Activisme des jeunes féministes
S'organiser de manière créative face à des menaces croissantes
Les jeunes activistes féministes jouent un rôle crucial au sein des organisations et des mouvements pour les droits des femmes à travers le monde. Ce sont elles qui soulèvent les nouveaux problèmes auxquels les féministes sont confrontées aujourd'hui. Leur force, leur créativité et leur adaptabilité sont vitales pour assurer la viabilité des organisations féministes.
Pourtant, elles sont confrontées à toute une série d’obstacles particuliers, notamment l'accès limité au financement et au soutien, le manque de possibilités de renforcement des capacités et une augmentation considérable des agressions sur les jeunes défenseuses des droits humains. Ces obstacles entraînent un manque de visibilité qui rend leur intégration et leur participation effective au sein des mouvements pour les droits des femmes encore plus difficiles.
Une approche multigénérationnelle
Le Programme d’activisme des jeunes féministes de l'AWID a été mis en place pour veiller à ce que les voix des jeunes femmes soient entendues et représentées dans le discours féministe. Nous voulons faire en sorte que les jeunes féministes aient un meilleur accès à du financement, à des opportunités de renforcer leurs capacités et aux processus internationaux.
En plus de soutenir directement les jeunes féministes, nous travaillons également avec des activistes des droits des femmes de tout âge pour élaborer des modèles et des stratégies d’organisation multigénérationnelles plus efficaces.
Nos actions
Nous souhaitons que les jeunes féministes puissent jouer un rôle actif dans les prises de décisions qui concernent leurs droits. Nos actions incluent :
-
Favoriser la mise en commun et le partage d'informations par la Plateforme de jeunes féministes. Étant donné l'importance des médias en ligne pour le travail des jeunes féministes, notre équipe a lancé la Plateforme de jeunes féministes en mai 2010. Elle a pour objectifs d’échanger des renseignements, de renforcer les capacités des membres par le truchement de webinaires et de discussions en ligne, et d'encourager la consolidation d’une communauté de jeunes féministes.
-
Soutenir la recherche et le renforcement des connaissances sur l'activisme des jeunes féministes, pour accroître la visibilité et l'influence de leur activisme au sein et entre les mouvements pour les droits des femmes et auprès d'autres acteurs-trices clés, tels les donateurs.
-
Faire la promotion de la collaboration multigénérationnelle, en explorant de meilleures façons de travailler ensemble.
-
Inciter les jeunes féministes à s’engager dans les processus internationaux relatifs au programme de développement, notamment ceux des Nations Unies.
-
S’assurer leur collaboration dans tous les domaines prioritaires de l'AWID, y compris le Forum, pour faire en sorte que leurs contributions, leurs perspectives, leurs besoins et leur activisme se traduisent dans les débats, les politiques et les programmes qui les concernent.
Contenu lié
Une conversation qui émeut
Merci, Ángela et Pilar

![]() |
Yannia Sofía Garzón Valencia: Je suis une femme noire et une tisserande communautaire. Je vis à Santander de Quilichao dans le Cauca, en Colombie. Je m’intéresse aux processus créatifs autour desquels s’organise une vie collective durable. J’aime échanger des idées et cuisiner, faire des recherches et analyser, planter des graines et apprendre des plantes, lire et jouer. Je coordonne actuellement l’Observatoire des violences fondées sur le genre à l’encontre des communautés afro-descendantes en Colombie (@VigiaAfro). |


Nous « partagions » toutes les trois l’après-midi dans un quartier du sud de Bogotá.
Il y avait une aire de jeux verte particulièrement grande, et nous étions assises sur de petits tabourets de bois sous un grand sureau. Nous faisions enfin l’expérience de cette autre forme d’amour – ce plaisir d’être ensemble et de s’écouter les unes les autres. Pour moi, ce genre de discussion compte parmi les expressions d’amour dont la vie me permettait de profiter depuis peu. Je ne savais pas que cette autre forme d’amour – que l’on trouve en dehors d’ateliers de formation, d’espaces d’activisme, de classes ou de lieux de travail – était possible. Mais nous trois, amies, avons passé l’après-midi entre nous, sans prétendre ne pas remarquer nos couleurs de peau respectives. C’était, au contraire, un facteur vécu qui nous permit de discuter de manière très intime des similitudes et des différences de nos expériences d’enfance et de jeunesse.
Ces discussions n’avaient aucun lien avec les prochaines activités du mouvement noir en Colombie, mais elles m’ont néanmoins nourrie et ont acquis de nouvelles significations. Notre intimité découlait de notre rapprochement, notre reconnaissance mutuelle et la perception de nos libérations uniques et individuelles. Et par la prise de conscience qu’il n’y a pas une, mais bien plusieurs voies vers la libération – ces voies que nous incarnions chaque fois que nous disions « non » et nous nous rebellions. Loin de tout malaise, nous nous sommes rencontrées avec une réelle authenticité empreinte de faiblesse et de force, qui nous rapprochait plus qu’elle ne nous séparait.
Notre objectif en ce bel après-midi était simplement d’être – d’avoir la conscience d’être simplement entre nous. Nous avons cheminé dans nos passés afin que nos mémoires conservées soient celles que nous avions décidé de garder en nous, et non celles que la peur avait fait entrer et inscrites en nous. Nous nous sommes remémoré des extraits très précis d’émissions de télé et avons chanté des chansons d’artistes qui nous avaient appris à bien aimer, à bien haïr, à jurer comme les pires brigands et à souffrir comme de vraies dames.
