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Analyses Spéciales

L´AWID est une organisation féministe mondiale qui consacre ses efforts à la justice de genre, au développement durable et aux droits humains des femmes

Activisme des jeunes féministes

S'organiser de manière créative face à des menaces croissantes

Les jeunes activistes féministes jouent un rôle crucial au sein des organisations et des mouvements pour les droits des femmes à travers le monde. Ce sont elles qui soulèvent les nouveaux problèmes auxquels les féministes sont confrontées aujourd'hui. Leur force, leur créativité et leur adaptabilité sont vitales pour assurer la viabilité des organisations féministes.

Pourtant,  elles sont confrontées à toute une série d’obstacles particuliers, notamment l'accès limité au financement et au soutien, le manque de possibilités de renforcement des capacités et une augmentation considérable des agressions sur les jeunes défenseuses des droits humains. Ces obstacles entraînent un manque de visibilité qui rend leur intégration et leur participation effective au sein des mouvements pour les droits des femmes encore plus difficiles.

Une approche multigénérationnelle

Le Programme d’activisme des jeunes féministes de l'AWID a été mis en place pour veiller à ce que les voix des jeunes femmes soient entendues et représentées dans le discours féministe. Nous voulons faire en sorte que les jeunes féministes aient un meilleur accès à du financement, à des opportunités de renforcer leurs capacités et aux processus internationaux.

En plus de soutenir directement les jeunes féministes, nous travaillons également avec des activistes des droits des femmes de tout âge pour élaborer des modèles et des stratégies d’organisation multigénérationnelles plus efficaces.

Nos actions

Nous souhaitons que les jeunes féministes puissent jouer un rôle actif dans les prises de décisions qui concernent leurs droits. Nos actions incluent :

  • Favoriser la mise en commun et le partage d'informations par la Plateforme de jeunes féministes. Étant donné l'importance des médias en ligne pour le travail des jeunes féministes, notre équipe a lancé la Plateforme de jeunes féministes en mai 2010. Elle a pour objectifs d’échanger des renseignements, de renforcer les capacités des membres par le truchement de webinaires et de  discussions en ligne, et d'encourager la consolidation d’une communauté de jeunes féministes.

  • Soutenir la recherche et le renforcement des connaissances sur l'activisme des jeunes féministes, pour accroître la visibilité et l'influence de leur activisme au sein et entre les mouvements pour les droits des femmes et auprès d'autres acteurs-trices clés, tels les donateurs.

  • Faire la promotion de la collaboration multigénérationnelle, en explorant de meilleures façons de travailler ensemble.

  • Inciter les jeunes féministes à s’engager dans les processus internationaux relatifs au programme de développement, notamment ceux des Nations Unies.

  • S’assurer leur collaboration dans tous les domaines prioritaires de l'AWID, y compris le Forum, pour faire en sorte que leurs contributions, leurs perspectives, leurs besoins et leur activisme se traduisent dans les débats, les politiques et les programmes qui les concernent.

Contenu lié

FR Editor's note

Editor's note

Feminist Realities is a warm and caring invitation, a kind of en masse-care (versus self-care) act of preservation, an invitation to archive, to take stock of all the work lest it disappear. (...)

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Snippet - CSW69 spaces to watch out for - ES

Espacios para tener en cuenta en la CSW69

Obtén más información sobre los próximos eventos de la CSW69 que AWID está coorganizando

Fadila M.

Fadila M. fue una activista tribal soulaliyate de Azrú, en la región Ifrane de  Marruecos. Luchó contra una forma específica de discriminación territorial dirigida a  las mujeres tribales.

Como parte del Movimiento de Mujeres Soulaliyate por el Derecho a la Tierra, trabajó para reformar el marco legislativo relacionado con la administración de la propiedad comunitaria, a través de la adopción, en 2019, de tres proyectos de ley que garantizan la igualdad de mujeres y varones.

Según las leyes consuetudinarias vigentes, las mujeres no tenían derecho a beneficiarse de la tierra, en especial aquellas que eran solteras, viudas o divorciadas. En Marruecos, los derechos a las tierras colectivas eran transmitidos tradicionalmente entre los varones de la familia mayores de 16 años. Desde 2007, Fadila M. ha sido parte del movimiento de mujeres, la primera movilización nacional de base por los derechos a la tierra. Una de sus conquistas ha sido que, en 2012, las mujeres soulaliyate pudieron registrarse por primera vez en las listas de beneficiarixs, y recibir compensaciones relacionadas con la cesión de tierras. El movimiento también logró la enmienda del dahir (decreto del Rey de Marruecos) de 1919, para garantizar el derecho a la igualdad de las mujeres.

