UN Women / Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)
Guatemala - Rural Women Diversify Incomes and Build Resilience
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Domaines prioritaires

Aider les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre à être un élément moteur de l’opposition aux systèmes d’oppression et à co-créer des réalités féministes.

Construction d’économies féministes

La construction d’économies féministes a pour objet de créer un monde où l’air est respirable et l’eau buvable, où le travail est significatif et où nous bénéficions de soins pour nos communautés et nous-mêmes, où chacun-e peut jouir de son autonomie économique, sexuelle et politique.  


Dans ce monde où nous vivons aujourd’hui, l’économie continue de s’appuyer sur le travail de soins non rémunéré et sous-évalué des femmes au service des autres. La poursuite de la “croissance” ne fait que développer l’extractivisme--un modèle de développement fondé sur l’extraction et l’exploitation massives des ressources naturelles, qui continue de détruire les populations et la planète tandis qu’elle concentre les richesses entre les mains des élites mondiales. Parallèlement, l’accès aux soins de santé, l’éducation, les salaires décents et la sécurité sociale sont réservés à une poignée de privilégiés. Ce modèle économique repose sur la suprématie blanche, le colonialisme et le patriarcat.

En adoptant la seule « approche pour l’autonomisation économiques des femmes», on ne fait guère qu’intégrer davantage les femmes dans ce système. Cela peut constituer un moyen temporaire de survie. Nous devons semer les graines d’un nouveau monde possible pendant que nous abattons les murs du monde existant.


Nous croyons en la capacité des mouvements féministes à créer de vastes alliances entre mouvements qui leur permettent d’oeuvrer pour le changement. En multipliant les propositions et visions féministes, nous cherchons à construire les nouveaux paradigmes d’économies plus justes.

Notre approche doit être interconnectée et intersectionnelle, car nous ne pourrons jouir d’aucune autonomie sexuelle et corporelle tant que chacun·e d’entre nous ne jouira pas de ses droits économique ni d’une autonomie financière. Nous voulons travailler avec celles et ceux qui s’opposent à la montée mondiale de la droite conservatrice et des fondamentalismes religieux et la contrent, car tant que nous n’aurons pas ébranlé les fondements même du système actuel, aucune économie ne saura être juste.


Nos Actions

Notre travail conteste le système de l’intérieur et met en évidence ses injustices fondamentales.

  • Promouvoir des programmes féministes : Nous nous opposons au pouvoir des entreprises et à l’impunité concernant les violations des droits humains en travaillant avec des allié-e-s afin de nous assurer que les perspectives féministes, relatives aux droit des femmes et à la justice de genre sont intégrées dans les espaces politiques. A titre d’exemple, vous pouvez vous informer sur le futur instrument juridiquement contraignant concernant “les sociétés transnationales et autres entreprises en matière de droits humains” au Conseil des droits humains des Nations Unies.

  • Mobiliser des actions solidaires : Nous oeuvrons à renforcer les liens qui existent entre les mouvements féministes et les mouvements en faveur de la justice fiscale, y compris à réclamer les ressources publiques perdues à cause de flux financiers illicites afin de garantir une justice de genre et sociale.

  • Enrichir nos connaissances : Nous fournissons aux Défenseuses des droits humains (WHRD) des informations stratégiques qui s’avèrent vitales dans la lutte contre le pouvoir des entreprises et l’extractivisme. Nous contribuerons à développer une base de connaissances autour du financement local et mondial et les mécanismes d’investissements qui alimentent l’extractivisme.

  • Créer et élargir les alternatives : Nous participons et mobilisons nos membres et nos mouvements à envisager des économies féministes et à partager nos savoirs, nos pratiques et nos programmes féministes en faveur d’une justice économique.


« La révolution corporative s’effondrera si nous refusons d’acheter ce qu’ils nous vendent: leurs idées, leurs versions de l’histoire, leurs guerres, leurs armes, leur notion d’inéluctabilité. Un autre monde est non seulement possible, mais il est aussi déjà en bonne voie. Quand tout est tranquille, je peux l’entendre respirer. » Arundhati Roy, War Talk.