Nous nous sommes raconté nos mauvais coups à l’école, et ce qui demeurait dans notre subconscient d’avoir été exposées aux nombreuses manières qu’ont les médias de répéter la même chose – et après que les enseignantes et les nonnes à l’école nous aient abreuvées d’histoires nous incitant à nous identifier et à nous approprier les aspirations de Cendrillon pour nos propres vies. Cela donnait le ton pour le reste de notre histoire : le drame de la fille pauvre et affaiblie qui ne s’accomplira entièrement que par un acte qui la sauvera de sa condition. Et cet acte ne pourra que prendre la forme du regard d’un homme qui est, au minimum, blanc, méritant ainsi ce qui est entre nos cuisses – sa « principale aspiration » – et « la réalisation parfaite de nos rêves », ce qui nous était alors enseigné comme étant notre principale aspiration à nous aussi.
Nous étions trois, cet après-midi-là. Nous avions chacune été élevée dans une région différente du pays, mais il était absolument fascinant de néanmoins pouvoir citer des extraits de chansons et des situations de séries télévisées, qui – comme nous l’avons compris en apprenant à nous connaître – partageaient des codes ou des symboles répétés, à quelques différences près, dans nos maisons, dans nos premières relations et dans nos quartiers et nos écoles. Élevées par des « drames » (n’est-ce pas ainsi que l’on appelle ce genre si populaire?) dans lesquels plus on souffre plus on est méritante, la question de « comment et dans quelles situations est-il acceptable ou légitime de souffrir » devient un étalon important de la manière dont la personne qui souffre devrait être considérée, ce qu’elle devrait faire et qui elle devrait être. Certaines d’entre nous étions parvenues à nous libérer et à « apprendre » une définition de l’amour qui ne pouvait être apprise qu’à l’âge adulte, brisant toute illusion et acceptant le péché naturel. Et prenant conscience de la production industrielle d’une vierge, à qui nous pouvions refuser de ressembler car elle n’avait pas sa place dans notre entendement, et de la déception qu’apporte cette aliénation.

Après avoir chanté, nous avons examiné nos premières explorations sexuelles. Je n’avais jamais pensé que la plupart des gens en faisaient l’expérience avant l’âge de neuf ans et que, même à l’âge adulte, ces expériences et ces mémoires demeurent un fardeau encombrant. Même aujourd’hui, dans des milliers d’endroits, des millions de filles et de garçons voient leur innocence mise à mal par un manque de confiance et l’ignorance que nous affichons lorsqu’elles et ils tentent d’explorer leur corps. Blâmer la curiosité est un mécanisme de contrôle radicalement efficace. Nous sommes revenues sur les brèves conversations que nous avions eues lorsque nous avons changé l’histoire de nos vies, passant de Noires maudites à une perspective qui nous a permis de renaître. Nous avons évoqué le souvenir du nombre conséquent de tantes et de cousines qui avaient quitté leur maison, leur centre, leurs racines, à la recherche d’un avenir à l’extérieur, ailleurs.
« Elle apprit qu’il fallait qu’elle prenne soin de son ventre en gardant ses tissus au chaud, pour éviter le froid qui entre par cette partie plus souple sur le dessus de la tête, par les pieds, par les oreilles, afin de ne pas avoir mal, et particulièrement lorsque l’on a ses règles. Pour ce faire, il faut prêter attention à ce que l’on mange, à la manière dont on s’habille et à la manière dont on marche, car tout cela est en lien avec la santé des filles. »
L’avenir a un coût : il exige que les relations qui ont marqué notre enfance soient refaçonnées et jetées dans l’oubli. Ce sont nos fondations, mais elles ne sont pas pertinentes si nous voulons continuer à avancer. Pour nous, avancer était synonyme d’apprendre par cœur ce que nous nous faisions à nous-mêmes avec les occasions que nous trouvions ailleurs. Parce que c’est ailleurs, et non en nous, que se trouvent ces occasions, que nous sommes disponibles, que nous devons être à l’extérieur. Cependant, pour beaucoup de nos tantes et de nos cousines, le coût des rares occasions de s’inscrire et d’assister à des cours du soir ou de prendre un congé sabbatique du travail domestique était celui de devenir la première expérience sexuelle de proches qui vivaient dans l’avenir. Un avenir pour lequel d’autres avant elles avaient également payé, et dont elles avaient déjà oublié le prix. Cette exigence de paiement arrivait avec la même ponctualité que celle de la facture d’électricité. Nous n’accepterons pas cet héritage.
Il y avait, en Colombie et en Amérique latine, un manuel de bonnes manières intitulé La urbanidad de Carreño (Le manuel de bonnes manières de Carreño). Sa lecture était obligatoire dans les écoles publiques et privées jusque dans les années 1990. Ce manuel conditionnait la manière dont les corps étaient perçus et ma mère, accueillie et élevée par des nonnes carmélites, le connaissait par cœur. La première fois que je l’ai lu, j’ai dû m’arrêter à plusieurs reprises pour me frotter le ventre qui me faisait mal tant je riais. Il contient des instructions ridicules telles que : prenez une douche les yeux fermés et éteignez la lumière lorsque vous enfilez votre chemise de nuit. Différents chapitres traitent de la manière de se comporter à la maison, dans la rue, et lors d’un dîner ou d’un déjeuner public – soit les normes du bon goût et du savoir-vivre. La base éthique pour les bons citoyens était l’urbanité qui leur permettait de s’éloigner de la ruralité. Ce même manuel précisait que de saluer un proche de l’autre côté de la rue en criant n’était pas acceptable; les bonnes manières nous dictaient de traverser la rue. De la même manière, les hommes doivent retirer leur manteau et le mettre sur des flaques d’eau lorsqu’ils sont accompagnés par une femme, afin qu’elle ne mouille pas ses chaussures. Je pensais à la manière de saluer quelqu’un de l’autre côté d’une rivière, et au fait qu’il fait si chaud où nous vivons que nous ne portons pas de manteau.
