Domaines prioritaires

Aider les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre à être un élément moteur de l’opposition aux systèmes d’oppression et à co-créer des réalités féministes.

Domaine prioritaire : Co-Création des réalités féministes

Alors que nous rêvons d’un monde féministe, il y en a qui sont déjà en train de le construire et de le vivre. Ce sont nos réalités féministes ! 

Que sont les réalités féministes ?

Les réalités féministes sont les exemples concrets des mondes justes que nous sommes en train de co-créer. Elles existent aujourd’hui, dans les manières, dont les personnes et les mouvements vivent, luttent et se construisent.

Ces réalités féministes vont au-delà de la résistance aux systèmes oppressifs pour nous montrer à quoi ressemble un monde sans domination, sans exploitation et sans suprématie.

Ce sont ces histoires-là que nous voulons mettre en lumière, partager et amplifier à travers notre aventures des réalités féministes.

Transformer des visions en des expériences vécues

Au travers de cette initiative, nous voulons:

  • Créer et élargir les alternatives: Ensemble, nous créons de l’art et des expressions artistiques qui placent au centre et célèbrent l’espoir, l’optimisme, la guérison et l’imagination radicale que les réalités féministes inspirent.

  • Enrichir nos connaissances: Nous documentos, démontrons & diffusons des méthodologies qui permettront d’identifier les réalités féministes de nos différentes communautés.

  • Promouvoir des programmes féministes: Nous élargissons et approfondissons notre réflexion et notre organization collectives afin de promouvoir des solutions et des systèmes justes incarnant les valeurs et les visions féministes.

  • Mobiliser des actions solidaires: Nous incitons les mouvements féministes, en faveur des droits humaines et de la justice de genre et leurs allié-e-s à partager, échanger et co-créer des réalités, des récits et des propositions féministes lors du 14ème Forum international de l’AWID.


Le Forum international de l’AWID

Bien que nous mettions l’accent sur le processus avant, pendant et après les quatre jour du Forum, c’est lors de l’événement lui-même que la magie opère. Grâce à l’unique énergie des participant·e·s et à l’opportunité de rassembler les gens.

Nous espérons que le prochain Forum :

  • Construira le pouvoir des réalités féministes, en nommant, célébrant, amplifiant et en alimentant l’énergie autour des expériences et propositions qui font émerger les possibilités et nourrissent notre imagination

  • Remplira nos puits d’énergie et d’inspiration comme le carburant de notre activisme et de notre résilience pour les droits et la justice

  • Renforcera la connectivité, la réciprocité et la solidarité au sein des divers mouvements féministes et avec les mouvements en faveur des droits et de la justice.

En savoir plus sur le processus du Forum

Le prochain forum de l'AWID aura lieu du 20 au 23 september 2021 à Taipei, Taiwan.

En savoir plus

Contenu lié

On ne les oublie pas: Les défenseur-e-s des droits humains qui ne sont plus avec nous

L’AWID rend hommage aux féministes et défenseur-e-s des droits humains qui ne sont plus parmi nous, et dont les contributions à l’avancement des droits humains nous font cruellement défaut.


Honorer les féministes et défenseur-e-s des droits humains

L’hommage se présente sous forme d’une exposition de portraits d’activistes du monde entier qui ne sont plus parmi nous qui ont lutté pour les droits des femmes et la justice sociale. 

Célébré en 2012 à l’occasion du lancement du 12e Forum international de l’AWID en Turquie, le premier hommage aux défenseur-e-s des droits humains a pris la forme d’une exposition de portraits et de biographies de féministes et d’activistes disparu-e-s. Des participant-e-s au Forum ont décrit cette initiative comme « une manière à la fois unique, émouvante et vivifiante de célébrer notre histoire collective ».

Lors du 13e Forum international au Brésil, nous avons célébré les activistes féministes et les défenseur-e-s des droits humains qui nous ont quitté-e-s ou qui ont été assassiné-e-s avec une cérémonie de dévoilement d’une peinture murale, un spectacle de danse et un rituel brésilien.

Entre la tenue de ces différents événements, l’hommage continue sous forme d’une galerie en ligne, mise à jour chaque année à l’occasion de la campagne de 16 jours d’action contre la violence basée sur le genre (25 novembre-10 décembre).

Des contributions du monde entier

Depuis 2012, plus de 400 féministes et défenseur-e-s des droits humains issues de 11 régions et 80 pays ont été incluses dans notre Hommage. 