Fadila M. falleció el 27 de septiembre de 2018. Las circunstancias de su muerte no son claras. Participó en una marcha de protesta relacionada con el tema de las tierras colectivas y, si bien las autoridades informaron que su muerte fue accidental y que tuvo un paro cardíaco camino al hospital, la sección local de la Asociación de Derechos Humanos de Marruecos (AMDH) señaló que Fadila fue sofocada por un miembro de la fuerza policial utilizando una bandera marroquí. Su familia solicitó una investigación, pero los resultados de la autopsia no fueron dados a conocer.

Más información sobre el Movimiento de Mujeres Soulaliyate por el Derecho a la Tierra (en inglés)


Nota: Como no ninguna fotografía/imagen de Fadila M. disponible, la obra de arte (en lugar de un retrato) pretende representar por lo que luchó y trabajó: la tierra y los derechos a vivir y tener acceso a esa tierra y lo que crece en ella.

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Entender el contexto de las amenazas anti-derechos

Capítulo 2

El creciente poder de los actores anti-derechos no se está desarrollando en un vacío. Entender el auge del ultranacionalismo, del poder corporativo irrestricto, del incremento de la represión y de la disminución del espacio cívico resulta clave para contextualizar las amenazas anti-derechos que enfrentamos actualmente.

Protester holding a flyer that reads "Danger - Trump and the Far Right."
© Alisdare Hickson / Flickr
Danger - Trump and the Far Right.

Hoy en día, una cantidad considerablemente mayor a la mitad de la población mundial está gobernada por líderes de extrema derecha. En este escenario, lxs defensorxs de derechos humanos y lxs feministas están trabajando arduamente para «mantenerse firmes» y proteger el multilateralismo y el sistema internacional de derechos humanos. También enfrentan el riesgo de que su compromiso acarree represalias violentas. Al mismo tiempo, estas instituciones están cada vez más sujetas a los intereses del sector privado. Las grandes empresas (en particular, las corporaciones transnacionales) están ocupando asientos en la mesa de negociación y posiciones de liderazgo en una gran cantidad de instituciones multilaterales, incluida la ONU. Este nexo de ultranacionalismo, espacio cívico restringido y captura corporativa está teniendo un tremendo impacto sobre la posibilidad de que, alguna vez, logremos obtener derechos humanos para todxs.

Índice de contenidos

  • Nacionalismo y ultranacionalismo
  • Captura corporativa: el poder corporativo irrestricto está poniendo los derechos en riesgo
  • Represalias y espacio cívico restringido para lxs activistas feministas y lxs defensorxs de los derechos humanos de las mujeres y personas LGBTIQ+
  • Historia de movimiento de resistencia: El artículo 16 de la CEDAW: un camino hacia la reforma de las leyes de familia discriminatorias en contextos musulmanes

Lee el informe completo

Snippet FEA Story 1 Maps Economies of Care (ES)

Los mapas de Brasil en blanco, España en amarillo mostaza y Colombia en rosa sobre un fondo color vino o burdeos.

FRMag - My queer Ramadan

Mi ramadán queer

por Amal Amer

Rezo con mi familia por primera vez en seis años envueltx en un keffiyah que recogí de un contenedor de basura. (...)

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arte: «Angels go out at night too» [Los ángeles también salen de noche], Chloé Luu >

Snippet - Feminist Community Evening - ES

Una noche de la comunidad feminista 

✉️ Requiere inscripción previa. Regístrate aquí

📅 Miércoles 12 de marzo de 2025
🕒 De 05:00 a 07:00 p.m., EST

🏢 Chef's Kitchen Loft with Terrace, 216 East 45th St 13th Floor New York

Organizan: Women Enabled International y AWID

Rosa Candida Mayorga Muñoz

Rosa Candida Mayorga Muñoz était une travailleuse sociale, leader syndicale et défenseure des droits humains du Guatemala. On la surnommait affectueusement Rosita. 

