Domaines prioritaires

Aider les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre à être un élément moteur de l’opposition aux systèmes d’oppression et à co-créer des réalités féministes.

Ressources des mouvements féministes

Les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et leurs allié-e-s du monde entier s’opposent au pouvoir et imaginent de nouvelles politiques de libération. Des ressources économiques et politiques aux actes quotidiens de résistance et de survie, les contributions qui viennent nourrir ce travail revêtent de nombreuses formes.


L’initiative de l’AWID, Ressources des mouvements féministes (Resourcing Feminist Movements, RFM), met en lumière l’écosystème de financement actuel, qui va des modèles d’attribution des ressources auto-générée aux voies de financement officielles.

A travers nos recherches et analyses, nous examinons de quelles façons les pratiques de financement pourraient mieux servir nos mouvements. Nous faisons une étude critique des contradictions propres au “financement” de la transformation sociale, compte tenu notamment de la répression politique croissante, des programmes anti-droits et du pouvoir grandissant des entreprises. Mais surtout, nous élaborons des stratégies collectives en appui à des mouvements fleurissants, solides et résilients.


Nos Actions

Reconnaissant la richesse de nos mouvements et répondant au contexte actuel, nous oeuvrons à:

  • Créer et élargir les alternatives : Nous développons les pratiques de financement qui accordent une place prépondérante aux priorités des activistes et impliquons un large éventail de donateurs et d’activistes dans la création de nouveaux modèles dynamiques d’attribution de ressources en faveur des mouvements féministes, en particulier dans un contexte qui voit l’espace de participation de la société civile diminuer considérablement.

  • Enrichir nos connaissances : Nous explorons, échangeons et consolidons nos connaissances sur la façon dont les mouvements attirent, organisent et utilisent les ressources qui leur sont nécessaires pour entreprendre des changements significatifs.

  • Plaider : Nous travaillons en partenariat, comme avec le Count Me In! Consortium, afin d’influencer les programmes de financement et permettre aux mouvements féministes d’être en dialogue direct pour déplacer le pouvoir et l’argent.

 

Contenu lié

Défendre les droits des personnes LGBT*QI

Une étudiante, une scénariste, une leader, une avocate. Les quatre femmes auxquelles nous rendons hommage ci-dessous avait toutes leur propre façon de vivre leur activisme, mais elles avaient en commun la promotion et la défense des droits des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans*, queer et intersexes. Nous vous invitons à vous joindre à nous pour commémorer ces défenseuses, leur travail et l'héritage qu’elles nous ont laissé. Faites circuler ces mèmes auprès de vos collègues et amis ainsi que dans vos réseaux et twittez en utilisant les hashtags #WHRDTribute et #16Jours.


S'il vous plaît cliquez sur chaque image ci-dessous pour voir une version plus grande et pour télécharger comme un fichier 

 

6. Menez une recherche documentaire

La recherche documentaire peut se dérouler tout au long de votre initiative. Elle peut vous aider à encadrer vos travaux, à choisir des questions de sondage et à comprendre vos résultats.

Dans cette section

Préciser le contexte

La réalisation de recherches documentaires tout au long de votre initiative peut vous aider à encadrer vos travaux, à choisir les questions de sondage et à vous fournir une clarté contextuelle, tout en rehaussant votre compréhension des résultats de votre sondage. Vous pourriez notamment comparer les similarités et les différences entre les résultats de votre sondage et l’information diffusée par la société civile et les donateurs.

Il se peut que vous déceliez des tendances dans les résultats de votre sondage et que vous souhaitiez mieux les comprendre.

Par exemple, vos données de sondage pourraient révéler que les budgets des organisations diminuent, mais cela ne vous dit pas pour quelle raison cette situation se produit. L’analyse des publications vous donne un contexte et vous révèle certaines des raisons pour lesquelles ces tendances surviennent.

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Exploiter les connaissances existantes

La recherche documentaire garantit également que vous appuyez votre recherche sur les connaissances existantes touchant à votre sujet d’intérêt, confirmant ainsi la validité et la pertinence de vos résultats.

Vos résultats pourraient être complémentaires ou contradictoires par rapport aux connaissances actuelles, mais ils doivent faire référence aux données existantes sur le sujet.

Pour que votre recherche soit complète et englobe tout le panorama du financement qui entoure votre sujet, examinez une gamme de secteurs de financement.

Vous pouvez notamment considérer :

  • Les fonds pour les femmes
  • Les fondations privées et publiques
  • Les organisations non gouvernementales internationales (ONGI)
  • Les agences bilatérales et multilatérales
  • Les acteurs et actrices du secteur privé
  • Les philanthropes
  • Les groupes de financement participatif

Inclure tout secteur pertinent dans le cadre de référence de votre recherche.

Par exemple, vous pourriez décider qu’il est important d’effectuer des recherches sur les organisations non gouvernementales (ONG) locales.

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Sources éventuelles d’information pour la recherche documentaire (liste non exhaustive)

1. Sites Web et rapport annuels des donateurs

Voici des sources directes d’information sur les actions des bailleurs de fonds qui contiennent habituellement des renseignements sur les politiques et les budgets. Si vous réalisez vos recherches avant d’interviewer les donateurs, vos questions seront mieux ciblées et vos interviews plus solides.