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Juhi

Biography

Juhi est passionnée de technologie, titulaire d'une licence en génie informatique de l'Université Technologique du Gujarat et d'une formation de troisième cycle en télécommunications sans fil et en gestion de projet du Humber College. Passionnée par la résolution de problèmes et aimant garder une longueur d'avance dans un paysage technologique en constante évolution, Juhi s'est retrouvée à naviguer dans divers secteurs en tant que technicienne informatique. Grâce à l'environnement stimulant de la School Board, Juhi a eu l'occasion d'appliquer ses compétences techniques dans divers contextes, relevant toujours de nouveaux défis avec enthousiasme. Au-delà du code et des circuits, Juhi aime les aventures de la vie. Explorer de nouveaux lieux et cultures constitue pour elle une bouffée d’air frais. Qu'il s'agisse de découvrir des trésors cachés de la ville, d'essayer des cuisines exotiques ou de se lancer dans des sports d'aventure palpitants, Juhi est toujours partante pour de nouvelles expériences.

Position
Coordonnatrice du Support informatique
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Bureau administratif

Pour toute question administrative, vous pouvez contacter notre bureau :

  • +1 416 594 3773
  • 192 Spadina Avenue, Suite 300 | Toronto, ON, M5T 2C2 | Canada

Jemimah Naburri-Kaheru

Biography

Jemimah Naburri-Kaheru est une stratège internationale accomplie en matière de ressources humaines à impact profond dans la région de la Corne de l'Afrique. Jemimah était auparavant responsable régionale des ressources humaines et du bureau de l'Initiative stratégique pour les femmes dans la Corne de l'Afrique (SIHA) . Son influence s’est étendue jusqu’à la direction des ressources humaines de plus de 70 employé·e·s régionaux·ales, alors que l'organisation connaissait une croissance rapide, avec une augmentation de 40 % de ses revenus annuels. Tout au long de sa carrière, Jemimah a orchestré avec succès des efforts de recrutement, introduit des systèmes de performance basés sur le mérite, de même que supervisé les relations avec les employé·e·s et les politiques RH. Elle a joué un rôle central dans le soutien aux stratégies mondiales de personnel. Avec une formation universitaire en Études de Développement de l'Université de Makerere (Ouganda) et un Master en Gestion des Ressources Humaines, Jemimah est évidemment engagée envers le développement professionnel. Sa contribution à des effectifs hautement performants et à un leadership international en matière de ressources humaines la positionne comme un atout inestimable dans toute entreprise mondiale.

Position
Directrice adjointe des ressources humaines
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#MeToo en Chine

Le mouvement #MeToo en Chine s'est enflammé en janvier 2018, impulsé par l'élan du mouvement #MeToo dans le monde entier. Le mouvement était une réponse aux problèmes culturels et systémiques liés au genre et au pouvoir en Chine. Les fondations du mouvement ont été construites pendant des décennies, avec de nombreuses années de débat et de plaidoyer pour l'égalité des genres qui ont finalement jailli en une formidable force à travers la société. #MeToo a été mené principalement par des jeunes, parmi lesquels d'innombrables femmes anonymes et leurs allié·e·s, à la recherche d’opportunités qui leur permettraient de réaliser le "rêve chinois" ultime : transformer la Chine en un pays où règne l'égalité des genres.
 
L'environnement du mouvement #MeToo est extrêmement hostile en Chine: l'état de droit, l'équité et la transparence de l'action gouvernementale, ainsi que la liberté d'expression ne peuvent être considérés comme acquis par le mouvement en Chine, mais ce sont ces mêmes  objectifs pour lesquels i.e.lles se battent. Depuis le début, il s'agit d'une lutte intense, chaque victime ou activiste qui dénonce courre d’énormes risques. Qu'il s'agisse d'être réduit·e au silence, humilié·e, ou de subir des représailles, ou encore de voir sa sécurité mise en péril, chaque succès du mouvement #MeToo a été remporté par celleux qui ont eu le courage d'assumer les coûts de la prise de parole et de défier la censure.
 
L'exposition #MeToo en Chine a été organisée pour la première fois en 2019 et a effectué une tournée dans 5 villes. L'objectif de l'exposition est de mettre davantage en avant les expériences personnelles des victimes et des activistes et, en prenant part à ces histoires, d'inspirer notre public à se joindre à la lutte. L'exposition est elle-même devenue une partie de la lutte #MeToo; elle a fait face à d’innombrables défis lors de sa tournée à travers la Chine et a même risqué la fermeture à plus d'une occasion.

#MeToo China Image
#MeToo China Image
#MeToo China Image

Que fait l’AWID ?