L’auteur de ce manuel, Monsieur Carreño, est le contraire du grand-père d’une dame âgée née à Turbo. Elle me raconta un jour que son grand-père était un homme sage, qui lui avait parlé de l’accouchement et de la manière de prendre soin de son corps. Elle apprit qu’il fallait qu’elle prenne soin de son ventre en gardant ses tissus au chaud, pour éviter le froid qui entre par cette partie plus souple sur le dessus de la tête, par les pieds, par les oreilles, afin de ne pas avoir mal, et particulièrement lorsque l’on a ses règles. Pour ce faire, il faut prêter attention à ce que l’on mange, à la manière dont on s’habille et à la manière dont on marche, car tout cela est en lien avec la santé des filles. La femme âgée ajouta que son grand-père dévoué lui avait également enseigné que les crampes étaient plus fréquentes depuis que les sols des maisons n’étaient plus en terre battue ou en bois. Depuis le béton et le carrelage, ces matériaux qui permettaient au froid d’entrer dans la maison par les pieds, les tensions dans les tissus du ventre augmentaient également.
Encore une surprise. Il y avait une telle distance entre Don Carreño et le sage grand-père en termes de conscience de la vie – aussi grande que les injonctions à bien se comporter qui brident nos impulsions et nos sens, même le bon sens commun qui valorise la santé. C’est alors que je compris une des manières selon lesquelles le béton empêche la terre de respirer, et nous en empêche également par le fait même. Je n’avais pas réalisé qu’il y avait, et qu’il y a toujours, une architecture et des matériaux pour prendre soin de nos corps. En Colombie, et dans d’autres pays, les matériaux utilisés pour faire des maisons sont des indicateurs d’une pauvreté multidimensionnelle. Une maison construite avec du béton nous éloigne de la perception de la pauvreté. C’est là un simple exemple décevant de la manière dont le progrès nous incite à délaisser la relation entre notre environnement et notre corps. Le bon goût et l’urbanité nous poussent à l’extérieur : pour avancer, mentent-ils, il faut aller là-bas.
« Je compris une des manières selon lesquelles le béton empêche la terre de respirer, et nous en empêche également par le fait même. Je n’avais pas réalisé qu’il y avait, et qu’il y a toujours, une architecture et des matériaux pour prendre soin de nos corps. »
Nous étions embêtées par la prise de conscience que ni nos mères ni nos pères ne nous avaient parlé des menstruations, sauf quand la tache brune avait déjà sali nos culottes. Ils avaient échoué à nous protéger contre la honte qui était supposée être un sentiment naturel lorsque nos menstruations avaient commencé. Et avec les menstruations venaient les crampes souvent supportées en silence, parce qu’il y avait du travail à faire; certaines de ces crampes étaient dues à des kystes, des hématomes ou des fibromes qui avaient tué les grands-mères qui avaient découvert et oublié les traitements de soins, puis s’était oubliées elles-mêmes. L’haleine de nos mères et de nos pères devenait de plus en plus froide, mais l’Extérieur frigorifiait la familiarité et, au lieu de réchauffer nos ventres, exprimait des jugements avec des conseils qui semblaient être des avertissements à propos de la seule chose qui importe aux hommes. Ceci s’appliquait à tous les hommes – légitimant ainsi le rôle de pillage du phallus, comme si sa seule option était de prendre ce que nous avions entre nos cuisses. Les nombreuses versions de cette vérité étaient remplacées par une naturalisation inamovible et fortement ancrée : dire à toutes les femmes que nous devions nous préserver pour l’un d’entre eux, pour celui qui introduira le premier son pénis en nous, pour celui qui nous donnera quelque chose en échange, et que nous sommes des femmes uniquement car nous aspirons à, et nous le laissons le mettre en nous. Quand j’étais une petite fille, j’ai exploré des petits pénis et des petits clitoris et, entre les séances de jeux entre filles, la question chuchotée était : à qui le tour de jouer l’homme et à qui le tour de jouer la femme? Et la réponse : les débuts de petits orgasmes, peu importe avec qui. Je suppose que la même chose doit se passer entre les corps de garçons.
Les expériences et les explorations de nos tantes, nos cousines et nos proches portaient essentiellement sur le corps et sa nudité en tant que tabou. Elles évitaient de l’exprimer et de le nommer, au point de le couvrir, de donner de nouveaux noms à ses excrétions, ses expulsions, sa procréation et, juste entre nous les femmes, ses fonctions de réception. J’ai entendu un jour une femme âgée dans un atelier de formation dire que lorsqu’elle vivait avec sa grand-mère, son souvenir était que cette vieille femme dormait en gardant un œil ouvert, avec un fusil posé sur son matelas. Le bruit le plus ténu dans la nuit suffisait à ce qu’elle empoigne son arme et vise. C’est là une situation courante en Colombie Pacifique, où certains comportements très néfastes sont normalisés. Des hommes mariés ou célibataires qui aiment bien une jeune femme pénètrent dans sa chambre la nuit – on appelle ça la gateada. Et cela n’est pas sans risque : si les tenant·es de l’autorité dans la famille réalisent ce qu’il se passe, qu’il s’agisse d’un abus ou non, l’homme peut être blessé, voire tué.
Cette habitude de faire sa propre loi n’a cependant jamais mis un terme aux gateadas, même encore aujourd’hui. Lors de ce même atelier – comme je le répétais à mes sœurs – d’autres participantes dirent que ni elle ni leur mère ne laisserait leur fille seule avec leur père à l’heure du bain, à moins que les filles ne portent un sous-vêtement. Je me suis alors souvenue de la voix de mon père me disant, lorsque j’avais sept ans, ta mère ne m’a jamais laissé te donner le bain. Après avoir parlé de cela, une autre femme répondit que, au contraire, son père l’a baignée toute nue dans la cour de sa maison d’enfance jusqu’à ses sept ans, puis son frère aîné le fit jusqu’à ses neuf ans. Elle ne sentit jamais quoi que ce soit de bizarre à la manière dont ils la regardaient; pour eux, c’était là simplement une autre tâche consistant à prendre soin de l’enfant la plus gâtée de la maison. Elle se souvient avoir été vue pour ce qu’elle était : une enfant fille, une enfant sœur, qui n’aimait pas l’eau.
