
Claudia Pia Baudracco

La construction d’économies féministes a pour objet de créer un monde où l’air est respirable et l’eau buvable, où le travail est significatif et où nous bénéficions de soins pour nos communautés et nous-mêmes, où chacun-e peut jouir de son autonomie économique, sexuelle et politique.
Dans ce monde où nous vivons aujourd’hui, l’économie continue de s’appuyer sur le travail de soins non rémunéré et sous-évalué des femmes au service des autres. La poursuite de la “croissance” ne fait que développer l’extractivisme--un modèle de développement fondé sur l’extraction et l’exploitation massives des ressources naturelles, qui continue de détruire les populations et la planète tandis qu’elle concentre les richesses entre les mains des élites mondiales. Parallèlement, l’accès aux soins de santé, l’éducation, les salaires décents et la sécurité sociale sont réservés à une poignée de privilégiés. Ce modèle économique repose sur la suprématie blanche, le colonialisme et le patriarcat.
En adoptant la seule « approche pour l’autonomisation économiques des femmes», on ne fait guère qu’intégrer davantage les femmes dans ce système. Cela peut constituer un moyen temporaire de survie. Nous devons semer les graines d’un nouveau monde possible pendant que nous abattons les murs du monde existant.
Nous croyons en la capacité des mouvements féministes à créer de vastes alliances entre mouvements qui leur permettent d’oeuvrer pour le changement. En multipliant les propositions et visions féministes, nous cherchons à construire les nouveaux paradigmes d’économies plus justes.
Notre approche doit être interconnectée et intersectionnelle, car nous ne pourrons jouir d’aucune autonomie sexuelle et corporelle tant que chacun·e d’entre nous ne jouira pas de ses droits économique ni d’une autonomie financière. Nous voulons travailler avec celles et ceux qui s’opposent à la montée mondiale de la droite conservatrice et des fondamentalismes religieux et la contrent, car tant que nous n’aurons pas ébranlé les fondements même du système actuel, aucune économie ne saura être juste.
Promouvoir des programmes féministes : Nous nous opposons au pouvoir des entreprises et à l’impunité concernant les violations des droits humains en travaillant avec des allié-e-s afin de nous assurer que les perspectives féministes, relatives aux droit des femmes et à la justice de genre sont intégrées dans les espaces politiques. A titre d’exemple, vous pouvez vous informer sur le futur instrument juridiquement contraignant concernant “les sociétés transnationales et autres entreprises en matière de droits humains” au Conseil des droits humains des Nations Unies.
Mobiliser des actions solidaires : Nous oeuvrons à renforcer les liens qui existent entre les mouvements féministes et les mouvements en faveur de la justice fiscale, y compris à réclamer les ressources publiques perdues à cause de flux financiers illicites afin de garantir une justice de genre et sociale.
Enrichir nos connaissances : Nous fournissons aux Défenseuses des droits humains (WHRD) des informations stratégiques qui s’avèrent vitales dans la lutte contre le pouvoir des entreprises et l’extractivisme. Nous contribuerons à développer une base de connaissances autour du financement local et mondial et les mécanismes d’investissements qui alimentent l’extractivisme.
Créer et élargir les alternatives : Nous participons et mobilisons nos membres et nos mouvements à envisager des économies féministes et à partager nos savoirs, nos pratiques et nos programmes féministes en faveur d’une justice économique.
« La révolution corporative s’effondrera si nous refusons d’acheter ce qu’ils nous vendent: leurs idées, leurs versions de l’histoire, leurs guerres, leurs armes, leur notion d’inéluctabilité. Un autre monde est non seulement possible, mais il est aussi déjà en bonne voie. Quand tout est tranquille, je peux l’entendre respirer. » Arundhati Roy, War Talk.
Cette année, notre hommage en ligne met à l’honneur 7 défenseuses des droits humains originaires de différents pays d'Asie du Sud et du Sud-Est. Ces défenseuses ont grandement contribué aux progrès accomplis dans le domaine des droits des peuples autochtones, des droits des femmes et du droit à l'éducation. Ces défenseuses étaient des avocates, des activistes des droits des femmes, des universitaires ou des responsables politiques. Nous vous invitons à vous joindre à nous pour commémorer la vie de ces femmes, leur travail et l’héritage qu’elles nous ont laissé. Faites circuler ces mèmes auprès de vos collègues et amis ainsi que dans vos réseaux et twittez en utilisant les hashtags #WHRDTribute et #16Jours.