Incarnations Transnationales | Note des éditeurices

Des mots perdus 

Chinelo Onwualu
Ghiwa Sayegh
Chinelo Onwualu Ghiwa Sayegh

« Lorsque nous avons désespérément besoin de changement, comme c’est le cas dans la maladie et l’insurrection, notre langage se vide de sa complexité et se réduit à l’essentiel... Mais à mesure que la maladie et la révolution persistent, le langage fabriqué en elles et à leur sujet s’approfondit, laisse entrer plus de nuances, absorbé par l’expérience profondément humaine qu’est de rencontrer de ses propres limites sur le site de la fin du monde. »
Johanna Hedva


Lorsque nous avons commencé à imaginer un tel numéro avec Nana Darkoa, à l’approche du festival Crear | Résister | Transform : un festival dédié aux mouvements féministes ! de l’AWID, nous sommes parti·e·s d’une question qui relève davantage d’une observation de l’état du monde – un désir de déplacer le terrain : pourquoi nos sexualités et nos plaisirs continuent-ils d’être apprivoisés et criminalisés, alors même qu’on nous répète sans cesse qu’ils n’apportent ni valeur ni progrès? Nous sommes arrivé·e·s à la conclusion que lorsqu’elles sont incarnées, quelque chose dans nos sexualités va à l’encontre d’un ordre mondial qui continue à se manifester par des contrôles aux frontières, des apartheids vaccinaux, un colonialisme d’occupation, un nettoyage ethnique et un capitalisme rampant. Pouvons-nous donc parler du potentiel perturbateur de nos sexualités? Pouvons-nous encore le faire lorsque, pour être financé·e·s, nos mouvements sont cooptés et institutionnalisés?

Lorsque notre travail incarné devient un profit entre les mains de systèmes que nous cherchons à démanteler, il n’est pas étonnant que nos sexualités et nos plaisirs soient une fois de plus relégués à la marge – surtout lorsqu’ils ne sont pas assez rentables. À plusieurs reprises au cours de la production de ce numéro, nous nous sommes demandé ce qui se passerait si nous refusions de nous plier aux services essentiels du capitalisme. Mais pouvons-nous oser poser cette question, lorsque nous sommes épuisé·e·s par le monde? Peut-être que nos sexualités sont si facilement rejetées parce qu’elles ne sont pas considérées comme des formes de soins. Peut-être que ce dont nous avons besoin, c’est de réimaginer le plaisir comme une forme de soin radical – un soin qui est également anticapitaliste et anti-institutionnel.

Alors que nous entrons dans notre deuxième année complète de pandémie mondiale, notre approche des incarnations transnationales a dû se concentrer sur un seul constat politique : prendre soin est une forme d’incarnation. Et parce qu’à l’heure actuelle, une grande partie de notre travail se fait sans tenir compte des frontières entre nous et en nous-mêmes, nous sommes toustes incarné·e·s de manière transnationale – et nous échouons toustes. Nous ne parvenons pas à prendre soin de nous-mêmes et, plus important encore, à prendre soin les un·e·s des autres.

Cet échec n’est pas de notre fait. 

Beaucoup de nos parents considéraient le travail comme une transaction, quelque chose à donner en échange d’une compensation et d’une garantie de soins. Et bien que cet échange n’ait pas toujours été respecté, nos parents ne s’attendaient pas à ce que leur travail les comble. Iels avaient leurs loisirs, leurs passe-temps et leurs communautés pour cela. Aujourd’hui, nous, leurs enfants, qui avons été conditionné·e·s à penser que notre travail est intimement lié à notre passion, n’avons pas de telles attentes. Nous considérons le travail et les loisirs comme une seule et même chose. Pour un trop grand nombre d’entre nous, le travail en est venu à incarner tout notre être. 

Cependant, le capitalisme hétéropatriarcal ne nous valorise pas, et encore moins notre travail ou nos sexualités. C’est un système qui ne fera qu’exiger toujours plus, jusqu’à votre mort. Et quand vous mourrez, il vous remplacera par quelqu’un·e d’autre. L’attente d’être en ligne 24 heures sur 24 signifie que nous ne pouvons tout simplement pas nous échapper du travail, même lorsque nous le souhaitons. Cette commercialisation du travail, qui le dissocie de la personne, a infiltré tous les aspects de nos vies et se perpétue même dans les milieux les plus féministes, les plus radicaux et les plus révolutionnaires.

Les attentes capitalistes ont toujours été particulièrement pernicieuses pour les corps qui ne correspondent pas à leur idéal. Et celleux qui cherchent à consolider leurs pouvoirs ont utilisé la pandémie comme une occasion de cibler les femmes, les minorités sexuelles et toustes celleux qu’iels considèrent comme des moins que rien.

