
Tonya Gonella Frichner

Au cours des dernières années, nous avons observé une nouvelle tendance inquiétante dans les espaces internationaux consacrés aux droits humains. Les discours axés sur « la protection de la famille » sont en effet utilisés pour défendre des violations des droits de membres de la famille, pour renforcer et justifier l’impunité des auteurs de ces violations et pour restreindre l’égalité des droits au niveau de la vie familiale.
La campagne en faveur de la « Protection de la famille » est motivée par une volonté conservatrice d’imposer des conceptions « traditionnelles » et patriarcales de la famille et de priver les membres de la famille de leurs droits pour les transférer à « l’institution familiale ».
Depuis 2014, un groupe d’Etats travaille de front dans les espaces dédiés aux droits humains sous le nom de « Group of Friends of the Family » (Groupe des ami-e-s de la famille) ; des résolutions sur la « Protection de la famille » ont été adoptées chaque année depuis 2014.
Ce programme s’est propagé au-delà du Conseil des droits humains. Nous avons observé l’introduction d’un discours régressif autour de la « famille » à la Commission sur la condition de la femme, ainsi que des tentatives d’introduction dans les négociations sur les Objectifs de développement durable.
L’AWID travaille avec des partenaires et des allié-e-s pour s’opposer ensemble à la « Protection de la famille » et à d’autres programmes régressifs et défendre l’universalité des droits humains.
En réponse à l’influence croissante d’acteurs régressifs au sein des espaces dédiés aux droits humains, l’AWID a rejoint des allié-e-s afin de créer l’Observatoire sur l'Universalité des droits (OURs) (site en anglais). L’OURs est un projet de collaboration qui surveille, analyse et diffuse les informations concernant les initiatives anti-droits telles que la « Protection de la famille ».
Le premier rapport de l’OURs, Nos droits en danger, trace une cartographie des acteurs et actrices qui constituent le lobby mondial anti-droits et identifie leur réthorique et stratégies clés ainsi que leur impact sur les droits humains.
Le rapport précise que le programme de « Protection de la famille » a développé une collaboration entre un large éventail d’acteurs régressifs aux Nations Unies, qu’il décrit comme « un cadre stratégique abritant des positions anti-droits et patriarcales multiples, où le cadre vise entre autres à légitimer et institutionnaliser ces positions. »
Les acteurs anti-droits ont eu un impact substantiel sur le cadre relatif aux droits humains et sur l’interprétation progressiste des normes relatives à ces droits, en particulier dans le champ du genre et de la sexualité.
Pour mesurer l’impact de l’action des conservateurs dans les espaces politiques internationaux, il suffit de constater l’immobilisme et les régressions qui caractérisent la situation actuelle.
Nous sommes témoins de l’affaiblissement des accords et des engagements existants ; de négociations dans l’impasse ; du travail de sape continu mené à l’encontre des agences des Nations Unies, des organes de surveillance des traités et des Procédures spéciales ; et enfin de l’intégration d’un langage rétrograde dans les documents internationaux relatifs aux droits humains.
La CSW, qui se réunit chaque année en mars, est depuis longtemps l’un des espaces les plus contestés du système des Nations Unies. En mars 2015, les conservateurs ont donné le ton avant même que les événements ou les négociations ne commencent. Le document final élaboré par la Commission s’est avéré être une Déclaration très peu ambitieuse qui avait été négociée avant même que les activistes des droits des femmes n’aient pu intervenir.
Pendant la CSW 2016, le nouveau Caucus des jeunes a été infiltré par un grand nombre d’activistes anti-avortement et anti-droits sexuels et reproductifs qui ont réussi à réduire les organisations de jeunes progressistes au silence. Une fois de plus, les intenses négociations ont abouti à un texte terne dans lequel les éléments relatifs à « la famille » sont formulés dans un langage rétrograde.
Alors qu’il est devenu particulièrement important et urgent de faire progresser les droits humains des femmes, la CSW est devenue un espace affaibli et dépolitisé. Il est de plus en plus difficile d’envisager d’y faire progresser ces droits dans la mesure où les activistes progressistes utilisent toute leur énergie pour essayer de faire barrage au recul voulu par les conservateurs.
En tant qu’organe intergouvernemental responsable de la promotion et de la protection des droits humains dans le monde entier, le CDH est une porte d’entrée essentielle pour les conservateurs. Ces dernières années, cette institution a été le théâtre d’un certain nombre de démarches anti-droits.