L’AWID tient à remercier les familles et les organisations qui ont partagé leurs histoires personnelles et contribué à cette commémoration. Nous nous engageons auprès d’elles à poursuivre le travail remarquable de ces militant-e-s et nous ne ménagerons aucun effort pour que justice soit faite dans les cas qui demeurent impunis.

Visitez l’expo de l’hommage en ligne

La violence et les menaces à l’encontre des défenseur-e-s des droits humains persistent

Outre l’hommage rendu à ces incroyables activistes, nous souhaitons faire la lumière sur le sort de ces défenseur-e-s des droits humains qui ont disparu ou ont été assassin-é-es.

Un tiers des activistes présenté-e-s dans cet hommage ont été assassiné-e-s ou sont disparu-e-s dans des circonstances obscures. Iels ont été visé-e-s personnellement, en raison du travail qu’iels réalisaient afin de défier : 

  • le pouvoir étatique
  • l’hétéronormativité
  • les extrémismes
  • les grandes entreprises
  • le patriarcat
  • le crime organisé
  • la corruption
  • la militarisation...

Ce fut notamment le cas d’Agnes Torres, du Mexique, assassinée en raison de son identité de genre et de son orientation sexuelle, de Cheryl Ananayo, une militante écologiste originaire des Philippines, assassinée alors qu’elle luttait contre une société minière, ou encore de Ruqia Hassan, une journaliste indépendante et bloggeuse syrienne, assassinée pour avoir critiqué l’Etat. Et de très nombreu-x-ses autres.

Avec cet hommage aux défenseur-e-s des droits humains, nous inscrivons tou-s-tes ces activistes dans notre mémoire collective et portons l’héritage de leurs luttes comme le flambeau qui éclaire les actions de nos mouvements féministes et en faveur des droits des femmes. Nous reconnaissons que la sécurité, la sûreté et le souci de soi doivent être des priorités dans l’ensemble de nos programmes politiques, et appelons ainsi tous les gouvernements et les organes internationaux à lutter contre la violence contre les féministes et les défenseur-e-s des droits humains.

Nous croyons que c’est là une étape essentielle afin de garantir la pérennité de nos mouvements en faveur de l’égalité des genres, des droits des femmes et de la justice pour toutes et tous.

Visitez l’expo de l’hommage en ligne

1. Rassemblez vos ressources

Cette section présente les principales ressources que l’AWID recommande afin que vous puissiez mener votre propre recherche WITM.

Dans cette section

Personnel requis

  • Au moins 1 personne pour diriger la mise en place générale de la méthodologie de recherche et veiller à ce que toutes les composantes clés soient en place (Sections 2-11)
  • Au moins 1 personne pour conceptualiser les principaux objectifs de recherche et les questions d’orientation
  • Au moins 1 personne pour peaufiner et mener la méthodologie de recherche, y compris la collecte de données
  • Au moins 1 personne pour procéder à une analyse qualitative et quantitative des données recueillies
  • Au moins 1 personne pour consigner et condenser les résultats de la recherche en fonction du-des public-s souhaité-s.
  • Au moins 1 personne pour réviser vos produits finaux
  • Au moins 1 personne pour sensibiliser le public au sujet de votre enquête et promouvoir les résultats de votre recherche

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Dépenses éventuelles

  • Salaire du personnel et/ou des conseiller-ère-s
  • Logiciel d’analyse des données, si vous procédez à l’analyse d’un vaste ensemble de données en interne.
    Options  :
    - SPSS
    - Stata
    - R (gratuit)
  • Le coût de production des publications et des produits découlant de la recherche
  • Si jugé utile, un prix d’incitation que pourraient gagner les personnes qui remplissent le questionnaire
  • Si jugé utile, mesures d’incitation à offrir vos conseillers

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Temps estimé

  • Pour le processus de recherche : six à dix-huit mois, selon la taille de l’ensemble des données et la capacité du personnel
  • Pour les activités de plaidoyer : un à deux ans, conformément à vos objectifs organisationnels

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Ressources requises

  • Liste d’organisations, de donateurs et d’activistes agissant à titre consultatif
  • Liste des activités et espaces en ligne/réseaux à qui distribuer votre enquête et présenter les résultats de votre recherche
  • Liste de donateurs, d’activistes et d’organisations de droits des femmes à interviewer
  • Questions des interviews préparées
  • Liste des sources de publications à utiliser dans le cadre de la recherche documentaire

