • Expliquer pourquoi il est important de soutenir les mouvements de femmes et leurs efforts en matière d’organisation.
  • La manière dont différents acteurs et actrices comprennent le processus de changement social et leur rôle en faveur/pour la réalisation de l’égalité de genre et des droits des femmes.
Voir des exemples d’interviews auprès d’activistes et d’organisations de droits des femmes

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Résultats préliminaires

Pendant votre recherche WITM, nous vous recommandons de procéder à l’analyse des résultats préliminaires. La présentation de vos résultats préliminaires offre l’occasion de mener d’autres interviews et de recueillir des réactions sur votre processus de recherche et sur les résultats initiaux. Ces réactions peuvent  être intégrées à votre recherche finale.

L’AWID organise des « rencontres WITM » pour partager les résultats préliminaires issus des données de sondage et des interviews. Ces rencontres permettent aux personnes qui y prennent part (activistes, organisations de droits des femmes et donateurs) de débattre et de discuter des résultats, de préciser le contexte, de rehausser le sentiment d’appropriation parmi les membres du mouvement et de fournir plus de commentaires en vue de la recherche finale.

Par exemple, l’AWID a profité du Pôle de mobilisation des ressources (RMH) pour les droits des femmes autochtones, dans le cadre du World Summit on Indigenous Philanthropy (Sommet mondial sur la philanthropie autochtone) pour lancer une présentation de ses résultats préliminaires.

Voir la présentation donnée lors du RMH (en anglais)

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Étape précédente

4. Recueillez et analysez vos données

Étape suivante

6. Menez une recherche documentaire


Temps estimé :

• 1,5 - 3 mois

Personnel requis :

• 1 personne (ou plus) chargée de la recherche

Ressources requises :

• Liste d’organisations, de donateurs et d’activistes agissant à titre consultatif
• Questions d'interview que vous aurez préparées
• Note conceptuelle (Vous pouvez utiliser de cadre de référence que vous avez déjà préparé)

Ressources disponibles :

Exemples d’interviews auprès des donateurs
Exemples d’interviews auprès d’activistes et d’organisations de droits des femmes


Étape précédente

4. Recueillez et analysez vos données

Étape suivante

6. Menez une recherche documentaire


Êtes-vous prêts-tes ?

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Sara AbuGhazal

Biography

Sara AbuGhazal est une féministe palestinienne vivant à Beyrouth. Elle est Co-fondatrice de Sawt al-Niswa, un collectif qui produit des connaissances à Beyrouth. Elle est co-directrice de The Knowledge Workshop, une organisation féministe basée à Beyrouth qui travaille sur l'histoire orale et l'archivage féministes. Sara est actuellement coordonnatrice régionale de la Regional Coalition for Women Human Rights Defenders in the Middle East and North Africa.

Sara s'efforce de contribuer à la création d'espaces de transformation et de solidarité féministes. Son travail est principalement axé sur la création de mouvements durables dans la région Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord Elle est investie dans la production de connaissances, la transformation féministe et la Palestine. Elle publie régulièrement dans sawtalniswa.org et ses œuvres de fiction apparaissent également dans le magazine électronique Romman

 

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Les principales stratégies et tactiques

En dépit de la rigidité de leur doctrine et de leur vision du monde, les acteurs anti-droits ont fait preuve d’ouverture dans la construction de nouveaux types d’alliances stratégiques ainsi que dans l’utilisation de nouvelles techniques d’organisation et modes d’argumentation. En conséquence, ils sont de plus en plus influents dans les espaces internationaux.


Les ultraconservateurs qui agissent à ce niveau ont fait considérablement évoluer leurs stratégies. Ils ne limitent pas leurs ambitions à la modification de certains aspects marginaux des accords et à la lutte contre l’utilisation de certaines formulations. Ils œuvrent également à la transformation conceptuelle du cadre lui-même et à l’élaboration de norme et de référentiels alternatifs. Ils cherchent enfin à ouvrir les brèches qui renforceront leur influence.