Ce numéro spécial existe à cause, et certainement en dépit, de cela.

Presque tous les contributeur·ice·s et membres du personnel se sont surpassé·e·s. Chaque article est le fruit d’une passion, mais aussi d’un incroyable épuisement. De manière très concrète, ce numéro est une incarnation du travail transnational – et dans le monde numérique dans lequel nous vivons, tout travail est devenu un travail transnational. Alors que nous devons faire face à de nouvelles frontières qui ne brisent pas un ordre ancien mais le réifient, nous avons fait l’expérience directe, aux côtés de nos contributeurs, de la façon dont le capitalisme épuise nos limites – comment il devient difficile de construire des arguments cohérents, en particulier lorsque ceux-ci sont soumis à une date limite. Nous avons collectivement perdu les mots – parce que nous sommes perdu·e·s pour les mondes.

Se sentir perdu et seul dans le monde du capitalisme hétéropatriarcal est exactement la raison pour laquelle nous devons réévaluer et repenser nos systèmes de soins. À bien des égards, nous avons transformé ce numéro en une mission visant à trouver du plaisir dans les soins. Parce qu’il est devenu plus difficile de construire des arguments cohérents, les moyens visuels et créatifs sont passés au premier plan. Nombreux·ses sont celleux qui, ayant l’habitude d’écrire, se sont tourné·e·s vers ces médias pour produire des connaissances et couper court au brouillard mental qui nous a toustes enveloppé·e·s. Nous avons fait intervenir d’autres voix, en plus de celles que vous avez entendues au festival, afin d’ouvrir de nouvelles conversations et d’élargir nos horizons. 

Alors que nous sommes privé·e·s de nos mots, il est de notre devoir politique de continuer à trouver des moyens de nous maintenir et de prendre soin de nous-mêmes et des autres. Une grande partie de nos réalités actuelles tente de nous effacer et de nous déplacer, tout en continuant à exploiter notre travail. Notre incarnation, par conséquent, devient une forme de résistance; c’est le début de nous-mêmes trouvant notre voie en dehors et en dedans de nous.

Woman with hijab-squiggle

2002: les discussions sur les questions relatives au financement du développement commencent

La Conférence de Monterrey sur le financement du développement a marqué le début des discussions sur les questions relatives au financement du développement.

  • Le Consensus de Monterrey a été adopté lors de cette première conférence internationale sur le financement du développement. Il s’agissait de la première réunion au sommet organisée sous l’égide des Nations Unies à traiter des questions financières fondamentales et des problématiques connexes relatives au développement mondial.
  • La conférence et  ses phases préparatoires furent le théâtre d’une coopération sans précédent entre les Nations Unies, la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC),  montrant une partie des efforts entrepris pour promouvoir une cohérence et  une homogénéité plus importantes au sein des systèmes et institutions  monétaires, commerciaux et financiers internationaux.
  • Lors de cette conférence, les débats sur le financement du développement ont, pour la première fois, impliqué les gouvernements, des représentant-e-s de la société civile et le secteur privé. Ces acteurs ont porté les discussions au-delà des aspects « techniques » pour traiter des modalités de mobilisation et de canalisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre des objectifs de développement internationalement convenus auparavant lors des sommets et conférences des Nations Unies des années 1990. Parmi ces objectifs figurent notamment les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
  • Le Caucus des femmes a non seulement noté le caractère historique de cette conférence et déclaré que celle-ci  pouvait  permettre de relever les défis structurels qui continuaient à ralentir  le développement, mais il a aussi souligné les inquiétudes engendrées par les  conséquences de la militarisation croissante et de la montée des fondamentalismes à l’encontre des femmes, et ceci malgré le fait que le Consensus de Monterrey considérait que le système économique et financier mondial fonctionnait  au profit de toutes et tous.

Pour en savoir plus sur les six axes de Monterrey et sur les mécanismes de suivi de la conférence : Gender Issues and Concerns in Financing for Development (en anglais), par Maria Floro, Nilufer Çagatay, John Willoughby et Korkut Ertürk (INSTRAW, 2004). 

Un futur alternatif est possible, il nous suffit de continuer à y croire

Par Michel’le Donnelly 

Le festival féministe Crear | Résister | Transform en septembre a été une véritable bouffée d'air frais en ces temps incertains, turbulents et douloureux.