En concertation avec d’autres acteurs anti-droits, certains États et blocs d’États conservateurs ont adopté une stratégie qui vise à faire retirer tout langage progressiste des résolutions et à introduire des amendements hostiles. Ils s’attaquent le plus souvent aux résolutions qui traitent de droits relatifs au genre et à la sexualité.
Par exemple, lors de la session du CDH qui s’est tenue en juin 2016, les États membres de l’Organisation de coopération islamique (OCI) et leurs alliés se sont opposés à l’adoption d’une résolution sur la discrimination à l’égard des femmes. Au cours de négociations tendues, de multiples dispositions ont été supprimées, y compris celles relative au droit des femmes et des filles de contrôler leur sexualité et leur santé ainsi qu’à leurs droits sexuels et reproductifs. Ont également été supprimées toutes les dispositions portant sur la nécessité d’abroger les lois qui perpétuent l’oppression patriarcale des femmes et des filles dans les familles et celles qui criminalisent l’adultère ou pardonnent le viol conjugal.
Le CDH a également été le théâtre d’initiatives pernicieuses des conservateurs visant à coopter les normes relatives aux droits humains et à introduire un langage conservateur en matière de « droits humains » – comme celui utilisé dans les résolutions en faveur des « valeurs traditionnelles » soutenues par la Russie et ses alliés et, plus récemment, dans le cadre de la campagne pour la « protection de la famille ».
En 2015, un certain nombre d’organisations religieuses conservatrices ont ouvert un nouveau front de lutte en commençant à s’attaquer à la Commission des droits de l’homme, organe de contrôle de l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et instrument essentiel pour les droits humains.
Des groupes anti-droits se sont mobilisés dans l’espoir de faire inclure leur rhétorique anti-avortement dans le traité.
Lorsque la Commission a annoncé qu’elle rédigeait une nouvelle interprétation autorisée du droit à la vie, plus de 30 acteurs non étatiques conservateurs ont envoyé des observations écrites, avançant leurs arguments fallacieux sur le « droit à la vie » – à savoir que la vie commence dès la conception et que l’avortement est une violation de ce droit. Ils ont demandé à ce que ces idées soient incorporées dans l’interprétation de l’article 6 par la Commission.
L’action concertée de ces groupes conservateurs auprès de la Commission des droits de l’homme représente une évolution notable dans la mesure où elle concrétise la volonté des acteurs anti-droits de saper et d’invalider le travail essentiel qu’accomplissent les organes de surveillance de l’application des traités, dont celui de la Commission des droits de l’homme elle-même.
En 2015, les acteurs anti-droits ont mené des actions de plaidoyer dans le cadre de l’élaboration des nouveaux objectifs de développement durable (ODD), insistant une nouvelle fois sur les droits relatifs au genre et à la sexualité. Leurs efforts pour faire adopter un langage rétrograde dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ont été moins fructueux.
Néanmoins, après avoir réussi à empêcher l’inclusion d’un langage progressiste dans le texte final, les conservateurs ont ensuite adopté une autre stratégie. Pour minimiser la responsabilité des États et saper l’universalité des droits, plusieurs États ont émis de multiples réserves sur les ODD.
Au nom du Groupe des États africains membres de l’ONU, le Sénégal a affirmé que les États africains ne « mettraient en œuvre que les ODD alignés sur les valeurs culturelles et religieuses de ses pays membres ».
Le Saint-Siège a également émis un certain nombre de réserves, affirmant qu’il était « certain que l’engagement selon lequel ‘personne ne serait laissé de côté’ serait compris comme une reconnaissance du droit à la vie de la personne, de la conception jusqu’à la mort naturelle ».
L’Arabie saoudite est allée plus loin encore, déclarant que le pays ne suivrait pas les règles internationales relatives aux ODD qui feraient référence à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, les qualifiant de « contraires à la loi islamique ».
Les acteurs anti-droits ont un pouvoir d’influence de plus en plus marqué au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies. En 2016, lors de la 71e session, l’AG a été le théâtre de la féroce opposition des acteurs anti-droits à un nouveau mandat créé en juin 2016 en vertu de la Résolution du Conseil des droits de l’homme sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre : le mandat d’Expert indépendant pour la protection contre la violence et la discrimination basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre[Béné1] (OSIG). Quatre actions ont été mises en œuvre dans les espaces de l’AG pour tenter de réduire la portée de ce mandat.
Le Groupe des États africains a notamment coordonné la présentation d’une résolution hostile auprès de la Troisième Commission[Béné2] , visant essentiellement à faire indéfiniment ajourner ce nouveau mandat. Bien que cette tentative n’ait pas abouti, il s’agit d’une tactique nouvelle et préoccupante visant à bloquer rétroactivement la création d’un mandat présenté par le Conseil des droits de l’homme.