Stratégie 1 : la formation de délégués à l’ONU

Les ultraconservateurs travaillent à la création et à la pérennité de leurs relations avec des délégués d’États membres de l’ONU en leur proposant régulièrement des formations – notamment pendant le Global Family Policy Forum (Forum mondial sur la politique familiale) qui se tient tous les ans – ainsi que du matériel de formation ciblé.

Ces formations régulières et ces ressources donnent systématiquement aux délégués des informations relatives à des sujets de débat et à des techniques de négociation dans le but d’approfondir leur contribution aux objectifs anti-droits au sein du système relatif à ceux-ci. Les délégués reçoivent également des compilations ciblées de « formulations consensuelles » et de références à des informations pseudo-scientifiques ou à des statistiques dans le but de renforcer leur argumentaire.

La transmission organisée de ces messages explique en partie pourquoi les délégués de certains États membres adoptent des positions ultraconservatrices dans les débats internationaux sur les droits humains en totale contradiction avec leurs propres lois et politiques nationales.

Stratégie 2 : l’organisation de rassemblements internationaux

Les abondantes réunions régionales et internationales entre acteurs anti-droits contribuent à créer des liens plus étroits entre les organisations de la société civile (OSC) ultraconservatrices, les États et blocs d’États et certains organismes intergouvernementaux puissants. Le Congrès mondial international des familles est une bonne illustration de rassemblements de ce type.

Anti Abortion Vigil

Ces rencontres renforcent les liens personnels et les alliances stratégiques, des éléments clés de la construction et de la pérennité des mouvements. Elles facilitent l’existence de relations transnationales et interreligieuses dynamiques qui se créent autour de questions et d’intérêts communs. Celles-ci permettent aux acteurs anti-droits de mettre en œuvre une approche plus entreprenante et de formuler un ensemble plus complet de revendications en matière de politique internationale.

Stratégie 3 : l’émission de réserves sur les accords relatifs aux droits humains

Des États et blocs d’États tentent depuis toujours de saper les consensus internationaux ou le principe de responsabilité des États définis en vertu des normes internationales relatives aux droits humains. À cette fin, ils émettent des réserves quant aux accords sur les droits humains, menaçant ainsi le caractère universel de leur applicabilité.

La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) est le texte qui a provoqué l’émission du plus grand nombre de réserves. La plupart d’entre elles sont fondées sur des conflits présumés avec le droit religieux. Le droit international relatif aux droits humains est très clair concernant les références à la tradition, à la culture ou à la religion : celles-ci ne peuvent en aucun cas justifier de violations des droits humains. Nombre des réserves émises à propos de la CEDAW ne sont pas valables car elles sont « incompatibles avec l’objet et le but » de la CEDAW. Néanmoins, les États se servent constamment de ces réserves pour ne pas assumer leurs responsabilités en matière de droits humains.

Ces acteurs émettent des « réserves » de plus en plus nombreuses sur les documents et accords de l’ONU qui ne sont pas des traités officiels, notamment sur les résolutions du Conseil des droits de l’homme et de l’Assemblée générale.

Stratégie 4 : la création d’un cadre parallèle relatif aux droits humains

Il est alarmant de constater que certains acteurs rétrogrades actifs au sein du système onusien ont commencé à coopter les références existantes en matière de droits et à élaborer et promouvoir un langage consensuel qui revêt un caractère profondément anti-droits. L’objectif est de créer puis de propager ce langage qui légitime des normes patriarcales, hiérarchiques, discriminatoires et culturellement relativistes dans les espaces internationaux consacrés aux droits humains.

Dans ce but, un certains nombre de déclarations ont été rédigées, parmi lesquelles la Déclaration mondiale de la famille et les Articles de San José, qui se veulent les représentantes d’une version moins contraignante du droit des droits humains. Des signatures sont recueillies auprès de multiples acteurs de la société civile, d’États et d’institutions et sont ensuite utilisées comme des outils de plaidoyer et de lobbying.