2. Sources d’information en ligne

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Étape précédente

5. Menez des interviews

Étape suivante

7. Synthétisez les résultats de votre recherche


Temps estimé :

• 1-2 mois

Personnel requis :

• 1 personne (ou plus) chargée de la recherche


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Êtes-vous prêts-tes ?

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Principaux éléments de rhétorique

Les ultraconservateurs ont développé un certain nombre d’arguments relatifs aux droits humains sur le plan international, lesquels instrumentalisent la religion, la culture, la tradition et la souveraineté nationale dans le but de porter atteinte aux droits liés au genre et à la sexualité. Les acteurs anti-droits s’éloignent de plus en plus d’un langage explicitement religieux.

Nous constatons de plus en plus fréquemment que des acteurs rétrogrades – qui dénigraient auparavant le concept des droits humains – tentent désormais de le récupérer et de le manipuler pour atteindre leurs objectifs.


La protection de la famille

Ce discours émergent qui prospère actuellement semble inoffensif, mais il fonctionne comme un cadre général abritant de multiples positions patriarcales et anti-droits.

Le thème de la « protection de la famille » est donc un exemple particulièrement parlant de l’évolution de la stratégie de certains acteurs rétrogrades que utilisent désormais un plaidoyer holistique et intégré.

L’argumentaire sur la « protection de la famille » est utilisé pour déplacer le sujet de droits humains de l’individu vers des institutions déjà puissantes.

Il prône également une conception unitaire, hiérarchique et patriarcale de la famille qui suppose une discrimination à l’égard des formes familiales situées en dehors de ces limites rigides. Il tente également d’atténuer l’importance actuellement accordée à la reconnaissance et à la protection des droits des membres vulnérables de la famille pour privilégier la non-discrimination, l’autonomie et l’absence de violence dans le contexte des rapports familiaux.

Le droit à la vie

Le Saint-Siège et un certain nombre de groupes chrétiens de défense des droits cherchent à s’approprier la notion de droit à la vie pour servir leur lutte contre l’avortement. En introduisant la doctrine religieuse conservatrice dans le langage des droits humains, ils soutiennent l’idée qui veut que le droit à la vie, tel qu’énoncé dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, s’applique dès le moment de la conception.

Aucun des instruments universels relatifs aux droits humains ne vient étayer ce discours. Pourtant, c’est une stratégie attrayante pour les acteurs anti-droits dans la mesure où le droit à la vie ne peut être violé en aucune circonstance et qu’il constitue une norme juridiquement contraignante.

Les droits sexuels

Les acteurs anti-droits utilisent un certain nombre d’arguments dans leur campagne pour porter atteinte aux droits sexuels. Ils soutiennent que les droits sexuels n’existent pas ou qu’il s’agit de « droits nouveaux » nuisibles aux enfants et à la société et/ou que ces droits sont en opposition avec la culture, la tradition ou le droit national.

Dans le cadre onusien, les conservateurs plaident contre le droit à une éducation sexuelle complète (ESC) en attaquant ce concept à plusieurs niveaux. Ils prétendent que l’ESC viole les « droits parentaux », qu’elle nuit aux enfants et qu’il s’agit d’un endoctrinement idéologique plutôt que d’une forme d’éducation. Ils affirment également que cette éducation sexuelle complète est imposée aux enfants, aux parents et aux Nations Unies par de puissants lobbyistes qui cherchent à tirer profit des services qu’ils fournissent aux enfants et aux jeunes.

Les tentatives visant à invalider les droits relatifs à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre prolifèrent. Les ultraconservateurs font valoir le fait que l’application des principes et du droit relatifs aux droits humains – qui existent pourtant depuis longtemps – consiste en fait à créer de « nouveaux droits ». Ils prétendent enfin que le contenu des droits devrait varier radicalement parce que ceux-ci devraient être interprétés à l’aune de la « culture » ou des « particularismes nationaux ».

Les droits reproductifs

Les organisations de la droite chrétienne se mobilisent depuis longtemps contre les droits reproductifs, aux côtés du Saint-Siège et d’autres alliés anti-droits. Elles affirment souvent que les droits reproductifs sont en fait une forme de contrôle de la population imposée par l’Occident aux pays du Sud global. Paradoxalement, ce discours émane le plus souvent d’acteurs issus des États-Unis et de l’Europe occidentale, dont beaucoup travaillent activement pour exporter leur rhétorique et leurs politiques fondamentalistes.

Ces acteurs rétrogrades reprennent également des arguments « scientifiques » élaborés par des groupes de réflexion ultraconservateurs et citent des sources usant de méthodologies de recherche peu fiables pour montrer que l’avortement a de nombreux effets secondaires psychologiques, sexuels, physiques et relationnels.

La protection des enfants et les droits parentaux

Les acteurs anti-droits visent à promouvoir le concept de « protection de la famille », mais ils tentent également de créer une nouvelle catégorie de « droits parentaux » à laquelle les normes existantes relatives aux droits humains ne donnent aucun fondement.