Dans les années 1980, Rosa devient la première femme à siéger au comité exécutif du syndicat de l’Institut d’électrification nationale (STINDE), syndicat qu’elle avait rejoint en premier lieu pour défendre les droits des femmes au travail. Cela signifiait, à ses yeux, de lutter pour l’égalité des chances dans une entreprise où de nombreuses femmes affrontaient un système discriminatoire et violent mis en place par la direction de l’entreprise. Rosa avait également subi du harcèlement sexuel sur son lieu de travail, tant de la part de collègues que de responsables. Elle n’entendait cependant pas rester silencieuse. 

Rosa a continué à se battre et fait partie des efforts pour façonner la lutte afin qu’elle prenne la forme du « Pacte collectif pour les conditions de travail du INDE-STINDE ». Ce pacte était le premier du genre et le premier au Guatemala à caractériser le concept de harcèlement (sexuel). Il fait désormais référence dans la loi guatémaltèque pour les questions de travail, et sert d’encouragement aux autres syndicats.

« Elle n’avait d’autres outils pour se battre que ses propres idéaux... Elle a été intimidée à plusieurs reprises, harcelée pour abandonner la lutte, mais son courage a fait naître l’espoir chez les syndicalistes de la base. Rosita a créé une image de respect non seulement au sein de son syndicat mais également face aux autorités de l’institution et au sein du mouvement des femmes. Elle a été reconnue comme une pionnière du mouvement des femmes du syndicat, dans un espace qui avait davantage été dominé par les hommes. » - Maritza Velasquez, ATRAHDOM

Rosa est décédée le 4 avril 2018, elle avait 77 ans.

Promouvoir les programmes féministes : principales avancées en matière de genre et de sexualité

Chapitre 1

Alors que les fondamentalismes, les fascismes et autres systèmes d’oppression se métamorphosent et trouvent de nouvelles tactiques et stratégies pour consolider leur pouvoir et influence, les mouvements féministes persévèrent et célèbrent leurs victoires nationales, régionales et internationales.

© GovernmentZA / Flickr A group of women re-enact the 1956 women's march to Pretoria protesting against pass laws.
© GovernmentZA / Flickr
A group of women re-enact the 1956 women's march to Pretoria protesting against pass laws.

La [MB1] reconnaissance en 2019 par le Conseil des droits de l’Homme du droit à l’intégrité et à l’autonomie corporelles, par exemple, a marqué une étape cruciale. Des résolutions du Conseil sur la discrimination envers les femmes et les filles admettent cependant un recul lié à des groupes de pression rétrogrades, des conceptions idéologiques ou un détournement de la culture ou la religion pour s’opposer à l’égalité de leurs droits. Des avancées féministes sont aussi notées dans le travail des Procédures spéciales, qui soulignent notamment l’obligation des États de contrer les doctrines de l’idéologie du genre, rappellent à l’ordre les antidroits qui détournent des références à la « culture », et signalent que les convictions religieuses ne peuvent pas servir à justifier la violence ou la discrimination.

Sommaire

  • Niveau national
  • Sphères mondiales
  • Exercice : Cartographions et célébrons nos victoires!

 Lire le chapitre complet >

Snippet - That Feminist Fire Logo (FR)

Texte blanc qui dit le titre de notre podcast en français : Notre flamme féministe

FRMag - Ashawo Work na Work

« Ashawo Work na Work » : Comment les jeunes féministes ghanéennes transforment des horizons féministes en réalité

par Fatima B. Derby

En 2017, la campagne #ManifestezVotreSolidarité a mis en évidence la manière dont les jeunes féministes pouvaient construire un avenir féministe en étant là les unes pour les autres, en participant à des conversations transrégionales, en marchant en solidarité avec d'autres activistes et en collaborant entre les mouvements. (...)

Lire

< illustration : « Laisse-les pousser », par Gucora Andu

Snippet - CSW69 - Feminist Solidarity Space 12 - FR

Espace de solidarité féministe

✉️ Sur inscription pour les grands groupes. Espace ouvert pour les petits groupes. Inscrivez-vous ici

📅 Mercredi 12 mars 2025
🕒 14.00h-16.00h EST

🏢 Chef's Kitchen Loft with Terrace, 216 East 45th St 13th Floor, New York 

Organisé par : AWID

Esther Mwikali

Esther Mwikali’s home was in Mithini village, Murang’a County, Kenya. A prominent and valued land rights activist, she looked into abuses against squatters who are living on land claimed by tycoons. The investigation Esther was part of also involved land rights’ violations in Makuyu by powerful individuals.