Stratégie 5 : le développement de sources « scientifiques » alternatives

Dans le cadre d’un virage stratégique vers le recours à des arguments non religieux, les acteurs anti-droits ont considérablement investi dans leurs propres groupes de réflexion axés sur les « sciences sociales ». Relayées par des médias conservateurs en plein essor, les idées de ces think tanks sont largement diffusées par des groupes conservateurs issus de la société civile. Les mêmes supports servent ensuite de matériel de base pour le travail de plaidoyer auprès du système international relatif aux droits humains.

Bien que les objectifs et la motivation des conservateurs découlent de leurs interprétations extrémistes de la religion, de la culture et de la tradition, leurs arguments rétrogrades sont souvent appuyés par des études qui s’arrogent une forme d’autorité intellectuelle. Ils élaborent ainsi un contre-discours, savant mélange de doctrine traditionaliste et de sciences sociales.

Stratégie numéro 6 : la mobilisation des jeunes

Il s’agit de l’une des stratégies les plus efficaces de la droite religieuse, et elle représente un investissement majeur pour l’avenir du processus organisationnel des acteurs anti-droits. Le recrutement des jeunes et le développement de leurs compétences en leadership – des processus qui s’opèrent en premier lieu au niveau local par le biais des églises et des campus – sont une priorité pour de nombreux conservateurs qui tentent d’influencer les politiques internationales.

Cette stratégie leur a permis de s’infiltrer dans les espaces du système onusien notamment consacrés à la jeunesse, parmi lesquels la Commission de la condition de la femme, et de créer une opposition conséquente aux réseaux et organisations progressistes de jeunes.

Stratégie 7 : compromettre le financement des mécanismes relatifs aux droits humains et les délégitimer

Que ce soit auprès des mécanismes d’experts faisant autorité – parmi lesquels les Procédures spéciales et les organes chargés de la surveillance de l’application des traités de l’ONU – ou auprès des organes opérationnels comme les agences de l’ONU, les groupes anti-droits ont conscience que leur influence potentielle est beaucoup plus faible qu’au sein des mécanismes politiques.

En conséquence, les groupes anti-droits répandent un certain nombre d’idées, parmi lesquelles le fait que les agences des Nations Unies « outrepassent leur mandat », que le Comité de la CEDAW et d’autres organes créés en vertu d'instruments relatifs aux droits humains n’ont pas le pouvoir d’interpréter les traités ou encore que les Procédures spéciales sont activées par des experts partisans qui ne respectent pas l’étendue de leur mandat. Les groupes anti-droits exercent également des pressions pour compromettre le financement d’agences comme le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Cette délégitimation des mécanismes de l’ONU encourage l’impunité des États. Les gouvernements soumis à un examen international sont alors en mesure de justifier leurs actes en arguant du fait que le mécanisme de révision lui-même est défaillant ou trop exigeant.

Stratégie 8 : s’organiser en ligne

Les forces conservatrices non étatiques investissent de plus en plus dans les médias sociaux et dans d’autres plateformes en ligne pour promouvoir leurs activités, leurs campagnes et diffuser le plus largement possible leurs informations sur les espaces internationaux relatifs aux droits humains. L’organisation espagnole CitizenGo, par exemple, se veut la version conservatrice de change.org et publie des pétitions et des campagnes épistolaires. Une pétition récente contre la création par l’ONU d’une journée internationale de l’avortement sans risque a rassemblé plus de 172 000 signatures.


Tendances globales :

  • S’inspirer des stratégies d’organisation des groupes féministes et d’autres acteurs progressistes.

  • Adapter à la sphère internationale les stratégies qui ont porté leurs fruits au niveau national.

  • Passer de la « protestation symbolique » contre le cadre des droits humains à une stratégie d’infiltration subversive du système.

En comprenant les stratégies déployées par les acteurs anti-droits, nous pouvons les contrer plus efficacement.

Télécharger le chapitre complet (en anglais)


Autres chapitres

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