Les acteurs anti-droits œuvrent maintenant à porter directement atteinte à l’autorité du CDH auprès de l’Assemblée générale. Les acteurs anti-droits ont également tenté de nuire à ce mandat en menant une actions auprès de la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires). Cette initiative inédite a conduit un certain nombre d’États à tenter (encore une fois sans succès) de bloquer le financement des experts des droits humains de l’ONU, dont celui de l’Expert indépendant pour la protection contre la violence et la discrimination basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
Bien que ces multiples tentatives n’aient pas réussi à empêcher la création et le maintien de ce nouveau mandat, le soutien important que ces acteurs ont reçu, les stratégies innovantes qui ont été mise en œuvre et les puissantes alliances régionales qui se sont forgées tout au long des négociations nous donnent une idée des difficultés auxquelles nous allons devoir faire face.
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La Cooperativa Textil Nadia Echazú lleva el nombre de una pionera en la lucha por los derechos de las personas trans y travesti en Argentina. En muchos sentidos, el trabajo de la cooperativa celebra la vida y el legado de Nadia Echazú, que tuvo una notable trayectoria activista.
Era una de las cofundadoras de "El Teje", el primer periódico trans de América Latina, junto a Lohana Berkins, Diana Sacayán y Marlene Wayar. Nadia formó parte de la Asociación de Travestis, Transexuales y Transgéneros de Argentina (ATTTA) y fundó la Organización de Travestis y Transexuales de Argentina (OTTRA).
Poco después de su muerte, sus compañeras activistas fundaron la cooperativa en su nombre, para honrar la profunda huella que dejó en el activismo trans y travesti en Argentina.
Para recolher testemunhos centrados na realidade feminista sobre como o dinheiro circula e os bolsos em que entra;
« Mais quand le maître
s’est-il laissé éloigner du pouvoir?
Quand un système a-t-il jamais été brisé
par l’acceptation?
Quand le CHEF te remettra-t-il le pouvoir avec amour?
À Jobourg, à Cancun, à l’ONU? », Molara Ogundipe.
À travers les continents et les pays, la professeure Ogundipe a enseigné la littérature comparée, l’écriture, le genre et les études anglaises, se servant de la littérature comme outil de transformation sociale, de même que pour revisiter les relations de genre.
Penseuse, écrivaine, rédactrice, critique sociale, poète et activiste féministe, Molara Ogundipe est parvenue à allier le travail théorique et l’action créative et la créativité. Elle est considérée comme l’une des principales voix critiques du(des) féminisme(s) africain(s), des études de genre et de la théorie littéraire.
Molara est connue pour avoir créé le concept de « stiwanisme », à partir de l’acronyme STIWA, pour Social Transformations in Africa Including Women (transformations sociales en Afrique incluant les femmes), reconnaissant la nécessité de « s’éloigner de la définition du ou des féminismes en lien avec l’Euro-Amérique ou avec toute autre région, et de la déclamation de loyautés ou déloyautés ».
Avec son ouvrage fondateur « Re-creating Ourselves » de 1994 (publié sous le nom de Molara Ogundipe-Leslie), Molara Ogundipe a laissé derrière elle un immense éventail de connaissances qui ont décolonisé le discours féministe et « recentré les femmes africaines sur leurs récits entiers et complexes... menées par une exploration de la libération économique, politique et sociale des femmes africaines et la restauration de la capacité d’agir féminine dans plusieurs cultures en Afrique ».
À propos des difficultés rencontrées en tant que jeune universitaire :
« Lorsque j’ai commencé à parler et à écrire sur le féminisme à la fin des années soixante et soixante-dix, on me considérait comme une bonne et admirable fille qui s’était égarée, une femme dont l’esprit avait été gâté par trop d’apprentissages ».
Molara Ogundipe s’est démarquée grâce à son leadership alliant activisme et université. En 1977, elle comptait parmi les fondatrices de l’AAWORD (Association of African Women for Research and Development). En 1982, elle fonde WIN (Women in Nigeria) pour défendre des « droits économiques, sociaux et politiques » entiers pour les Nigérianes. Elle crée et dirige ensuite la Foundation for International Education and Monitoring, et passe plusieurs années à oeuvrer au comité de rédaction de The Guardian.
Ayant grandi avec les Yoruba, leurs traditions, leur culture et leur langue, elle a un jour déclaré :
« Je pense que célébrer la vie, célébrer les personnes qui décèdent après une vie bien remplie est l’un des plus beaux aspects de la culture yoruba ».