Les enfances, à nouveau, hier comme aujourd’hui. Nous avons été surprises par cette histoire qui nous a réconfortées. Même moi j’avais vu que les choses étaient différentes ailleurs; le père de ma fille lui a donné son bain dans la baignoire jusqu’à ce qu’elle soit âgée d’environ deux ans. Même avant ses deux ans, il lui donnait de légères tapes sur les fesses, vers le haut, pour les faire grossir, disait-il. Nous pourrions ici parler de dimensions supplémentaires de la manière dont nous construisons nos corps, mais c’est là une tout autre histoire. Pour moi, il s’agissait d’une tâche de soins, parmi les nombreuses autres, que nous avions décidé d’un commun accord de répartir entre nous, avant même la naissance du bébé. Et la décision de ne pas considérer chaque homme comme un violeur en embuscade ne signifie pas que ce ne sont pas des violeurs, mais plutôt qu’ils peuvent arrêter de l’être. Il y a également des hommes et des corps masculins qui ont été élevés à ne jamais être des violeurs.
Cela a toujours cours. C’est arrivé à une de nos amies et à ma propre fille. Je me suis dit : comment se fait-il que certaines femmes soient en couple avec des hommes à qui elles ne peuvent pas faire confiance pour prendre soin de leur fille? Je suis sûre que ma mère aimait mon père. Et, bien qu’on ne parle que rarement de la femme qu’elle était avant de devenir ma mère, je sais que ces expériences d’abus ne peuvent être comparées à la brutalité et à la tolérance exagérée envers celles d’aujourd’hui. Mais cela demeure une décision que de nombreuses femmes dans de nombreux lieux prennent, ce qui entraîne d’autres questions. À quelle fréquence, combien de fois, ont eu lieu les cas d’abus dans nos familles élargies pour que les femmes interdisent de manière ouverte, ou de manière imperceptible, à leurs partenaires de donner le bain à leur fille? Est-ce que cela est en lien avec la surexposition médiatique à laquelle nous sommes soumises et soumis dès notre naissance? Qu’est-ce qui délite les liens familiaux et les transforme en simples échanges de satisfaction corporelle? Est-ce que cela tient à la proximité des valeurs urbaines qui portent tant d’attention aux bonnes formes des corps des femmes en tant qu’objets de désir, et poussent les corps masculins à se comporter comme des propriétaires et des conquérants, remplissant la mission de mimétisme des représentations médiatiques pour être rassurés dans leur identité? Est-ce le béton et d’autres codes, comme les bonnes manières de Carreño, qui les font perdurer? Est-ce encouragé par le besoin d’oublier certaines relations comme prix du progrès, cette insistance à « faire pour l’extérieur »? Que se passe-t-il avec ce que nous avons appris à notre époque, celles et ceux qui, en secret ou non, se sont adonné·e·s à des explorations sexuelles en tant qu’enfants? Cela a-t-il été effacé par la culpabilité? S’agissait-il des graines de méfiance et de honte en nous-mêmes? En effet, ne s’agit-il pas là de possibilités d’apprentissage dans lesquelles avoir confiance, comprendre la nudité des corps comme faisant partie du respect de soi-même et des autres? Ces questions émergent dans des espaces de confiance, où la peur de dire ce que l’on pense et ce que l’on ressent est chassée par l’intention de l’accompagnement. J’imagine combien nous sommes, dans tous les coins de cette planète, et je suis certaine que ce ne sont pas de nouvelles questions, que les messages qu’elles contiennent sont répétés, et que l’on se trouve à vivre dans les réponses.


Continuez à explorer Incarnations transnationales
Cette édition du journal, en partenariat avec Kohl : a Journal for Body and Gender Research (Kohl : une revue pour la recherche sur le corps et le genre) explorera les solutions, propositions et réalités féministes afin de transformer notre monde actuel, nos corps et nos sexualités.

التجسيدات العابرة للحدود
نصدر النسخة هذه من المجلة بالشراكة مع «كحل: مجلة لأبحاث الجسد والجندر»، وسنستكشف عبرها الحلول والاقتراحات وأنواع الواقع النسوية لتغيير عالمنا الحالي وكذلك أجسادنا وجنسانياتنا.
CFA 2023 - Forum Theme - ES
Rebelándonos Juntes: Conectar, Sanar, Florecer
El tema del Foro –– Rebelándonos Juntes –– es una invitación a vincularnos con todo nuestro ser, a conectarnos entre nosotrxs en forma focalizada, afectuosa y valiente, para que podamos sentir el latido de los movimientos globales y rebelarnos juntxs para enfrentar los desafíos de esta época.
Los movimientos feministas, por los derechos de las mujeres, por la justicia de género, LBTQI+ y aliados de todo el mundo están en una instancia crítica, ya que deben enfrentar una poderosa reacción contra los derechos y las libertades previamente ganados. Durante los últimos años, hemos asistido al rápido auge de los autoritarismos, a la violenta represión de la sociedad civil y la criminalización de las mujeres y las personas de género no normativo defensoras de los derechos humanos, a la escalada bélica y de los conflictos armados en muchas partes de nuestro mundo, a la perpetuación continua de las injusticias económicas y a las crisis sanitarias, ecológicas y climáticas entrecruzadas.
Nuestros movimientos están sacudidos y, a la vez, buscan construir y mantener la fortaleza necesaria para el trabajo que hay por delante. No podemos hacer este trabajo solxs, en nuestros núcleos aislados. La conexión y la sanación son esenciales para transformar los persistentes desequilibrios de poder y las líneas divisorias dentro de nuestros propios movimientos. Debemos trabajar y elaborar estrategias de manera interconectada, para que podamos florecer juntxs. El Foro de AWID promueve ese ingrediente vital de interconexión en el poder de resistencia, crecimiento e influencia transformadora de las organizaciones feministas de todo el planeta.