Paradoxalement, ce discours tente de dévoyer les systèmes de protection des droits dont les enfants jouissent par principe, tels qu’énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant, pour renforcer les droits des parents à exercer un contrôle sur leurs enfants et à limiter leurs droits.

La violence contre les femmes

Les acteurs anti-droits tentent de plus en plus fréquemment de s’approprier et de subvertir les références et les arguments défendus par les défenseuses des droits humains, et notamment la notion de violence contre les femmes (VCF).

Dans le cadre de la Commission sur la condition de la femme ainsi que dans d’autres espaces, ces acteurs utilisent notamment la technique rhétorique suivante : ils abordent la violence contre les femmes comme un cadre dans lequel il est possible d’intégrer des arguments hostiles aux droits reproductifs et de nature patriarcale.

Les ultraconservateurs, par exemple, défendent l’idée qui veut que les relations intimes entre partenaires qui ne sont ni hétéronormatives ni traditionnelles constituent un facteur de risque de violence. Ils soulignent que les pères sont nécessaires à la protection des familles contre la violence.

Le genre et l’« l’idéologie du genre »

Le Saint-Siège se livre à une critique incessante du genre, de l’« idéologie du genre », des « radicaux du genre » et de la théorie du genre. Les acteurs anti-droits interprètent souvent le terme « genre » comme un code caché pour parler des droits des personnes LGBT*Q. La droite religieuse utilise le concept de genre comme un outil transversal qui relie beaucoup de ses thèmes de prédilection. De plus en plus souvent, les opposant-e-s acharné-e-s à ces notions de genre se braque sur les questions relatives à l’identité de genre et aux droits des personnes trans*.

La complémentarité et la dignité humaine

À l’heure actuelle, un certain nombre d’ultraconservateur utilisent la rhétorique de la complémentarité des sexes. Leur argumentaire est structuré autour de l’hypothèse de la différence entre les sexes : les hommes et les femmes sont censés jouer des rôles différents mais complémentaires dans le mariage et la vie familiale, mais aussi dans leur engagement dans la vie communautaire, politique et économique.

La référence aux rôles « naturels » vise à rejeter fondamentalement le caractère universel des droits humains en matière d’égalité et de non-discrimination.

Cet argument est également utilisé pour justifier les violations de ces droits par les États et les acteurs non étatiques. Il contribue en outre au non-respect de l’obligation faite aux États de lutter contre les préjugés et les pratiques fondés sur des rôles stéréotypés attribués aux hommes et aux femmes.

La souveraineté nationale et l’anti-impérialisme

Ce discours suggère que les gouvernements nationaux sont injustement ciblés par les organes des Nations Unies ou par d’autres États agissant par l’intermédiaire de l’ONU. Il s’agit d’une tentative de déplacer le sujet des droits humains de l’individu ou de la communauté marginalisée qui subit une violation de ses droits vers une institution puissante et/ou rétrograde, à savoir l’État, dans le but de justifier des exceptions nationales aux droits universels, voire de soutenir l’impunité des États.

La liberté de religion

Les acteurs anti-droits ont récupéré la rhétorique de la liberté de culte pour justifier les violations des droits humains. Mais les ultraconservateurs se réfèrent à la liberté de culte d’une manière qui contredit frontalement l’objectif de ce droit humain et est en opposition fondamentale avec le principe de l’universalité des droits.

Le raisonnement avancé est que la liberté de culte est menacée et compromise par la protection des droits humains, en particulier de ceux liés au genre et à la sexualité.

Selon l’argument central des conservateurs, le droit à la liberté de culte est destiné à protéger une religion plutôt que la liberté des personnes d’avoir ou de ne pas avoir de croyances religieuses.

Pourtant, en vertu du droit international relatif aux droits humains, le droit protège les croyants plutôt que les croyances, et le droit à la liberté de religion, de pensée et de conscience comprend le droit de ne pratiquer aucune religion ou de ne pas adhérer à une croyance, mais aussi celui de changer de religion ou de conviction.

Les droits culturels et les valeurs traditionnelles

Les acteurs anti-droits utilisent communément des tactiques fondées sur les références à la culture et aux traditions pour saper les droits humains, dont le droit à l’égalité. Présentée comme monolithique, statique et immuable, la culture apparaît souvent comme une réalité en totale contradiction avec les « normes occidentales ».

Dans les débats politiques internationaux, les acteurs anti-droits font allusion à la culture pour saper l’universalité des droits : ils préconisent un relativisme culturel qui éclipse ou limite les revendications en matière de droits. Ces acteurs font également un usage rétrograde de la notion de droits culturels, qui repose sur une représentation volontairement faussée du concept de droit humain. Les États doivent veiller à ce que les pratiques traditionnelles ou culturelles ne soient pas détournées pour justifier certaines violations du droit à l’égalité.

Le droit relatif aux droits humains prévoit en effet l’égalité d’accès, de participation et de contribution à tous les aspects de la vie culturelle pour tous et toutes, y compris les femmes, les minorités raciales et religieuses ainsi que les personnes dont le genre et la sexualité sont non conformes.

