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Déclaration féministe conjointe à l’occasion de la 51e session du CDH : Réunion-débat bisannuelle sur le droit au développement

Merci, Monsieur le président. L’Association pour les droits des femmes dans le développement fait cette déclaration au nom de l’Initiative pour les droits sexuels et International Women’s Rights Action Watch Asia Pacific.

Nous nous félicitons des efforts du Conseil des droits de l’Homme dans la promotion de la concrétisation du droit au développement ainsi que des progrès réalisés par le groupe de travail intergouvernemental sur le droit au développement en matérialisant ce droit humain sous forme d’un instrument juridiquement contraignant. Le projet de convention sur le droit au développement reconnaît en effet que l’élimination des discriminations à l’encontre de toutes les femmes et les filles est indispensable pour garantir leur jouissance totale et égale du droit au développement.

Nous réitérons qu’il est indispensable que le cadre de cette convention aborde les inégalités mondiales et les déséquilibres de pouvoir d’un point de vue féministe et qu’il inclue une analyse plus approfondie de l’oppression systémique dans notre compréhension du droit au développement. La réalisation du droit des femmes et des filles nécessite de la part des États qu’ils mettent un terme à la privatisation et à la financiarisation des services publics, qu’ils annulent les dettes, les mesures coercitives unilatérales et les conditions préalables à l’aide et qu’ils garantissent la participation de féministes des pays du Sud.

Nous remarquons avec consternation que les États du Nord continuent à opposer leur résistance au droit au développement, et que les analyses inexactes et néfastes sur le genre – qui servent à restreindre les droits et sous-estimer les abus basés sur le genre et la sexualité – sont de plus en plus suivies dans les sphères du droit au développement. La grande majorité des références à l’égalité des genres, et aux genres plus largement, ont été éliminées du projet de convention lors de ses dernières séances de révision. Ceci est le fruit d’arguments fallacieux selon lesquels l’utilisation du terme « genre » sert à limiter les droits des femmes et des filles, et que le droit relatif aux droits humains ne reconnaît ni identité de genre ni orientation sexuelle.

Il est impératif que les organes et mécanismes des droits humains de l’ONU adoptent une approche intersectionnelle, qui aborde les causes profondes des discriminations à la fois systémiques et individuelles, à partir des systèmes d’oppression : le patriarcat, le racisme et le capitalisme.

Nous demandons ainsi aux panélistes : Comment éliminer toutes les formes de violences et de discriminations basées sur le genre afin de garantir la jouissance totale et égale du droit au développement pour toutes et tous, sans laisser personne pour compte ?

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