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Ressources disponibles

Outils en ligne

Quand vous aurez rassemblé ces ressources, vous pourrez estimer les coûts de votre recherche à l’aide de notre Fiche de travail « Êtes-vous prêts-es ? »

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Étape précédente

Avant de commencer

Étape suivante

2. Cadrez votre recherche

Agroécologie et souveraineté alimentaire

Le contexte

La recherche de moyens alternatifs de production alimentaire fondés sur la durabilité environnementale gagne du terrain dans toutes les régions du monde. Cette quête mondiale présente une caractéristique centrale : la nécessité de mobiliser les populations rurales, en particulier les femmes, tenant compte de leurs priorités et de leurs connaissances locales par le truchement de l’agroécologie.

Définition

L’agroécologie est une façon de pratiquer l'agriculture ou de faire appel aux technologies qui ne nuit pas à l'environnement. Cette approche propose de rompre avec le modèle de développement rural hégémonique reposant sur les grandes exploitations et la monoculture qui profitent essentiellement aux entreprises agricoles et renforcent l'exclusion sociale.

Dans le contexte de l'agriculture familiale, l'agroécologie représente une forme de résistance au modèle de développement actuel et aux problèmes sociaux, culturels, environnementaux et économiques que ce modèle implique. L’agroécologie se pose en alternative face au manque d'autonomie financière des agriculteur-trice-s et symbolise une résistance face au modèle d'agroentreprises actuel.

Perspective féministe

Il se pourrait que les efforts uniquement axés sur l'agroécologie ne suffisent pas à résoudre tous les problèmes de la marginalisation et de l'invisibilité des femmes. Il est alors crucial d’adopter une perspective féministe afin d'analyser les normes associées à la notion de famille telle qu'actuellement constituée en tant qu'institution parfaite, ainsi que les normes relatives à la condition de subordination des femmes.

Plus simplement, il importe d'inclure une réflexion sur les rôles de genre socialement construits pour faire avancer le potentiel émancipateur de l'agroécologie dans ce débat.


Pour en savoir plus sur cette proposition :

Idées de financement

Cette page vous fournira des idées pour financer votre participation au 14ème Forum de l’AWID.

En planifiant l’activité que vous voulez présenter au Forum, pensez aussi à la façon dont vous financerez votre participation. Prenez en compte : l’hébergement, le voyage, le visa, les frais d’inscription au forum, etc. 

Veuillez noter que ce Forum offrira de nombreux « espaces ouverts » et moments d’apprentissage et d’échange entre mouvements, mais aussi moins de sessions formelles. (Consultez la section « Comment décrire le Forum pour votre levée de fonds » ci-dessous concernant le langage à adopter dans votre demande). 

Travaillez avec vos bailleurs actuels :

Votre meilleure option sera toujours de faire appel à vos bailleurs de fonds actuels : Si votre groupe bénéficie de l'appui d'organismes donateurs, dites-leur que vous souhaitez participer au Forum de l’AWID pour apprendre, expérimenter, échanger et travailler en réseau, et ce même si votre activité n'est pas sélectionnée dans le programme final.

Pour  soutenir votre participation, vos bailleurs de fonds devront en être informés longtemps à l'avance, alors n’attendez pas pour leur en parler déjà tout de suite ! (Ils sont déjà en train de décider des fonds qu’ils vont distribuer en 2020. Nous vous recommandons de les contacter au plus tard début 2020.) Bon nombre de donateurs qui soutiennent les organisations féministes disposent de budgets alloués au déplacement pour le Forum.

D’autres pourraient les inclure dans des renouvellements de subventions ou dans d’autres financements permettant de couvrir les frais de déplacements. 

Trouver de nouveaux donateurs :

Si vous ne disposez pas actuellement d’un soutien financier, ou que vous ne pouvez garantir de subventions dédiées au déplacement pour le Forum, vous pouvez envisager de contacter de nouveaux donateurs.

Les délais et exigences varient d’un donateur à l’autre, et la procédure d’octroi de financement peut prendre plusieurs mois. Si vous envisagez d’effectuer de nouvelles demandes de financement, nous vous encourageons à le faire au plus tôt.

Inspirations créatives :

Les mouvements féministes ont depuis longtemps fait preuve de créativité lorsque s’agissait de financer leur propre militantisme. Voici quelques idées que nous avons été en mesure de rassembler afin d’inspirer des modes alternatifs de financement.  