قمت بتعبئة الاستطلاع لكنني غيرت رأيي وأريد سحب اجاباتي. ماذا أفعل؟
إن رغبتم/ن في سحب استطلاعكم/ن ومحيه لأي سبب كان، لديكم/ن الحق الكامل بالقيام بذلك. الرجاء التواصل معنا عن طريق هذا النموذج وكتابة "استطلاع المال" في عنوان رسالتكم/ن وسنقوم بسحب ومحي أجوبتكم/ن.
Sexting Like a Feminist: Humor in the Digital Feminist Revolution | Content Snippet
Sexting como feminista: el humor en la revolución digital feminista
El 2 de septiembre de 2021 lxs increíbles activistas feministas y por la justicia social del festival Crear | Résister | Transform de AWID nos juntamos no solo para compartir estrategias, crear juntxs y transformar al mundo sino también para decir cosas sucias en Twitter.
Este ejercicio lo facilitó Nana Darkoa Sekyiamah, una de las fundadoras del blog Adventures From The Bedrooms of African Women [Aventuras desde los dormitorios de mujeres africanas] y autora de The Sex Lives of African Women, [Las vidas sexuales de las mujeres africanas] que se asoció con la plataforma digital mujerista y queer panafricana AfroFemHub, para preguntar cómo podemos explorar nuestro placer, nuestros deseos y nuestras fantasías en forma segura y consensuada a través de mensajes de texto.
En resumen: ¿cómo sextea unx feminista?
Creo que esta pregunta es fundamental porque involucra una cuestión más amplia: cómo nos manejamos en el mundo virtual desde una perspectiva feminista. Bajo el capitalismo, los discursos en torno a los cuerpos y al sexo pueden resultar deshumanizadores y distorsionadores; gestionar el placer sexual en espacios virtuales puede sentirse un acto performativo. Por eso, buscar vías para explorar cómo podemos compartir nuestro deseo en formas afirmativas y que nos entusiasmen puede ser una forma de resistir a los modelos dominantes de presentación y consumo así como una reivindicación de estos espacios y sus posibilidades de participación auténtica, demostrando que todo el sexting debería ser exactamente así: feminista.
Además, permitir que el discurso feminista asuma su lado más juguetón en el ámbito virtual nos ayuda a reformular esa narrativa tan difundida por la que actuar como feminista implica hacerlo con amargura y sin placer alguno. Pero, como bien sabemos, divertirnos es parte de nuestro trabajo político y un compomente intrínseco de lo que implica ser feminista.
Utilizando la etiqueta #SextLikeAFeminist, [SextComoFeminista] académiquxs y activistas de distintas partes del mundo aportaron sus tuits feministas más sedientos de placer y aquí les presento a mis diez favoritos.
Como lo demuestran estos tuits, resulta que sextear como feminista es sexy, divertido – y caliente – todo eso sin perder de vista el compromiso con la equidad y la justicia.
Jaitun
Jaitun, commonly referred to as ‘Amma’, was committed to ensuring the reproductive rights of women and girls in India. She was particularly dedicated to advocating for those living in poverty and who are most marginalized, including Dalit and Muslim women and girls.
Jaitun was the vital force behind the case Jaitun v Janpura Maternity Home & Ors. Her perseverance for justice led to a ground-breaking judgment issued by the High Court of Delhi, holding the Indian government accountable for failing to deliver a number of its legally-binding obligations such as reproductive health care and the right to food.
Her daughter Fatema who was living under the poverty line was denied reproductive services and had to deliver her child in public, under a tree. At the time, both Jaitun and Fatema were homeless as a result of their home being demolished by the government as part of redevelopment and gentrification in New Delhi.
“The judgment has since been used by countless lawyers and activists globally, including the Former United Nations Special Rapporteur on the Right to Health, not only as a source of inspiration but as a solid springboard to further justice.” - Jameen Kaur
Jaitun has inspired many other women living in poverty to claim their rights. She passed away in 2017.
“In Jaitun’s death, we have now lost an inimitable warrior for justice, but her spirit of defiance lives on.” - Jameen Kaur
“In my 18 years as a human rights advocate, I have not met a woman that has inspired and moved my spirit in the same way Amma did. Her roaring courage; her imitable humour - we used to compare her to the Bollywood actress Hema Melini - as she would be upset we had spent so much time away from her - she would say, with a twinkle in her eye, ‘You have forgotten Amma, Amma is not speaking to you’ and then with great dramatics turn her back, only to turn around laughing and stretching her arms out for a hug. Her kindness and ultimately her love and joy for love and the right for all of us to live with dignity. I miss her terribly.” - Jameen Kaur
Dear Feminist Movements: A Letter from the Board
Dear feminist movements,
Speaking on behalf of the Board, I write to express our deepest gratitude, appreciation, and respect for Hakima Abbas and Cindy Clark, our extraordinary Co-Executive Directors during the past five years who will be stepping aside to refresh the AWID leadership as we move into a new strategic plan and phase of our organizational life. They have consistently practiced the best principles of feminist organizational leadership and ethics of care as they navigated us through one of the most unpredictable, turbulent times in recent history of the world, the COVID-19 syndemic, and the subsequent downward global political spiral. They held AWID, our Staff, and Board firmly, gently, and lovingly as all of us experienced various impacts. They also held steadfastly to AWID vision and mission as they responded respectfully and strategically to various changes, not least the cancellation of the AWID Forum.
The Board decided to prioritize an internal recruitment process first, fully recognizing the great potential that exists within the current team. We expect to complete the transition by the end of 2022. Hakima and Cindy will stagger their departure, and will facilitate a smooth transition to the new leadership.
Seeing Cindy and Hakima leave AWID is difficult for the Board as well as others who have worked closely with them and love them. Nonetheless, rest assured the AWID Board is leading the transition process in a way that fully recognizes the beautiful and inspiring indelible marks Hakima and Cindy will be leaving as part of our 40-year history, that embraces the next step of on-boarding and supporting new leadership, and that inspires us to do better at this moment in AWID's life.