S'il vous plaît cliquez sur chaque image ci-dessous pour voir une version plus grande et pour télécharger comme un fichier
Stephanie Bracken est une féministe qui se consacre à la construction et au soutien de systèmes solides qui répondent aux besoins du moment et des personnes qui interagissent avec eux, tout en servant les principes de justice. Elle est titulaire d'un master en droits humains de l'Université de Sydney et d'une licence en études de genre, histoire et philosophie de l'Université McGill. Elle possède une expérience de travail avec des organisations féministes et de justice sociale dans les domaines du suivi, de l'évaluation et de l'apprentissage, de la planification stratégique du travail, de la gouvernance, de la gestion de projet et de la création de systèmes et de processus opérationnels. Stephanie est basée à Tiohtià:ke/Montréal, où elle aime chanter avec d’autres, camper, pratiquer les arts textiles et passer du temps avec ses enfants et sa communauté.
Toute l'équipe de l'AWID vous remercie de nous avoir rejoint pour ces quatre jours d'apprentissage et de célébrations, pour envisager, rêver et co-créer nos Horizons féministes.
Nous avons été incroyablement inspiré-e-s et enthousiasmé-e-s par tout ce travail collectif que nous avons accompli ensemble !
Bonne lecture !
Salome est une activiste féministe originaire de Tbilisi, Géorgie, qui se consacre à la justice de genre et sociale. Titulaire d’une Maîtrise en études sur le genre, elle s’est impliquée auprès de mouvements féministes, queers et écologiques au cours des neuf dernières années, travaillant entre autres sur les questions de la violence liée au genre, la violence domestique, la santé sexuelle et reproductive et les droits afférents, les droits LGBTIQ et la sécurité et les droits holistiques et numériques.
Depuis 2014, elle travaille activement sur les questions de sécurité et de sûreté des activistes et des femmes défenseures des droits humains, organisant des ateliers sur la sécurité intégrée et la sécurité numérique spécialement pour les activistes de groupes défavorisés (personnes homosexuelles, minorités ethniques et religieuses, femmes et filles rurales, etc.) ainsi que pour de grandes organisations féministes. Salome est membre de l’Independent Group of Feminists (Groupe indépendant de féministes)- une initiative non-formelle, non hiérarchique et non enregistrée qui réunit des féministes géorgiennes ayant différents parcours. Elle travaille actuellement avec le Fonds pour les femmes de Géorgie, où elle est pleinement impliquée dans la construction de mouvements de femmes/féministes, tout en offrant un financement féministe et encourageant la philanthropie féministe locale.
Notre nouveau rapport de recherche Le Diable est dans les détails aborde les lacunes du secteur du développement en termes de connaissance des fondamentalismes religieux et vise à améliorer la compréhension de la façon dont les fondamentalismes religieux entravent le développement et les droits des femmes en particulier. Il offre des recommandations aux acteurs-trices du développement quant aux manières d’éviter de renforcer les fondamentalismes par inadvertance et sur les stratégies pour les contrer. [CTA download link: Lire le document]
Graphic1 | 1. Control of women’s bodies, sexuality, and choice are “warning signs” of rising fundamentalisms. |
2. Neoliberal economic policies have a particularly negative impact on women, and fuel the growth of religious fundamentalisms. | Graphic2 |
Graphic3 | 3. Choosing religious organizations as default for partnerships builds their legitimacy and access to resources, and supports their ideology, including gender ideology. |
4.Everyone has multiple identities and should be defined by more than just their religion. Foregrounding religious identities tends to reinforce the power of religious fundamentalists. | Graphic4 |
Graphic5 | 5. Religion, culture, and tradition are constantly changing, being reinterpreted and challenged. What is dominant is always a question of power. |
6. Racism, exclusion, and marginalization all add to the appeal of fundamentalists’ offer of a sense of belonging and a “cause”. | Graphic6 |
Graphic7 | 7. There is strong evidence that the single most important factor in promoting women’s rights and gender equality is an autonomous women’s movement. |
Le Diable est dans les détails détaille les violations graves à l’encontre des droits humains, et ceux des femmes en particulier, légitimées par des fondamentalismes parrainés par les États ainsi que par des acteurs fondamentalistes non étatiques, tels que les milices, les organisations communautaires religieuses et les particuliers. Le renforcement fondamentaliste de normes sociales patriarcales régressives conduit à la montée de la violence contre les femmes, les filles et les femmes défenseuses des droits humains (WHRDs). La rapport met en avant ces éléments-clé pour comprendre et affronter la situation :