  • Mobilisez votre communauté pour soutenir la participation : réalisez des levées de fonds grâce à de légères contributions de membres à travers des dîners et des soirées dansantes communautaires, ainsi que des spectacles, des évènements et des excursions au niveau local.
  • Mobilisez votre réseau en organisant des cercles de donateurs·trices et du crowdsourcing (appel au grand public) via une variété d’outils en ligne comme gofundme, indiegogo, plumfund ou kickstarter (liens en anglais).
  • Développez des sources locales de revenus, y compris les dons individuels et les cotisations de membres.
  • Envisagez le cofinancement et initiez des partenariats stratégiques avec d’autres communautés et groupes œuvrant pour la justice sociale.    

Pour plus d’inspiration, vous pouvez consulter les informations continues de l’AWID sur le financement autonome, comprenant des idées spécifiques sur le financement de la participation aux conférences

Fonds d’accès :

Le Fonds d’accès de l’AWID : l’AWID s'efforce de faire du Forum un véritable rassemblement mondial avec la participation de divers mouvements, régions et générations. A cette fin, l'AWID mobilise des ressources pour constituer un Fonds d'accès limité (AF, selon son sigle anglais) afin d'aider les participant-e-s  à couvrir leurs frais de participation. 

Vous pouvez indiquer dans votre candidature si vous souhaitez soumettre une demande de financement au Fonds d'accès de l’AWID.

N'oubliez pas que ces ressources sont très limitées et que nous ne serons pas en mesure de soutenir tou.te.s les candidat.e.s. Même si vous faites une demande pour le Fonds d'accès de l’AWID, nous vous encourageons à continuer à explorer d'autres options pour financer votre participation au Forum.  Les décisions relatives au Fonds d'accès seront confirmées d'ici la fin du mois de juin 2020. 


Comment décrire le Forum pour votre levée de fonds : 

Voici quelques extraits de messages qui peuvent vous aider à prendre contact avec vos donateurs ou votre réseau. N’hésitez pas à les adapter de la façon que vous jugerez la plus utile à vos yeux !

Le Forum de l’AWID est un espace cocréé par des mouvements féministes qui stimule les participant·e·s dans leur propre activisme, et renforce les connexions entre divers mouvements de droits et de justice. Les participant·e·s en tirent des sources d’espoir, d’énergie et d’imagination débridée, tout en approfondissant leurs analyses partagées et leurs apprentissages. C’est aussi un lieu de renforcement de la  solidarité entre mouvements qui permet de développer des programmes d’action intégrés et de faire avancer des stratégies communes.       

Notre organisation est à la recherche de fonds pour participer à ce Forum afin de se connecter à d’autres activistes et mouvements du monde entier, de consolider nos stratégies et de partager notre travail. Les participant·e·s des années précédentes nous inspirent, notamment lorsque ces personnes décrivent le pouvoir de ce rassemblement mondial féministe :

 « Pendant quelques jours… les voix se sont tissées en une perspective mondiale sur l’état de l’égalité de genre. Et lorsque je dis mondiale, je fais référence à des traductions simultanées en sept langues… »

« Nous nous sommes rappelé·e·s que nous n’étions pas seul·e·s. Le Forum est un moyen pour traduire le collectif dans nos mouvements. En dépit des idéologies, des identités ou des frontières, notre force réside dans notre vision et notre soutien les un·e·s pour les autres. » 

Veuillez noter que ce Forum offrira de nombreux « espaces ouverts » et moments d’apprentissage et d’échange entre mouvements, mais aussi moins de sessions formelles.

Même si beaucoup de participant·e·s ne feront pas de présentation aux sessions formelles, le Forum offrira cependant un espace précieux d’apprentissage, de réflexion stratégique et d’expérimentation du pouvoir collectif en action des mouvements féministes.