Major organizational transitions are neither simple nor easy. Sometimes they are forced, beyond anyone’s control, fraught, or even destructive. I, and many of you, have seen examples of those kinds of transitions. At other times, the staff’s needs and aspirations are aligned with those of the organization. Although we did not choose or wish Cindy and Hakima to leave AWID, their decision and AWID moving into the next strategic plan and new decade of existence are aligned. Best of all, we are in the wonderful, super competent, creative, and feminist hands of the Staff and Board.
We thank you, dear Feminist Movements, for your confidence in AWID. We also ask you to support our leadership transition in the coming months. Let’s continue to build, deepen, and strengthen our connections, as we have done for the past 40 years.
Please stay tuned for more concrete developments and updates. You will be hearing from us in the coming weeks.
In feminist solidarity and love,
Margo Okazawa-Rey
President, AWID Board
Suzette Jordan
CFA 2023 - what you need to know - ES

Lo que necesitas saber
- Se dará prioridad a aquellas actividades que faciliten y alienten la conexión e interacción entre lxs participantes.
- Si tu actividad puede realizarse en línea o en forma híbrida (conectando participantes presenciales y en línea), por favor, considera la manera de generar una participación genuina y activa de lxs participantes en línea.
- Alentamos los encuentros, diálogos e intercambios entre movimientos, entre regiones y entre generaciones.
- Por favor, diseña tu actividad de forma que permita flexibilidad en el número de participantes. Si bien algunas actividades pueden estar limitadas a grupos pequeños, la mayoría deberá acoger a grupos grandes.
- Si tu actividad se adecúa a varios formatos o no se adecúa a ninguno, podrás indicarlo en el formulario de propuesta.

Idiomas en los que puedes proponer tu actividad
- Idiomas para propuestas: aceptaremos propuestas presentadas en inglés, francés, español, thai y árabe.
- Idiomas del Foro: habrá interpretación simultánea en las Sesiones Plenarias para inglés, francés, español, thai y árabe, para lengua de señas internacional [ISL], y posiblemente más. Para todas las otras actividades habrá interpretación en algunos (pero no todos) de estos idiomas, y posiblemente en otros, como suajili y portugués.
Могу ли я связаться с кем-либо, если у меня возникнут вопросы?
Если у вас есть какие-либо вопросы или сомнения, пожалуйста, свяжитесь с нами через форму здесь, указав «Опрос «Где деньги?» (WITM Survey) в качестве заголовка вашего сообщения. или напишите нам по адресу witm@awid.org
#8 - Sexting like a feminist Tweets Snippet FR
Quand on vient de se rencontrer et qu’on cherche par où commencer.

Prenons notre temps. Les orgasmes, comme la constitution des mouvements féministes, prennent du temps, de l’énergie et un peu de créativité.
Isabel Cabanillas de la Torre
Isabel Cabanillas de la Torre fue una activista joven y una artista feminista muy querida de Ciudad Juárez, México, conocida por sus hermosos diseños evocadores de indumentaria pintada a manoen los que los ojos eran una característica emblemática de su trabajo. Sus murales transformaron los edificios abandonados y vacíos del centro de Ciudad Juárez, al sumarles vida y crítica política a sus paredes.
A través de su arte y de su activismo político, Isabel buscó llamar la atención sobre la violencia de género que se extendía por su ciudad natal. Colaboró como voluntaria con la red Mesa de Mujeres en el proyecto «Observatorio Ciudadano de Género», que monitoreaba la actuación de jueces, fiscales y defensorxs públicxs en casos de femicidios y otras violaciones a los derechos basadas en el género. Integró también «Hijas De Su Maquilera Madre», una colectiva feminista cuyo nombre alude a las hijas de madres que son trabajadoras de la maquila. Algunas de estas madres fueron las primeras víctimas de femicidio en Ciudad Juárez.
El último proyecto de Isabel (todavía en curso) fue una instalación artística para protestar contra una compañía canadiense que quería extraer cobre de los Médanos de Samalayuca.
El 18 de enero de 2020 Isabel fue atacada a balazos mientras volvía a su casa del centro de Ciudad Juárez en bicicleta, víctima, aparentemente, de un asesinato selectivo. Su cuerpo fue encontrado junto a su bicicleta.
El asesinato de Isabel desató una nueva ola de indignación contra los femicidios de la región: cientos de personas marcharon hacia el puente de la frontera entre EEUU y México, y lo bloquearon durante horas mientras cantaban «Ni una más», que es la protesta continua de las colectivas feministas contra los asesinatos de las mujeres en todo México. Solamente en 2019, 3.142 mujeres y niñas fueron asesinadas en el país; muchas de ellas fueron atacadas específicamente por su género.
Amaba andar en bicicleta.
«La bicicleta era un símbolo de libertad para ella. Simbolizaba ser libre en las calles.» - Marisol, amiga de Isabel
Nominación de feministas audaces para sumarse a la Junta Directiva de AWID
Cada año, en AWID buscamos renovar y enriquecer las perspectivas y la experiencia reflejadas en nuestra Junta Directiva a través de la incorporación de nuevxs afiliadxs.
Por favor, ayúdanos a identificar a feministas audaces y dedicadxs a fin de incluirlxs en la lista de nominaciones para la elección a la Junta Directiva de AWID, a realizarse el 29 de julio de 2022.
Las personas elegidxs se sumarán por un período de 3 años, a partir de principios de 2023. Esta es una oportunidad para contribuir a la gobernanza de nuestra organización y formar parte de un grupo increíble de feministas de todo el mundo
Por favor, también comparte esta invitación a candidaturas entre tus redes.
¿A quién estamos buscando?
Ante todo, estamos buscando candidatxs comprometidxs con la misión de AWID, capaces de establecer conexiones entre las luchas locales y globales, y que puedan ayudarnos en la reflexión sobre cómo optimizar el posicionamiento y las fortalezas de AWID en un contexto en constante evolución. Además, lxs candidatxs deben estar dispuestxs a cumplir con los deberes y las responsabilidades legales de la Junta Directiva de AWID en beneficio de la organización.