After failing to attend a village meeting, a search party went looking for Esther. On 27 August 2019, two days after her disappearance, her body was found on a farm near her homestead, displaying signs of torture. She was brutally murdered. 

“Esther was renowned for her work to prevent community members being evicted from land claimed by tycoons. Local activists had no doubt her murder was related to the area’s ongoing land struggles, a tragic reminder of the alarming regularity with which extra-judicial killings are routinely carried out in Kenya,” - Global Witness Report, July 2020

“We associate Mwikali’s death with land struggles around here. We are asking the Government to investigate the matter without delay.” - James Mburu, spokesperson for the squatters

“Action should be taken on individuals who are alleged to have threatened the squatters including Mwikali's family.” - Alice Karanja, National Coalition of Human Rights Defenders

“The impact of her work and tenacity will remain alive in Kenya for decades. CJGEA consoles with the bereaved and it calls for justice.” - Center for Justice and Governmental Action (CJGEA) Press Release, 13 September 2019

Illumination par la lumière de la pleine lune : une expérience BDSM africaine

Akosua Hanson portrait

Akosua Hanson est une activiste artistique, basée à Accra, au Ghana. Son travail se répartit entre la radio, la télévision, la presse écrite, le théâtre, le cinéma, les expositions de bandes dessinées, les installations artistiques et le roman graphique. L’activisme d’Akosua se concentre sur le panafricanisme et le féminisme et s’intéresse particulièrement au point d’intersection entre l’art, la culture pop et l’activisme. Elle a une maîtrise de philosophie en études africaines axée sur le genre et la pensée philosophique africaine. Akosua Hanson est la créatrice de Moongirls, une série de romans graphiques qui suit les aventures de quatre super-héroïnes luttant pour une Afrique libérée de la corruption, du néocolonialisme, des fondamentalismes religieux, de la culture du viol, de l’homophobie, entre bien d’autres choses. Elle travaille comme animatrice radio à Y 107.9 FM, au Ghana.

Avez-vous déjà vécu des moments de clarté profonde pendant ou après un rapport sexuel?

 

Dans ces panneaux, la Moongirl (fille de la lune) Wadjet est en train de faire l’amour BDSM avec un démon de deux genres. Parmi les quatre Moongirls, Wadjet est la guérisseuse et la philosophe la conduit vers l’Oracle. Elle fait cela pour lancer un processus scientifique et spirituel – une expérience qu’elle appelle « Illumination par la lumière de la pleine lune » – à travers laquelle elle trace un arc temporel vibratoire entre ses souvenirs, ses sensations, ses émotions, ses visions et son imagination. C’est une forme de voyage sensationnel dans le temps pour découvrir ce qu’elle appelle « des révélations de vérité ».

Au cours de l’expérience, Wadjet a des visions troubles, entre autres sur : une apocalypse imminente provoquée par la destruction de l’environnement par les humains au service d’un capitalisme vorace; un souvenir d’enfance sur son hospitalisation après un diagnostic de santé mentale; et une vision de l’histoire d’origine des Moongirls par la figure biblique de Noé présentée comme une ancienne Moongirl noire avertissant des dangers de la pollution de l’environnement.

Plus qu’une entorse amusante pour explorer des sensations, le BDSM peut être un moyen d’aborder la douleur émotionnelle et les traumatismes. Cela a été pour moi un moyen de guérison sexuelle, offrant une forme radicale de libération. Une purge survient lorsque la douleur physique est infligée au corps. Infligée avec consentement, elle fait ressortir la douleur émotionnelle - presque comme un « appel ». Le fouet sur mon corps me permet de libérer des émotions refoulées : l’anxiété, la dépression, mon sentiment d’impuissance face aux stress qui me submergent parfois.

Cover Illumination by the Light of the Full Moon

En s’engageant dans le BDSM comme moyen de guérison, les amoureux·ses doivent apprendre à faire preuve d’attention et de responsabilité envers l’autre. Car même si le consentement a été initialement donné, nous devons demeurer aux aguets face aux changements qui pourraient survenir durant le processus, notamment à mesure que les sentiments s’intensifient. J’aborde le BDSM avec la compréhension que pour abandonner la douleur, l’amour et l’empathie doivent être la base du processus, et ainsi, je crée un espace où je m’ouvre à l’amour.