Subvertir l’« universel »

Les acteurs anti-droits engagés dans les espaces politiques internationaux manipulent de plus en plus fréquemment les références à l’universalité des droits humains fondamentaux pour inverser le sens de l’universalité des droits.

Plutôt que d’utiliser le terme universel pour décrire l’ensemble des droits humains indivisibles et interdépendants, les ultraconservateurs délimitent et décrivent un sous-ensemble de droits humains « véritablement fondamentaux ».

Les autres droits considérés comme des « droits nouveaux » et facultatifs, seraient donc laissés à la discrétion des États. Cette rhétorique est particulièrement efficace dans la mesure où le contenu de la catégorie des droits véritablement universels reste implicite, ouvrant ainsi la porte à des variations dans l’interprétation.

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Autres chapitres

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Appel aux artistes et activistes créatifs·ves pour se rassembler dans une nouvelle communauté Slack !

Nos pensées vont actuellement aux nombreuses personnes à travers le monde qui sont les plus affectées par les conséquences de la pandémie mondiale de la COVID-19, et notamment aux communautés marginalisées, historiquement opprimées. 

Nous invitons ici les artistes et les activistes qui font preuve de créativité à rejoindre un espace virtuel pour se connecter, créer une communauté et se soutenir les un·e·s les autres durant ces moments difficiles. Ainsi, nous avons créé une nouvelle communauté Slack qui nous permettra de partager en toute sécurité des réflexions, des apprentissages, des astuces de la vie de tous les jours, des ressources, des conseils, des craintes et des angoisses, des élans d’espoir et de bonheur, et de discuter plus généralement de nos activités.   

Rejoignez-nous sur Slack

Après avoir rempli le formulaire, nous vous enverrons votre invitation personnelle pour rejoindre la communauté.


À propos de cette communauté :

Pour les personnes qui ne connaissent pas Slack, nous aurons des sessions et des tutoriels d’introduction une fois que vous êtes inscrit·e·s.

Nous travaillons en trois langues (français, anglais, espagnol), et nous vous encourageons donc à écrire dans la langue dans laquelle vous sentez le plus à l’aise et à utiliser des outils de traduction en ligne (Google Traduction ou autres) pour participer aux discussions.   

Cocréer des espaces accueillants et sécurisés:

Merci de lire les règles de la communauté

La cocréation de nos réalités féministes commence par nous-mêmes, et nos façons de nous traiter les un·e·s les autres. Nous nous efforçons de créer et de protéger des espaces qui sécurisent et soutiennent nos communautés, à la fois en ligne et en personne. Nous envisageons aussi les espaces sécurisés et accueillants, tout comme cocréés, et dont la possession est partagée. Nous attendons de nos membres d’agir de façon éthique, responsable et cohérente vis-à-vis des valeurs de l’AWID, et d’assumer une responsabilité collective pour garantir un environnement de respect mutuel et de solidarité.    

Sujet hebdomadaire :

Dans le cadre de nos échanges continus, nous partagerons un sujet hebdomadaire dans Slack dans le but de faciliter le dialogue et d’inspirer des processus de création artistique. Il pourra s’agir d’un processus introspectif, mais pour tirer le maximum de cette communauté, nous vous encourageons à interagir avec d’autres membres de la communauté, et de partager vos réflexions dans le cadre de discussions. L’objectif est d’inviter les gens à répondre librement et progressivement en écrivant ou en réalisant de l’art, de la manière qui leur convient le mieux.   

Nous espérons tenir avec vous des échanges pertinents et vivants, et nous vous invitons donc à partager vos suggestions et vos commentaires. De manière générale, les thèmes se concentreront sur les expériences et les perspectives d’artistes, d’écrivain·e·s et de créateurs·rices -- lesquellesfourniront un espace aux gens pour concevoir à travers et au-delà du contexte mondial actuel via le prisme des réalités féministes.   


Rejoignez-nous sur Slack

Mona Chemali Khalaf

Mona était économiste et consultante indépendante sur les questions de genre et de développement.

Elle a été professeure d'économie et directrice de l'Institut d'études féminines du monde arabe à l'Université libanaise américaine. Elle est décédée subitement le 6 janvier 2018.

Des amis et d'anciens collègues disent de Mona: « Pour lui rendre hommage, la meilleure chose à faire est de continuer à faire ce qu'elle a commencé: l'égalité de genre, à tout prix. 

 

Mona Chemali Khalaf, Lebanon

2022: Transitions, Sources d’Inspiration et Pouvoir du Collectif

Notre plan stratégique, intitulé “ Les réalités féministes ”, est arrivé à son terme à la fin de l’année 2022. Au cours des cinq dernières années, ce cadre audacieux nous a incité·es à aller au-delà des avenirs féministes et à reconnaître les solutions féministes et les modes de vie qui existent déjà, ici et maintenant. Des réalités qu’il convient de mettre en avant, de célébrer et de populariser. Le projet de récits multimédias Les économies féministes que nous adorons et la plateforme de connaissances Our:Resource sur les modalités autonomes d’obtention de ressources pour l’activisme féministe sont deux exemples de ce travail visionnaire, toujours profondément collectif avec une grande diversité de mouvements féministes.