La participación en la Junta de AWID es una función voluntaria que requiere compromiso y dedicación durante todo el año. Se espera que lxs integrantes de la Junta se comprometan a dedicar un mínimo de 10 a 15 días al año para asistir a reuniones presenciales y virtuales, y contribuir con otras comunicaciones.
En AWID, aspiramos a que nuestro Consejo refleje la diversidad en todas sus formas, especialmente, en términos de identidad de género, orientación sexual, edad, geografía y origen. Además, buscamos integrantes de la Junta con experiencia relevante para las áreas de trabajo prioritarias de AWID.
Si bien consideraremos todas las candidaturas recibidas, teniendo en cuenta la composición actual de la Junta, daremos prioridad a los siguientes aspectos:
Candidatxs con experiencia de trabajo en las intersecciones de los derechos de las mujeres / justicia de género y
- Financiamiento
- Justicia climática
- Justicia para personas con discapacidad, y/o
- Tecnología
Candidatxs de las siguientes regiones:
- África
- Sudamérica
¿Qué aportan a AWID lxs integrantes de la Junta Directiva?
La Junta Directiva es clave para orientar la dirección estratégica de AWID y apoyar a nuestra organización para que cumpla su misión en coherencia con el mundo en el que vivimos y las necesidades de nuestros movimientos.
Lxs integrantes de la Junta Directiva contribuyen al día a día de la organización de muchas maneras: aportando su experiencia en gobernanza en otros espacios, como también perspectivas de diversos sectores de los movimientos feministas y experiencia sustantiva en áreas relevantes para la estrategia de AWID.
Lxs candidatxs que finalmente resulten elegidxs se incorporarán a la Junta Directiva de AWID en 2023, acompañándonos en el lanzamiento de nuestro nuevo plan estratégico liderado por lxs nuevxs Codirectorxs Ejecutivxs de AWID, y en la planificación de nuestro próximo Foro internacional.
¿Conoces a alguien con este perfil?
(Puedes nominarte a ti mismx o a alguien que conozcas, con su consentimiento
Por favor, ayúdanos a difundir este llamado a candidaturas compartiéndolo en tus redes.
¡Gracias, desde ya, por ayudarnos a encontrar a lxs próximxs maravillosxs integrantes de la Junta Directiva que apoyarán a AWID en su camino hacia el futuro!
Naseeb Miloud Karfana
CFA 2023 - Intro - ar
![]()
"مهمتي في الحياة ليست مجرد البقاء على قيد الحياة، بل أن أزدهر؛ وأن أفعل ذلك ببعض الشغف، وبعض التعاطف، وبعض الفكاهة، وبعض الأناقة". - مايا أنجيلو
مرحبًا بكم في منتدى AWID الدولي الخامس عشر!
يعتبر المنتدى الدولي الخامس عشر لجمعية حقوق المرأة في التنمية حدثًا مجتمعيًا عالميًا ومساحة للتحول الشخصي الجذري. يجمع المنتدى، وهو اجتماع فريد من نوعه، الحركات النسوية وحقوق المرأة والعدالة الجندرية ومجتمع الميم عين والحركات الحليفة، بكل تنوعنا وإنسانيتنا، للتواصل والشفاء والازدهار. المنتدى هو المكان الذي تحتل فيه نسويات ونسويو الجنوب العالمي والمجتمعات المهمشة تاريخياً مركز الصدارة، حيث يضعون الاستراتيجيات مع بعضهم/ن البعض، مع الحركات الحليفة الأخرى، ومع المموّلين وصانعي السياسات بهدف تحويل السلطة، إقامة تحالفات استراتيجية، والدخول في عالم أفضل ومختلف.
عندما يجتمع الناس على نطاق عالمي، كأفراد وحركات، فإننا نولد قوة جارفة. انضموا إلينا في بانكوك، تايلاند في عام 2024. تعالوا وارقصوا وغنوا واحلموا وانهضوا معنا.
متى: 2-5 ديسمبر 2024
أين: بانكوك، تايلاند؛ وعلى الانترنت
من: ما يقرب الـ 2500 ناشط/ة نسوية من جميع أنحاء العالم يشاركون شخصيًا، و3000 يشاركون افتراضيًا
AWID Community Blurb
Join our online community!
The AWID Community is an online social networking platform specifically for AWID. It is a feminist space for connection, resistance and celebration. A space for critical feminist conversations, collective power and solidarity. It is also a space for post-event dialogues, navigating difficult political learnings and community care.
Join AWID membership to be part of the AWID Community today.
Aïssata Kane
Aïssata Kane, surnommée affectueusement “Yaye Kadia” (Mère Kadia), a de tout temps été une féministe engagée dans la défense des droits des femmes africaines, et particulièrement mauritaniennes.
Au cours de sa carrière politique, en 1975, elle fut nommée ministre de la protection de la famille et des affaires sociales et travailla avec ardeur à l’amélioration du statut des femmes dans son pays; c’était la première fois qu'une femme occupait un tel poste.
Ce travail consista notamment à promouvoir l’éducation des filles et des femmes, à lutter contre la pratique du gavage sur les jeunes femmes, à faire pression pour l’inclusion d’une disposition sur les droits maritaux et à plaider en faveur de la création d’un quota de représentation féminine au Parlement.
“[Aïssata] a réalisé toutes ses passions avec humilité, courage et détermination. Elle ne voulait déranger personne avec ce combat qu’elle menait sur tous les fronts à la fois.” Ball Halimata Dem, la nièce d’Aïssata
Ayant fondé l'Union nationale des femmes de Mauritanie (UNFM), elle avait cocréé et publié pour elles le magazine Marienou, dédié à l’émancipation des femmes mauritaniennes. Aïssata dirigea également plusieurs organisations sous-régionales et locales, notamment en tant que présidente de l'Association internationale des femmes francophones (AIFF) et, en écologiste résolue, fut présidente de l'Association pour la protection de l'environnement en Mauritanie (APEM).