L’implication avec suivi après l’infliction de la douleur vient compléter le processus. Cela peut se faire de manière très simple, en se faisant des caresses, en vérifiant si la personne a besoin d’eau, en regardant un film ensemble, en se prenant dans les bras ou simplement en partageant un joint. Cela peut se faire par n’importe quel langage amoureux que l’on a choisi. Cet espace de soutien, sachant que les plaies ont été ouvertes, est nécessaire pour achever le processus de guérison. C’est la plus importantes des leçons pour mettre en pratique l’empathie, ainsi qu’un apprentissage pour vraiment soutenir son·sa partenaire, notamment en raison de la finesse des lignes entre la douleur et le plaisir. De cette façon, le BDSM est une forme de travail de soins pour moi.

Après le sexe BDSM, je ressens une clarté et un calme qui me placent dans un vaste espace créatif et qui me renforcent sur le plan spirituel. C’est une expérience presque magique de voir la douleur se transformer en quelque chose d’autre instantanément. De même, cette expérience personnelle libératrice du BDSM permet à Wadjet d’accéder à la prescience, à la sagesse et à la clarté, l’aidant dans ses fonctions de Moongirl à lutter contre le patriarcat africain.


Moongirls est née durant mon mandat de directrice de Drama Queens, une jeune organisation militante artistique basée au Ghana. Depuis notre création en 2016, nous avons eu recours à différents modes artistiques dans le cadre de notre activisme féministe, panafricaniste et écologiste. Nous avons utilisé la poésie, les nouvelles, le théâtre, les films et la musique pour traiter de problèmes comme la corruption, le patriarcat, la dégradation de l’environnement et l’homophobie.

Notre production théâtrale inaugurale, « The Seamstress of St. Francis Street » (La couturière de la rue Saint-François) et « Until Someone Wakes Up » (Jusqu’à ce que quelqu’un·e se réveille), abordait le problème de la culture du viol dans nos communautés. De son côté, « Just Like us » (Tout comme nous), a sans doute été l’une des premières productions théâtrales ghanéennes à aborder directement le problème profondément ancré de l’homophobie dans le pays. Notre atelier de cinéma queer pour les cinéastes africains, Queer Universities Ghana (Universités queer Ghana), a formé des cinéastes du Ghana, du Nigéria, d’Afrique du Sud et d’Ouganda. Des films sont nés pendant cet atelier, comme « Baby Girl: An Intersex Story » (Bébé fille : une histoire intersexe) de Selassie Djamey, et ont continué à être projetés durant des festivals de cinéma. Ainsi, le passage aux bandes dessinées fut une évolution naturelle.

Il y a environ sept ans, j’ai commencé un roman, que je n’ai jamais terminé, sur la vie de quatre femmes. En 2018, l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA, Initiative de société ouverte pour l’Afrique de l’Ouest) a initié une opportunité de subvention, laquelle a lancé la production du projet et mon roman inachevé est devenu Moongirls.

Il y a eu deux saisons de Moongirls, comprenant chacune six chapitres. Les auteur·e·s et éditeurs·rices contribuant à la première saison étaient Suhaida Dramani, Tsiddi Can-Tamakloe, George Hanson et Wanlov the Kubolor. Les auteur·e·s de la deuxième saison comprenaient Yaba Armah, Nadia Ahidjo et moi-même. Les illustrations et conceptualisations des personnages ont été réalisées par l’artiste ghanéenne Kissiwa. Et AnimaxFYB Studio, un studio premium d’animation, de conception et d’effets visuels, a réalisé les illustrations.



Au cours de l’expérience, Wadjet a des visions troubles, entre autres sur : une apocalypse imminente provoquée par la destruction de l’environnement par les humains au service d’un capitalisme vorace; un souvenir d’enfance sur son hospitalisation après un diagnostic de santé mentale; et une vision de l’histoire d’origine des Moongirls par la figure biblique de Noé présentée comme une ancienne Moongirl noire avertissant des dangers de la pollution de l’environnement.