Téléchargez le rapport annuel 2022


Couverture du rapport annuel 2022 de l'AWID. La couverture est bleu clair et montre un groupe de personnes se donnant la main. Au-dessus du texte « Transitions, Sources  d’Inspiration et Pouvoir du Collectif », il y a un demi-cercle formé de petites lunes, représentant les transitions.

L’année 2022 a été marquée par de nombreuses transitions pour l’AWID. 

En faisant le bilan de ces derniers mois, nous vous invitons à célébrer avec nous des aboutissements heureux et des débuts prometteurs. Les changements et les transitions sont parties prenantes de la vie et des mouvements, que nous voulons accueillir avec intention et soins.

Téléchargez le rapport annuel 2022

Les tendances antidroits au sein des systèmes régionaux des droits humains

Chapter 6

À la Commission africaine et au Système interaméricain, les antidroits promeuvent les notions essentialistes de culture et de genre pour miner les avancées en matière de droits et décrédibiliser la redevabilité. Les antidroits gagnent en influence dans les systèmes de protection des droits humains régionaux et internationaux.

2019 JUN 27 Meeting of the Summit Implementation Review Group in Colombia
© Juan Manuel Herrera/OAS/Flickr
2019 JUIN 27 Réunion du Groupe d'examen de la mise en œuvre du Sommet en Colombie

La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples commence à présenter les droits des femmes et droits sexuels comme mettant en danger sa capacité à adresser les « droits réels » et contraires aux « valeurs africaines », un précédent inquiétant à l’égard des droits. Le retrait de son statut d’observatrice à la Coalition des lesbiennes africaines est un exemple de cette tendance, et traduit la répression de l’engagement féministe panafricaniste.

Au sein de l’Organisation des États américains (OEA) et du Système interaméricain de protection des droits humains, les stratégies antidroits incluent l’ONGisation de groupes religieux, l’adoption d’un langage séculier et la prise de contrôle de cadres discriminatoires. L’influence antidroits a pris plusieurs formes, et notamment l’intimidation d’activistes trans et l’entrave à l’introduction d’un langage progressif dans les résolutions.

Sommaire

  • Réduire les féministes au silence au sein du Système africain de protection des droits humains
  • Les groupes antidroits en Amérique latine : l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains (OEA) et le Système interaméricain de protection des droits humains

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Juana Raymundo

Membre de la communauté autochtone maya ixil, Juana était infirmière professionnelle et coordinatrice du Comité de développement des agriculteurs (CODECA)

CODECA est une organisation de défense des droits humains composée d'agriculteurs autochtones et vouée à la promotion des droits à la terre et du développement rural pour les familles autochtones dans la microrégion de Nebaj Quiché. Elle a d'abord rejoint le CODECA en tant que membre de la Juventud de CODECA (branche de la jeunesse). 

Au moment de son décès, elle venait d’être élue membre du Comité exécutif du Mouvement de libération des peuples (MLP).

Le corps de Juana a été retrouvé par des voisins au bord d’une petite rivière sur la route située près de Nebaj et du village d’Acambalam, au Guatemala. Selon le CODECA, son corps portait des traces de torture.


 

Juana Raymundo, Guatemala

D’où provient le financement de l’AWID ?

Le travail de l’AWID est rendu possible par la générosité d’un large éventail de donateurs, y compris les agences bilatérales et multilatérales, les fondations privées et les fonds pour les femmes.

Voir la liste de nos donateurs actuels

Lettre d’amour aux mouvements féministes : les au revoir de Hakima et Cindy

Une image représentant une feuille de papier scrapbooking avec la phrase Lettre d’amour aux mouvements féministes : les au revoir de Hakima et Cindy

Chers mouvements féministes,

Vous nous avez accueillies à bras ouverts lorsqu’il a été annoncé en 2016 au Forum de l’AWID à Bahia que nous serions toutes deux codirectrices exécutives de l’AWID. Nous pensions alors que tout était possible, nous allions construire une oasis féministe qui nourrirait nos combats collectifs à venir. Nous avons quitté Bahia avec un sens aigu de nos nouvelles responsabilités, nous engageant à vous servir de notre mieux et à diriger l’AWID de la manière la plus efficace et la plus soutenante pour vous.

Il est maintenant temps pour nous de laisser la place à un nouveau leadership !

Plus de cinq ans après le début de cette aventure, nous avons décidé de faire coïncider la fin du cycle stratégique actuel de l’AWID avec l’arrêt de notre codirection. Nous pensons que c’est le moment idéal de quitter nos fonctions et de soutenir la relève. Nous pensons en effet que le leadership féministe transformateur est cyclique.

Nous avons pleinement conscience de l’opportunité qui nous a été donnée de jouer un rôle dans les 40 ans d’histoire de l’AWID, de soutenir et mener l’organisation tout au long du difficile contexte de la pandémie mondiale et des nombreuses crises qui se sont succédé.

Mouvements féministes, nous savons que vous ferez partie de notre prochaine aventure, quelle qu’elle soit. Vous nous enseignez sans relâche la force et la résilience. Nous changeons de fonction, mais nous continuerons collectivement à progresser ensemble.