Considérations budgétaires : 

Lors du calcul de vos coûts et du montant nécessaire à financer, il est important de prendre en compte certaines dépenses qui peuvent survenir. Voici des exemples d’éléments clés à considérer :

  • Le prix du vol
  • Les frais d’inscription au Forum (veuillez noter que même si vous obtenez un soutien de l’AWID via le Fonds d’accès, vous devez régler vous-même vos frais d’inscription)
  • Les frais de visa
  • L’assurance santé voyage
  • Les transports locaux depuis et vers l’aéroport (taxis ou autres moyens de transport)
  • Les frais d’escale, tels que l'hôtel et les repas, si votre voyage en avion comprend une longue correspondance
  • L’hébergement, comprenant un jour de repos si vous avez parcouru une grande distance
  • La technologie, comprenant l’accès WiFi et les frais de communication internationale si requis pendant le voyage (l’AWID fournira le WiFi pendant le Forum)
  • Les coûts matériels pour tout support (visuels, rapports, travaux artistiques!) que vous souhaitez apporter, partager ou échanger durant le Forum
  • Les frais accessoires et/ou per diems pour couvrir les repas et d’autres besoins qui peuvent survenir (tous les déjeuners et pauses-café/thé, ainsi qu’un dîner seront fournis par l’AWID durant le Forum)
  • L’accessibilité, par exemple toute aide supplémentaire pouvant être jugée nécessaire pour que votre voyage soit confortable, sûr et sécurisant

Au plaisir de vous voir au Forum !

 


Le Forum est un processus collaboratif

Le 14ème Forum de l'AWID aura lieu du 11 au 14 janvier 2021 à Taipei, Taiwan.

C'est bien plus qu’un événement de quatre jours. C’est un arrêt de plus dans un parcours de renforcement de mouvement autour des réalités féministes, lequel a déjà commencé et continuera bien au-delà des dates du Forum.

Rejoignez l'aventure

Changements sismiques : une année d'achèvement, de transition et de réflexion | rapport annuel 2017

Ces cinq dernières années, ont été particulièrement significatives pour l’AWID.

Nous avons contribué à d'importantes victoires, telles que l'élargissement du paysage du financement des droits des femmes grâce à des travaux de recherche et de plaidoyer novateurs de grande envergure. En même temps, nous avons connu des revers dévastateurs, notamment les assassinats de femmes défenseures des droits humains telles que Berta Caceres au Honduras, Gauri Lankesh en Inde et Marielle Franco au Brésil, ainsi que la montée de la mobilisation anti-droits dans les espaces voués aux droits humains.

Il y a cinq ans, nous nous sommes engagées à renforcer notre mouvement en produisant des savoirs sur les tendances des mouvements anti-droits, ainsi que sur des questions avec lesquelles les féministes s'engagent plus rarement, tels les flux financiers illicites. Nous avons mené des plaidoyers côte à côte avec nos partenaires du mouvement, renforçant ainsi l'activisme intergénérationnel et celui des jeunes féministes et élargissant la protection globale des défenseuses des droits humains. Arrivées au terme de notre plan stratégique, nous sommes fières de nos réalisations et de notre évolution en tant qu’organisation. Nous terminons l'année 2017 avec un engagement, des idées et un apprentissage renouvelés pour poursuivre la lutte à venir !

 

Colectivo Morivivi

Colectivo Moriviví est un collectif artistique de femmes. Notre production artistique comprend du muralisme, du muralisme communautaire et des performances/actions de manifestation. Notre travail consiste à démocratiser l'art et à amener les récits des communautés portoricaines dans la sphère publique afin de créer des espaces où ils seront validés. Nous croyons qu’à travers l'artivisme, nous pouvons promouvoir la sensibilisation aux questions sociales et renforcer notre mémoire collective.

“Cacibajagua” 2017, Mural Project. Jiangxi, China
“Cacibajagua” 2017, Projet mural. Jiangxi, Chine
“Cacibajagua” 2017, Mural Project. Jiangxi, China
“Cacibajagua” 2017, Projet mural. Jiangxi, Chine
“Paz para la Mujer” 2015, collaboration with Coordinadora Paz para la Mujer Organization. Santurce,
“Paz para la Mujer” (“Paix pour la Femme”) 2015, collaboration avec l’organisation Paz para la Mujer. Santurce, Porto Rico

 

“Paz para la Mujer” 2015, collaboration with Coordinadora Paz para la Mujer Organization. Santurce, Puerto Rico
“Paz para la Mujer” (“Paix pour la Femme”) 2015, collaboration avec l’organisation Paz para la Mujer. Santurce, Porto Rico
Collectivo Moriri Artwork

Dans le cadre de sa participation au Groupe de Travail d’Artistes d'AWID, le Colectivo Moriviví a réuni un groupe divers de membres, partenaires et personnel pour faciliter un processus collaboratif visant à imaginer, documenter et déterminer le contenu d'une fresque communautaire par le biais d'un processus de co-création en plusieurs étapes. Le projet a commencé par une conceptualisation à distance avec des féministes de différentes régions du monde réuni·e·s par l'AWID, avant d'évoluer vers sa re-contextualisation et sa réalisation à Porto Rico. Nous avons eu l'honneur de bénéficier de la contribution des artistes locaux·ales Las Nietas de Nonó(@lasnietasdenono), de la participation des femmes locales à la session de peinture communautaire, du soutien logistique de la municipalité de Caguas et du soutien supplémentaire du FRIDA | The Young Feminist Fund.
 