Les acteurs du développement sont en mesure de jouer un rôle important dans ce contexte. La capacité collective des acteurs du développement à reconnaître les fondamentalismes religieux et à les affronter de manière concertée est essentielle pour faire progresser la justice sociale, économique et de genre et les droits humains pour tous, dans un contexte de développement durable. En donnant la priorité à des partenaires progressistes dans le cadre de leurs activités, les acteurs du développement peuvent éviter d’octroyer des ressources ou de la légitimité aux fondamentalistes religieux. Les organisations de femmes ont de l’expertise sur le sujet et ont développé des stratégies pour lutter contre les fondamentalismes : Les acteurs du développement pourraient s’appuyer sur ces connaissances et s’engager à leurs côtés au sein de coalitions intersectorielles pour faciliter leur diffusion
Caroline a travaillé régulièrement pour l'AWID, organisant auparavant les forums de 2005 et 2008 à Bangkok et au Cap, et à travers d'autres fonctions au sein de l'organisation. Avant de rejoindre l'AWID, elle a enseigné l'anglais en licence, puis a quitté l’université pour diriger le Reel Asian International festival de film de Toronto et travailler sur d'autres projets. Plus récemment, elle a occupé le poste de responsable des opérations chez Spring Strategies. En dehors du travail, Caroline se retrouve généralement dans son jardin, communiant avec ses chères plantes et faisant la paix avec les insectes et les rongeurs qui s’invitent.
Bienvenue à Crear | Résister | Transform : un festival dédié aux mouvements féministes !
L'AWID s'engage à créer un espace en ligne qui nous invite et nous pousse tou·te·s à faire preuve de courage, de curiosité, de générosité et de responsabilité partagée.
Nous vous invitons à créer à nos côtés des espaces sans harcèlement ni violence, où chacun·e est respecté·e dans son identité et son expression de genre, sa race, ses capacités, sa classe, sa religion, sa langue, son ethnicité, son âge, sa profession, son type d'éducation, sa sexualité, sa taille et son apparence physique. Des espaces où nous reconnaissons les inégalités de notre monde et où nous nous efforçons de les transformer au gré de nos propres interactions avec les autres.
Soyez là les un·e·s pour les autres en étant activement à l’écoute. Essayons de nous sentir proches, même si tout est virtuel. Pour cela, vous aurez accès à l’interprétation de la discussion et à des moyens de communications ouverts (comme la boîte de dialogue et autres outils) pour réagir et échanger. Nous vous recommandons de porter des écouteurs ou un casque pendant la séance pour mieux entendre les autres et vous faire entendre. Dans la mesure du possible, essayez de fermer votre messagerie électronique ou toute autre distraction pendant que vous prenez part à la discussion.
Célébrons les multiples façons dont le savoir se manifeste dans nos vies. Nous vous invitons à aborder la conversation avec curiosité et ouverture d’esprit pour apprendre des autres, en se permettant de désapprendre et de réapprendre à travers ces échanges, comme une manièrede commencer à construire collectivement des connaissances.
Nous nous engageons à adopter une approche holistique de l'accessibilité en tenant compte des différents besoins physiques, linguistiques, mentaux et de sécurité. Nous voulons un espace qui accueille des personnes d'origines, de croyances, de capacités et d'expériences différentes. Nous anticiperons au mieux mais vous demanderons également de nous communiquer vos besoins, et nous ferons de notre mieux pour y répondre.
Nous nous engageons tou·te·s individuellement et collectivement à respecter la vie privée de chacun·e· et à demander le consentement des autres avant de partager des images ou du contenu qui les concerne, générés au cours de la conversation.
Créer un environnement sécurisé, respectueux et agréable durant ces conversations est la responsabilité de tou·te·s .
Si vous remarquez qu'une personne a un comportement discriminatoire ou offensant, veuillez contacter la personne de référence qui vous sera indiquée en début de session.
Tout·e participant·e qui utilisera un langage ou des images abusives sera exclu·e de la conversation et ne sera pas réadmis·e. Nous n’aurons plus de relations avec cette personne de quelque manière que ce soit.