L’écriture de Moongirls entre 2018 et 2022 a été pour moi un travail d’amour, voire un travail de libération. Je cherche à faire preuve de beaucoup d’exploration dans la forme et le style : j’ai essayé de convertir d’autres formes d’écriture, telles que des nouvelles et de la poésie, en format bande dessinée. En fusionnant illustration et texte, comme le font les bandes dessinées, Moongirls vise à s’attaquer aux grands problèmes et à honorer les activistes de la vie réelle. Ma décision de mettre au centre des super-héroïnes queer – ce qui est rare à voir dans ce canon – a pris une signification bien plus importante lorsqu’un contexte dangereux a commencé à se développer au Ghana en 2021.

L’année dernière a été le témoin d’une augmentation très claire des violences contre la communauté LGBT+ ghanéenne, déclenchée par la fermeture d’un centre communautaire LGBT+. S’en sont suivies des arrestations arbitraires et l’emprisonnement de personnes soupçonnées d’appartenir au spectre queer, ainsi que de personnes accusées de promouvoir un « agenda LGBT ». Pour couronner le tout, un projet de loi anti-LGBT intitulé « Droits sexuels humains appropriés et valeurs familiales ghanéennes » fut introduit au Parlement ghanéen. C’est sans doute le projet de loi anti-LGBT le plus draconien jamais rédigé dans la région, après des tentatives précédentes dans des pays comme le Nigeria, l’Ouganda et le Kenya.

Je me souviens très bien de la première fois où j’ai lu ce projet de loi.

C’était un vendredi soir, un soir où d’habitude je me repose ou je fais la fête après une longue semaine de travail. Par pure chance, le projet a été divulgué et partagé avec moi sur un groupe WhatsApp. En le lisant, un profond sentiment de peur et d’alerte venait plomber l’ambiance du vendredi soir ordinairement détendu. Ce projet de loi proposait de frapper tout plaidoyer LGBT+ de cinq à dix ans d’emprisonnement, de sanctionner et d’emprisonner les personnes qui s’identifient comme LGBT+, sauf si elles se « rétractaient » et qu’elles acceptaient une thérapie de conversion. Ce projet de loi criminalisait même les personnes asexuées. Il touchait à toutes les libertés fondamentales : la liberté de pensée, d’être, la liberté de détenir sa propre vérité et de choisir de vivre sa vie en fonction. Le projet touchait même aux réseaux sociaux et à l’art. S’il passait, Moongirls aurait été une littérature interdite. Ce que le projet de loi proposait de faire était si néfaste et si large que j’ai chuté dans une dépression à la profondeur de la haine à partir de laquelle il avait été conçu. 

En parcourant mon fil Twitter de cette nuit-là, on voit bien la terreur que je ressentais en moi. Le fil était un flux d’émotions en direct alors que les gens réagissaient en temps réel à ce qu’ils lisaient : de la stupéfaction à la terreur en passant par une profonde déception et de la peine en réalisant à quel point le projet de loi voulait aller loin. Certain·e·s ont tweeté être prêt·e à se replier et à quitter le pays. Ensuite, à la manière ghanéenne, le chagrin et la peur se sont transformés en humour. De l’humour est né le zeste d’élever le combat.

Ainsi, le travail continue toujours. J’ai créé Moongirls pour fournir une forme alternative d’éducation, pour fournir des connaissances là où elles ont été supprimées par un patriarcat violent et pour créer de la visibilité là où la communauté LGBT+ a été effacée. Il est également important que le BDSM africain utilise ce support de représentation alors qu’une grande partie de la représentation BDSM est blanche. Le plaisir sexuel, par le biais du BDSM ou autre, ainsi que l’amour non hétérosexuel transcendent les races et les continents, car le plaisir sexuel et sa diversité d’expériences sont aussi vielles que le temps.

Snippet Forum Stories Story 1 (EN)

Case study 1 - Three Boats, a Horse and a Taxi: Pacific Feminists at the AWID Forums

This story is about how an increasingly diverse group of feminists from the Pacific organized through the years to attend the AWID Forums and how that process changed them personally, as organizations, and as a movement through what they learned, discovered and experienced. It illustrates the importance of the Forums as a space through which a region that tends to be marginalized or ignored at the global level can build a strong presence in the feminist movement that is then replicated at other international women’s rights spaces.

FRMag - Between Two Worlds

Between Two Worlds: The Double Consciousness of Women in The Gambia

by Haddy Jatou Gassama

The Mandinka tribe of The Gambia has a custom of measuring the first wrapa used to carry a newborn baby on its mother's back. (...)

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artwork: “Sacred Puta” by Pia Love >