Comment nous avons avancé

Nous avons des souvenirs très clairs de ceux d’entre vous en Indonésie, en Malaisie, au Népal, en Thaïlande, en Taiwan et ailleurs encore, avec qui nous avons co-créé le Forum de l’AWID, dans la générosité et la spontanéité. Sans aucun doute, notre plus grand regret de ces cinq dernières années est de n’avoir pas pu vous offrir un autre Forum en présentiel.

Dès que la difficile (quoique nécessaire) décision d’annuler le forum de l’AWID a été prise, nous nous sommes centrées sur les questions existentielles avec lesquelles de si nombreuses organisations se débattaient : comment transformer nos manières de travailler pour continuer à être pertinentes, comment prendre en compte la fatigue, la maladie et le deuil qui nous touchent toutes et tous de diverses manières ? Comment construire des relations porteuses de sens, lorsque l’on doit se cantonner aux interactions en ligne ? Il n’y a toujours pas de réponses évidentes à ces questions mais, mouvements féministes, vous avez ouvert la voie.

Nous étions si fières de voir la manière dont les féministes prenaient les rênes d’initiatives visant à atténuer les effets de la COVID-19 sur nos communautés. Les féministes sont les intervenant·es de première ligne dans les crises et nous continuerons à réclamer la reconnaissance et des ressources pour ce travail. Vous avez souvent répondu avec enthousiasme à nos mobilisations, participant de manières toujours plus géniales à notre campagne pour un Sauvetage féministe et ensuite au Festival Crear Résister Transform. Vous vous êtes spontanément jointes à nos actions de plaidoyer, lors d’interventions dans les espaces les droits humains, auprès de responsables des politiques ou de bailleurs de fonds.

Travailler avec vous nous a inspirées, à l’AWID, à prendre une décision importante en matière d’élargissement des possibilités de participation de nos membres sans devoir passer par l’AWID. C’est ce que nous appelons l’approche des adhésions basée sur la solidarité. Nous avons hâte au lancement de la plateforme de la communauté de l’AWID, plus tard dans l’année.

Vous nous avez démontré que, puisque nous ne pouvons pas compter sur le système, le plus important est d’être là les un·es pour les autres. Nous espérons avoir bien réussi, au cours de ces années passées, à créer un espace pour de nouvelles relations approfondies et des possibilités de soutien mutuel et de collaboration.

Nous voulons témoigner à l’équipe actuelle, et précédente, de l’AWID (tant le personnel que les membres du CA), avec qui nous avons eu l’honneur de travailler au cours de ces années, tout notre amour et notre respect. Nous avons appris de chacun·e d’entre vous et sommes profondément reconnaissantes de toutes vos contributions à l’AWID au fil des ans.

Nous avons été les toutes premières codirectrices exécutives de l’AWID. Nous avons beaucoup appris des multiples traditions activistes et communautaires de leadership collectif et des organisations féministes qui l’avaient fait avant nous. Nous savons que nous n’aurions pas pu faire ce travail sans l’autre. Nous avons pu nous appuyer sur les forces l’une de l’autre et nous nous sommes soutenues mutuellement pour faire le meilleur travail possible.

Et maintenant

Nous sommes arrivées à cette fonction ensemble, et repartons ensemble, même si nous décalons nos dates de départ. Nous voulons toutes les deux assurer une transition aussi douce que possible et une arrivée maîtrisée de la nouvelle direction.

Mouvements féministes, vous êtes entre de bonnes mains avec l’équipe de l’AWID. Elle sait ce qu’elle fait. Et nous sommes fières de quitter l’organisation alors qu’elle est si forte et si résiliente. Nous espérons voir bon nombre d’entre vous au Forum de l’AWID en 2024 – vous nous reconnaîtrez facilement, nous serons les deux personnes totalement relax dans l’assemblée !

Nous vous envoyons de l’amour et de la reconnaissance pour tout ce que vous avez fait avec et pour nous. L’impact que vous avez dans nos vies s’étend sur bien plus que les cinq dernières années et continuera, sans aucun doute, bien au-delà.

Cindy et Hakima

Stella Mukasa

Stella a commencé sa carrière au ministère du Genre et du Développement communautaire en Ouganda. Elle œuvrait auprès des décideurs-euses politiques, pour encourager des réformes législatives, dont celle de la Constitution ougandaise en 1995 qui a entériné certaines des réformes les plus progressives pour les femmes dans la région.

Elle était adorée dans la région tout entière pour ses incessants efforts pour la création et l’application de lois et politiques sensibles au genre. Elle a joué un rôle clé dans l’ébauche de la loi sur les violences domestiques en Ouganda. Elle a aussi contribué à une mobilisation importante en faveur de Constitutions sensibles au genre à la fois en Ouganda et au Rwanda.

Par son travail au Centre international de recherches sur les femmes (International Center for Research on Women, ICRW), elle a abordé les thématiques de la violence à l’égard des enfants. Stella s’est attachée à renforcer les organisations locales qui luttent contre les violences basées sur le genre. Conférencière en Droits genrés et loi à l’université Makerere, elle a également siégé aux conseils d’administration d’Akina Mama wa Afrika, ActionAid International Uganda et l’Open Society Initiative for Eastern Africa.