L'espace créé par ce festival était absolument nécessaire. Nécessaire pour les âmes de ceux et celles qui cherchent du réconfort en ces temps les plus sombres. Nécessaire pour ceux et celles qui rêvent d’une communauté dans ce qui ressemble à un monde de plus en plus isolé et, par-dessus tout, nécessaire pour ceux et celles qui luttent contre les systèmes qui ont mis nombre d'entre nous à genoux, surtout au cours de ces deux dernières années.

«La crise n'est pas une nouveauté pour les mouvements féministes et sociaux, nous avons une longue histoire de survie face à l'oppression et cela fait longtemps que nous construisons nos communautés et nos propres réalités.»

Plaider pour des visions et des réalités alternatives à celle dans laquelle nous vivons actuellement constitue un élément fondamental du programme féministe. De nombreuses personnes extraordinaires œuvrent à explorer d'autres façons d'exister dans ce monde. Ces alternatives sont axées sur les personnes. Elles sont équitables et justes. Ces mondes sont remplis d'amour, de tendresse et d'attention. Les visions esquissées sont presque trop belles à imaginer, mais nous devons nous forcer à le faire car c'est la seule façon de continuer.

Au cours des dix derniers mois, j'ai eu la chance incroyable de travailler avec un collectif féministe qui ne se contente pas d'imaginer une réalité alternative, mais qui la vit activement. Nous nous inspirons du travail de nombreux autres mouvements féministes à travers le monde qui n'ont pas laissé le patriarcat capitaliste et suprémaciste blanc mettre un frein à leurs visions. Ce collectif m'a permis de tenir le coup alors que je ne demandais qu’à m'effondrer. À l'instar de l'histoire partagée par Maria Bonita le quatrième jour du festival, la libération à laquelle les mouvements féministes m’ont donné accès est bien trop importante pour que je sois la seule à en bénéficier. C'est quelque chose qui se partage, que nous devons crier sur les toits pour permettre aux autres de nous rejoindre.

Le quatrième jour du festival a été marqué par une conversation captivante entre Felogene Anumo, Dr. Dilar Dirik, Nana Akosua Hanson et Vandana Shiva, qui a encouragé les participant·e·s au festival à croire qu’un avenir alternatif était non seulement possible, mais qu'il était, de fait, urgent. Les féministes parlent de mondes alternatifs depuis tant d'années;  entendre les panélistes en parler s’est avéré instructif, mais aussi réconfortant. Réconfortant dans le sens où je me suis sentie en sécurité à l’idée de savoir qu’il existe vraiment des réseaux féministes mondiaux solides travaillant au-delà des frontières internationales et nationales, cherchant à décoloniser les cadres établis de nos réalités actuelles.

À quoi ressemble une réalité alternative?

Au cours de la session, Dr Dirik a souligné le fait que la croyance, le sacrifice et la patience sont d’une nécessité absolue si l’on veut abolir les systèmes oppressifs dans lesquels nous vivons actuellement. Collaboration, partenariat, créativité, solidarité et autonomie. Ce sont les piliers essentiels de la construction d'une société féministe mondiale et ils devraient être adoptés par tous les mouvements féministes du monde. 

Des exemples pratiques de ces réalités peuvent être trouvés à travers le monde, notamment le Mouvement des femmes Soulaliyate pour les droits fonciers. Ce mouvement, qui fait référence aux femmes tribales du Maroc vivant sur des terres collectives, représente la première mobilisation communautaire à l’échelle nationale pour les droits fonciers au Maroc. Bien qu’initialement assez restreint, le mouvement s'est transformé en un programme national qui a remis en question la nature genrée des lois régissant les terres dans le pays. En 2019, le groupe a contribué à la refonte du cadre législatif national sur la gestion des biens communautaires par l'adoption de trois séries de lois garantissant l'égalité entre les femmes et les hommes. 

La maison trans Zuleymi, au Pérou, est un autre exemple concret. Fonctionnant depuis 2016, cette maison est un refuge pour les femmes, les filles et les adolescent·e·s trans migrant·e·s que l'État a laissé·e·s pour compte. Elle a fourni un abri sûr à 76 femmes trans migrant·e·s du Venezuela, ainsi qu'à 232 autres provenant de la jungle, de communautés autochtones et de la côte nord du Pérou.

Il est incroyablement inspirant de découvrir ces mouvements féministes qui œuvrent à faire de ces futurs alternatifs une réalité et c’est exactement ce dont nous avons besoin, en particulier lorsque nous avons à affronter le flot incessant de mauvaises nouvelles qui semble couler sans interruption.