En 2018, on lui décerna le Prix de la Femme africaine pionnière. Ce prix honore son engagement à faire progresser le statut de la femme en Mauritanie et reconnaît son grand leadership et son sens de l'innovation.
Aïssata est décédée le 10 août 2019.
Les invalides en triple : parlons sexe, chéri !
par Nandini Tanya Lallmon (@nandini_tanya), Île Maurice
Olajumoke « Jay » Abdullahi et Kym Oliver sont des féministes révolutionnaires à plus d'un titre.
Les deux amies se font appeler les Triple Cripples (invalides en triple) parce qu'elles subissent trois niveaux de discrimination en tant que femmes noires handicapées. Jay, aujourd'hui âgée de 31 ans, a eu la polio bébé et utilise une attelle de jambe et des béquilles pour se soutenir, tandis que Kym, âgée de 25 ans, a la sclérose en plaques et utilise un fauteuil roulant pour se déplacer. Le nom de leur duo découle d'une tentative de redéfinir le mot « invalide », qui, selon elles, « a été affligé aux personnes handicapées comme une insulte, une façon certaine de nous rappeler que nous étions « défectueuses » et allions toujours être moins que. »
En tant que femmes noires, Kym et Jay ont été victimes du stéréotype racial mondialisé qui hypersexualise les peaux foncées. Dans leur livre intitulé Heart of The Race: Black Women's Lives in Britain, Bryan, Dadzie et Scafe décrivent comment les femmes noires ont été historiquement décrites comme un « risque élevé de promiscuité » par les médecins en raison de leur libido et de leur fertilité. Jay explique que « les gens pensent que je suis toujours prête à tout faire, n'importe où n'importe quand, parce que je suis une femme noire. » Alors que les deux femmes ont été soumises à une fétichisation intense en raison de leur couleur de peau, leurs handicaps ont semé la confusion totale dans l'esprit de plusieurs. Kym décrit ainsi son expérience de femme à courbes : « J'ai le type de corps que les gens veulent malmener et ils ont l'impression que je devrais être capable de supporter cela, mais parallèlement, il y a cette idée que je ne devrais pas avoir de critères à cause de mon handicap. »
Sur les sites de rencontre en ligne, on a demandé à Jay si elle pouvait effectuer certaines positions sexuelles car des partenaires potentiel.le.s « ont décidé qu'ielles voulaient être avec vous de cette façon et savoir si votre physicalité pouvait permettre cela. » Lors d'un contrôle, Kym s'est même fait demander des excuses par un professionnel de la santé, remplissant un formulaire, pour lui avoir demandé combien de partenaires sexuel.le.s elle avait eu.e.s, avec une nuance sous-entendant « je sais que (ces questions) ne s'appliquent pas à vous, mais nous devons suivre le processus d'interrogation normé. »
L'idée fausse selon laquelle le manque d'autonomie physique équivaut à un manque de désir sexuel est omniprésente.
À l'école, Jay a été exclue des cours d'éducation sexuelle en raison de son incapacité présumée à avoir des relations sexuelles. Elle explique que même les organisations bien intentionnées qui militent pour l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive ne tiennent souvent pas compte des besoins spécifiques des femmes handicapées. Par exemple, les pilules contraceptives sont souvent saluées comme une méthode efficace de contrôle des naissances, sans aucune mention qu'elles peuvent accentuer les risques de caillots sanguins pour les femmes en fauteuil roulant.
Basées à Londres, les Triples Cripples attendaient avec impatience leur participation aux côtés de l'équipe Décoloniser la Contraception à SexFest2020, un festival d'une journée créé pour les personnes racisées, dédié à la santé et au bien-être sexuels. Malheureusement, l'évènement a été annulé en raison de la pandémie de la COVID-19. Néanmoins, sans se décourager, Jay et Kym se sont tournées vers leurs plateformes de plaidoyer en ligne pour contrer la façon dont la sexualité est vue d'un point de vue strictement hétéronormatif et pour contester l'idée que la féminité est définie par la capacité de procréer. Le duo a lancé une chaîne YouTube et un podcast, également appelé The Triple Cripples, pour promouvoir la représentation des personnes subissant des discriminations multiples en tant qu'êtres humains holistiques. Leurs projets futurs comprennent un documentaire artistique et une exposition photographique consacrée à la lutte contre la discrimination et à l'amplification des voix des personnes handicapées racisées.
L'expérience de la discrimination fondée sur la race, le sexe et le handicap est plus que additive.
Bien que les femmes handicapées raciées partagent des expériences de capacitisme avec d'autres personnes handicapées, des expériences de sexisme avec d'autres femmes et des expériences de racisme avec d'autres personnes racisées, ces expériences interagissent et ne peuvent être séparées : les femmes handicapées racisées subissent une discrimination unique en tant que femmes handicapées racisées.
Alors que les Triple Cripples reconnaissent que les approches toutes faites et superficielles à la diversité ne se transformeront pas comme par magie en espaces inclusifs du jour au lendemain, elles restent confiantes que leurs petits coups de hache finiront par faire tomber les grands chênes que les pratiques discriminatoires représentent pour elles.
« Éclose »
de Titash Sen, Kolkata, Inde (@unzeroed)
La joie de s’accepter soi-même et de grandir dans cette lumière.
« Asignado Nderentendei Al Nacer » (“Assigné Nderentendei à la naissance”)
de Bastión Moral, Asunción, Paraguay (@basti0nmoral),
La féminité obligatoire est un dispositif de violence colonial hétéro-cis-patriarcal envers les corps assignés féminins à la naissance. Les corps trans continuent de résister malgré l’invisibilisation et le silencement historique. Je ne suis pas une