 

Stella Mukasa, Uganda

Je suis une défenseuse des droits humains et je me sens en danger. À qui puis-je m’adresser pour obtenir du soutien ?

Lettres d'amour aux mouvements féministes : Une lettre d'Inna et Faye

Chers mouvements féministes,

L'amour est ce qui entretient notre feu féministe. Avec le souci de nos communautés, la colère et la rage face à l'injustice et le courage d'agir.

En septembre 2022, nous sommes entrés avec beaucoup d'enthousiasme dans nos rôles de leadership à l'AWID, en tant que co-directeurs exécutifs. Nous avons ressenti la chaleur et l'étreinte de la fraternité féministe lorsque vous nous avez accueillis.

En réfléchissant à nos souvenirs les plus précieux en tant que féministes, nous nous souvenons de puissants moments de solidarité lors de manifestations de rue, d'analyses pointues et de voix courageuses ébranlant le statu quo lors de rassemblements. Nous avons tenu ces conversations intimes la nuit, ri pendant des heures et dansé ensemble lors de fêtes.

Les feux féministes doivent être alimentés, en particulier dans les moments difficiles où les défis extérieurs ne manquent pas, de la crise climatique et de la montée des forces de droite aux économies d'exploitation et aux schémas persistants d'oppression au sein de nos propres mouvements sociaux. Ce sont ces feux, brûlant partout, qui éclairent nos voies et nous gardent au chaud, mais nous ne pouvons pas ignorer les effets épuisants de la violence politique et de la répression dirigées contre nombre de nos luttes, mouvements et communautés.

 

Nous comprenons le désir de changer le monde comme un ingrédient essentiel de l'organisation féministe. Nous ne pouvons jamais oublier que nous sommes ceux que nous attendions pour construire des alternatives et façonner notre avenir. Pourtant, l'énergie féministe dynamique ne peut être tenue pour acquise et doit être préservée de plusieurs façons. En cela, nous continuerons d'être vigilants. Un accès plus grand et égal aux soins et au bien-être, à la guérison et au plaisir, ne sont pas seulement des instruments pour prévenir l'épuisement professionnel et soutenir nos mouvements, même si c'est une fonction importante ; d'abord et avant tout, ils sont la façon dont nous espérons vivre nos vies.

"Fierce Feminisms: Together We Rise" reflète notre conviction que le moment est venu pour nous d'être féroces et sans vergogne dans nos agendas tout en faisant un effort pour nous connecter entre les mouvements et vraiment connaître les réalités de chacun, afin que nous puissions nous élever ensemble - car, pour nous, c'est le seul moyen.

Nos plans incluent le Forum de l’AWID tant attendu ! Nous sommes impatients de vous rencontrer tous en personne et en ligne en 2024. Nous entendons de vous le besoin de vous connecter et de vous ressourcer, de vous reposer et de guérir, d'être mis au défi et inspiré, de partager de la bonne nourriture, de rire et de danser ensemble. Peu de choses dans ce monde sont aussi puissantes et transformatrices que des féministes de toutes les régions du monde qui se réunissent, et nous retenons vraiment notre souffle pour ce moment, car nous connaissons la magie que nous pouvons créer ensemble.

L'engagement de nos membres a pris vie grâce à la communauté AWID (notre plate-forme en ligne pour les membres), et notre objectif de créer des liens et de la solidarité trouve un écho chez beaucoup d'entre vous. Rejoignez-nous et connectez-vous avec nous et d'autres dans les mouvements féministes du monde entier. Nous connaissons l'importance de la connexion dans un temps et un espace où les règles ne sont pas faites pour nous, et nous tenons à notre communauté, où chacun de nous compte.

Avec nos fantastiques collègues de l'AWID, nous promettons de faire de notre mieux pour soutenir les mouvements féministes, comme c'est la mission et le but de l'AWID. Veuillez nous demander des comptes.

Au cours des 40 dernières années, vous - les mouvements féministes - avez façonné l'histoire de l'AWID et nous avez poussés à être plus courageuses, créatives et radicales. 40 ans est un âge fabuleux, et nous attendons avec impatience 40 autres années avec vous tous. Nous attendons avec impatience les partenariats, les appels à la justice, la collaboration, l'influence sur les politiques et le pouvoir féministe dur à cuire que vous apportez tous pour naviguer dans le contrecoup toujours croissant de la justice de genre, raciale et environnementale. Nous avons tant à apprendre de vous et les uns des autres, alors que nous construisons collectivement les mondes auxquels nous croyons.

Cindy Clark et Hakima Abbas, merci de nous avoir ouvert la voie et de nous préparer à remplir leurs énormes chaussures. Nous apprécions toujours tous ceux sur les épaules desquels nous nous sommes tenus et continuons de nous tenir debout. Nous nous comprenons comme faisant partie d'un paysage de mouvement plus large, d'histoires féministes, de présents et d'avenirs audacieux.