«Le patriarcat capitaliste est comme un cancer. Il ne sait pas quand s’arrêter de croître.»
- Dr Vandana Shiva

L'AWID a toujours été un mouvement inspiré par les réalités féministes dans lesquelles il nous est possible de vivre. Grâce à ses festivals, ainsi qu'au magazine et à la boîte à outils des Réalités féministes, l’AWID nous a montré une autre façon de faire les choses. Nous pouvons imaginer un monde où les soins sont prioritaires, où les économies féministes et la justice de genre sont la norme. C'est en créant des futurs alternatifs que nous ripostons, que nous résistons à la violence qui est perpétrée contre nos corps chaque jour.

Le festival Crear | Résister | Transform m’a permis de me sentir vraiment connectée aux membres d’une communauté mondiale, que je ne rencontrerai pour la plupart jamais. Le fait de savoir que nous travaillons tou·t·es à la création d'un autre monde a allumé un feu dans mon âme et j'ai hâte de voir ce que le prochain festival nous réservera. 

Si vous l'avez manquée, assurez-vous de regarder la session «Elle est en route : alternatives, féminismes et un autre monde» de la quatrième journée du festival ci-dessous. Et souvenez-vous de ce que la Dr Shiva a dit avec tant d'éloquence : «L'énergie des femmes perpétuera la vie sur terre. Nous ne serons pas vaincues.» 
 

Mai 2015: les consultations sur la version préliminaire du document final ont lieu

Sessions de consultation complémentaires sur la version préliminaire du document final

  • Le 7 mai, les co-facilitateurs ont publié la version révisée du document final de la troisième Conférence sur FdD (en anglais).
  •  Pour permettre d’améliorer le document final, des sessions complémentaires ad hoc portant sur cette version révisée du document final ont été organisées du 12 au 15 mai 2015, puis du 26 au 29 mai 2015, au siège de l’ONU à New York.

Le calendrier féministe 2023

Image of a calendar on a flat surface. The images decorating each month change every second: first there is a naked person sitting enjoying a hot drink in relaxation, then we see two pink hands over a blue background and finally a couple riding a motorcycle. This looks indefinitely.

L'AWID fait partie d'un incroyable écosystème de mouvements féministes qui œuvrent pour la justice de genre et la justice sociale dans le monde entier. Avec notre 40e anniversaire, nous célébrons tout ce que nous avons construit au cours de ces 40 dernières années. En tant qu'organisation mondiale de soutien aux mouvements féministes, nous savons que la collaboration avec des féminismes féroces est notre moyen d'avancer, en reconnaissant à la fois la multiplicité des féminismes et la valeur d'une volonté de justice féroce et sans faille. L'état du monde et des mouvements féministes appelle à des conversations et des actions courageuses. Nous sommes impatient.e.s de travailler avec nos membres, nos partenaires et nos bailleurs de fonds pour créer les mondes auxquels nous croyons, célébrer les victoires et dire la vérité pour que le pouvoir soit au service des mouvements féministes dans le monde. 

Le calendrier féministe 2023 est notre cadeau aux mouvements. Il présente les œuvres d'art de quelques-un.e.s des formidables membres de l'AWID.

This is the cover for the 2023 Feminist Calendar. It shows a diverse group of people of all ages embracing and holding hands.

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Téléchargez maintenant : Le calendrier féministe de l'AWID 2024

Image of a calendar on a wall. https://www.awid.org/sites/default/files/2024-02/calendar-mockup_gif_0.gif

Ce calendrier nous invite à nous immerger dans le monde inspirant de l'art féministe. Chaque mois, au fur et à mesure de son déploiement délicat, il présentera les œuvres vivantes d'artistes féministes et queer de nos communautés. Leurs créations ne sont pas de simples images; ce sont des récits profonds qui résonnent avec des expériences de lutte, de triomphe et de courage indéfectible établissant notre quête collective. Ces histoires visuelles, débordantes de couleurs et d'émotions, servent à combler les distances et à tisser ensemble nos expériences diverses, nous rapprochant dans nos missions partagées.

Ce calendrier constitue notre appel à vous : utilisez-le, imprimez-le, partagez-le. Laissez-le être votre partenaire quotidien dans votre parcours, un rappel constant de notre interconnexion et de nos visions partagées pour un monde meilleur.

Laissez-le vous inspirer, tout comme il nous inspire, afin d’avancer ensemble.

Image of a section of the 2024 calendar cover. Is show the top of a pyramid, a celestial object orbited by dancing naked bodies and a face with a third eye have open emerging from the water in the horizon.

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