Le nom de fête « oiki » de Molara en yoruba était Ayike. Née le 27 décembre 1940, Molara est décédée à l’âge de 78 ans, le 18 juin 2019 à Ijebu Igbo, dans l’État d’Ogun au Nigeria.
This economical model exploits nature and as it intensifies, so does the inequality between global North with their large corporations, and the global South, where resources are extracted.
Find more on our report on EXTRACTIVE INDUSTRIES
There are sustainable alternatives for the environment and women's rights.
Syndicat Réseau Solidarité
في العقد الأخير، خصّص الممولون/ات أموال أكبر للمساواة الجندرية، لكن فقط 1% من التمويل الخيري والتنموي تحرك بشكل مباشر لتمويل حركات التغيير الاجتماعي بقيادة نسوية.
كي نسعى إلى الوفرة، والخروج من هذه الندرة المزمنة، يدعو استطلاع "أين المال" المناصرات/ين النسويات/ين ومناصرات/ين العدالة الجندرية بمشاركتنا في مشوار جمع الإفادات وبناء القضايا لحشد أموال أكثر وأفضل كي نغيرّ موازين القوى في المناخ التمويلي القائم اليوم. يتضامن استطلاع "أين المال" مع الحركات التي يستمر إخفاءها وتهميشها والتي لا يتاح لها تمويلا أساسيا، مرن وطويل الأمد مبن على الثقة. ويسلّط استطلاع "أين المال؟" الضوء على وضع التمويل، يتحدّى الحلول الزائفة ويُظهر كيف تحتاج نماذج التمويل أن تتغير كي تزدهر الحركات وتتعامل مع تحديات الزمن المركبة.
Mereani Naisua Senibici, also called ‘Sua’, was a longstanding member of the Fiji Young Women’s Christian Association (YWCA) movement.
She worked with diverse groups of women in multi-racial, rural and urban settings and was committed to supporting and promoting women’s and young women’s rights.
In the Lautoka YWCA, she worked with women of Indian descent, and was a leading figure in the sports development and participation of women and of trans athletes in Lautoka.
“Sua is greatly loved by Fiji YWCA members for her dedication and long-time support towards all that the organisation endeavoured to do.” - Tupou Vere
Mereani was part of the House of Sarah (HoS), an initiative of the Association of Anglican Women (AAW), launched in 2009 and aimed at raising awareness of the issues around gender-based violence, as well as providing support to women who face violence. She started as a dedicated volunteer and offered support to women throughout the Pacific.
“A people’s person and an all-rounder in women's empowerment and movement work at community level. Rest in Peace, Sua.” - Tupou Vere
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(Disponível em inglês)
"La vida se trata ... de vivir en alegría – despertarse con objetivos, sentir tu propia energía creativa, responder a tu llamada." - Sylvia Robinson
Este centro y espacio de performance combina la educación, el compromiso cívico, las artes, los servicios sociales y espirituales y las prácticas ambientales sostenibles. Sylvia lo concibió como un hogar donde " hubiera equilibrio y sinergia con las actividades que la gente necesitaba para sostener la vida".
También fue una de lxs co-fundadorxs del Georgia Avenue Community Development Taskforce [Grupo de Trabajo de Desarrollo Comunitario de la Avenida Georgia], un grupo vecinal que trabaja por la justicia social y la organización de la comunidad en el noroeste de DC, para asegurarse de que esta tenga una voz en la reurbanización y gentrificación del área.
"Estamos pidiendo viviendas asequibles. Estamos pidiendo que los pequeños negocios que han estado aquí desde siempre no sean aniquilados por nuevos comercios. Estamos pidiendo espacios verdes y espacios para que la gente se pueda reunir y socializar. Estamos pidiendo mejoras en el paisaje urbano – mejores calles y mejor iluminación en los tramos de carretera." - Sylvia Robinson sobre el Grupo de Trabajo
Antes de convertirse en organizadora y después de recibir un título en informática, Sylvia trabajó en sistemas de control de tráfico aéreo por más de una década. Después se dedicó al asesoramiento en materia de drogas y alcohol, a través de lo cual se involucró cada vez más en el trabajo comunitario.
"Involucrarme con la comunidad era mi vocación". - Sylvia Robinson
Sylvia nació en Washington D.C. el 14 de agosto de 1961, y falleció el 18 de septiembre de 2017, después de una batalla contra el cáncer.
"El espíritu y el legado de Sylvia seguirán inspirando a esta comunidad durante muchos años." - ECAC