Et pour le Conseil d'administration de l'AWID, nous vous sommes reconnaissants pour le soutien et l'amour féministe que vous nous témoignez, ainsi que pour votre engagement envers le leadership des pays du Sud et le modèle de co-leadership. Nous envoyons notre amour et notre respect à chaque collègue de l'AWID, nous nous sentons honorées de travailler avec une équipe féministe aussi exceptionnelle de professionnelles dévouées.

C'est la première fois que nous écrivons une lettre d'amour ensemble, comment pourrions-nous la conclure sans exprimer de l'amour, de l'attention et du respect l'un envers l'autre ? C'est une relation assez intense dans laquelle nous sommes entrés! Nous apportons tous deux nos perspectives et compétences différentes et diverses à notre travail, et en tant qu'individus, nous apportons également nos expériences vécues et notre moi authentique.

Avec vous tous, nous sommes une histoire en devenir, une partie d'un beau tissage - et souvent magnifiquement stimulant - une tapisserie qui se poursuit à l'avenir. Nous nous sommes amusés à commencer ce voyage les uns avec les autres et avec vous, et nous espérons vraiment que la romance restera vivante.

En solidarité avec l'amour et les soins
Inna and Faye 


Réserve cette date!

21 février 2023, membre Mixer 5 sur la politique féministe avec Faye et Inna.

Image promotionnelle pour L'apéro des membres #5 avec Faye et Inna

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Andaiye

« Andaiye » signifie « une fille revient à la maison » en swahili. Née Sandra Williams le 11 septembre 1942 à Georgetown, Guyane, Andaiye adopte ce nouveau nom en 1970 alors que le mouvement des Black Panthers balaie son pays et toute la région des Caraïbes.

Perçue comme une figure transformatrice sur les fronts de la lutte pour la libération et pour la liberté, Andaiye a été l’une des premières membres de l’Alliance du peuple travailleur (WPA), un parti socialiste en Guyane de lutte contre le régime autoritaire et participait activement à sa direction. Tout au long de sa vie, Andaiye a placé la justice pour la classe ouvrière et les droits des femmes vivant en milieu rural au centre de son action militante, et s’est battue pour l’élimination des obstacles ethniques entre les femmes indo-guyaniennes et celles afro-guyaniennes.

Andaiye fut l’une des membres fondatrices des Red Thread Women, une organisation de défense pour la juste rémunération du travail en soins réalisé par les femmes, en plus d’avoir travaillé à l’Université des Indes occidentales et avec l’organisation CARICOM. N’hésitant jamais à défier les gouvernements, elle a pointé du doigt les déséquilibres en matière de genre dans les conseils de l’État, les lois discriminatoires à l’égard des travailleur·euse·s du sexe, réclamé le droit à l’avortement en Jamaïque et s’est érigée contre les accords commerciaux, tels que le Marché unique des Caraïbes (CSME) qui permettait la libre circulation des travailleuses domestiques migrantes mais n’octroyait pas ce même droit à leurs enfants.

Elle a publié plusieurs essais universitaires, rédigé des articles d’opinion et révisé les derniers ouvrages de Walter Rodney, l’activiste politique guyanien et coleader du WPA assassiné en 1980. Survivante du cancer, Andaiye a été l’une des fondatrices de la Ligue guyanienne contre le cancer et du Groupe d’action des survivant·e·s du cancer. Elle a également siégé au conseil exécutif de l’Association caribéenne pour la recherche et l’action féministes (CAFRA), dirigé le Help and Shelter et été membre du conseil de la Commission nationale guyanienne pour les femmes. Elle a par ailleurs reçu de nombreux prix, dont le prestigieux Golden Arrow of Achievement (quatrième prix le plus important du Guyana).

Andaiye est décédée le 31 mai 2019, à l’âge de 77 ans. Les nombreux hommages que lui ont rendus des activistes, ami·e·s et celles et ceux que sa vie aura inspiré·e·s ont parlé avec éloquence de son incroyable héritage et de la grandeur de son humanité.

En voici quelques-uns :

“« Andaiye m’a profondément marquée... elle représenttait tellement de choses pour moi : une éducatrice, une combattante, elle m’a appris l’autocritique, à réfléchir plus clairement, elle m’a enseigné la survie, ce qu’est le courage sans limite, la compassion, à dépasser les apparences et traiter les gens comme des gens, sans se laisser impressionner par le statut, la classe, la race... rien de tout ça. » Peggy Antrobus, activiste féministe, auteure, universitaire, La Barbade

« Le genre d’idéalisme confiant que démontrait Andaiye, cette disposition à affronter le monde et une croyance tenace qu’on pouvait vraiment le changer... Cette politique de l’espoir... Comment honorer sa vie, son héritage et sa mémoire autrement qu’en poursuivant le travail éthiquement et en continuant à s’autocritiquer? Et de faire en sorte de placer le travail de soins des femmes au centre. » - Tonya Haynes, La Barbade

« Je peux l’entendre se moquer de notre engouement collectif. Donc, je ris tout en pleurant. Chapeau bas, chère Andaiye, et merci pour tout. Que le voyage de ton esprit soit aimant et lumineux. Passe le bonjour à Walter et aux ancêtres. » - Carol Narcisse, La Jamaïque​​

Lire d’autres hommages à Andaiye (en anglais)