La fresque explore la transcendance des frontières en présentant les corps tels des cartes, dans une étreinte qui met en évidence l'intersection des différentes manifestations, pratiques et réalités féministes.
 
Nous remercions également Kelvin Rodríguez, qui a documenté et capturé les différentes étapes de ce projet à Porto Rico : 

Collectivo Moriri Artwork
Collectivo Moriri Artwork
Collectivo Moriri Artwork
Collectivo Moriri Artwork
Collectivo Moriri Artwork
Collectivo Moriri Artwork
Collectivo Moriri Artwork
Collectivo Moriri Artwork
Collectivo Moriri Artwork

À propos du Colectivo Morivivi 

Colectivo Morivivi portrait
Moriviví est un collectif de jeunes femmes artistes qui travaille sur l'art public depuis Avril 2013. Basé·e·s à Porto Rico, nous sommes reconnu·e·s pour la création de fresques et d'arts dirigés par la communauté.
 
Le groupe a débuté dans les festivals d'art urbain locaux. Au fur et à mesure que notre travail devenait plus populaire, les organisations et les dirigeant.e.s communautaires ont commencé à nous contacter. Au départ, nous étions huit lycéen·ne·s qui voulaient peindre une fresque ensemble. Cependant, en huit ans de travail acharné, nous avons été confronté·e·s à de nombreux défis. Nous sommes aujourd’hui dans une période de transition. Au cours de l'année qui vient, nous souhaitons restructurer le collectif en interne. Notre objectif est d'ouvrir de nouvelles opportunités pour les collaborateurs·trices et d'étayer notre processus de prise de décisions par un nouveau système d'évaluation. À long terme, nous aspirons à devenir une école alternative de pratiques artistiques pour celles et ceux souhaitant s'immerger dans la production artistique communautaire.

Debbie Stothard

Biography

Tout au long de ses 38 années de carrière, Debbie Stothard a collaboré avec diverses communautés pour impliquer des États, des organisations intergouvernementales et autres parties prenantes en Asie, en Afrique, en Europe et dans les Amériques sur des questions de droits humains et de justice. Son travail porte essentiellement sur les thématiques des affaires et des droits humains, de la prévention des atrocités et du leadership des femmes. Elle a, de ce fait, animé ou secondé près de 300 formations au cours des 15 dernières années. La plupart de ces formations était des ateliers à destination de groupes de base et organisés sur le terrain, centrés sur le plaidoyer en faveur des droits humains, les connaissances économiques fondamentales, les affaires et les droits humains, la justice transitionnelle et la prévention des atrocités. Son travail dans le domaine de la justice transitionnelle et de la prévention des atrocités s’est principalement déroulé au Myanmar, mais elle a également été conseillère en matière d’interventions dans d’autres situations nationales dans le monde.

Entre 1981 et 1996, Debbie a été reporter spécialisée dans les affaires criminelles, organisatrice d’évènements étudiants, analyste politique, universitaire, conseillère gouvernementale et traiteure en Malaisie et en Australie, tout en étant bénévole pour des causes en lien avec les droits humains. Elle a fondé ALTSEAN-Burma en 1996, qui fut à l’initiative d’un large éventail de programmes sur les droits humains à la fois innovants et autonomisants. ALTSEAN mène notamment un programme permanent et intensif de leadership à destination de diverses jeunes femmes à Burma qui, au cours des 22 dernières années, a aidé à renforcer et élargir le leadership des femmes dans les zones touchées par un conflit. Debbie Stothard a siégé au Conseil de la fédération internationale des droits humains (FIDH) pendant neuf années en sa qualité de secrétaire générale adjointe (2010–2013) puis de secrétaire générale (2013–2019). Elle a mis cette période à profit en promouvant la mission et le profil de la FIDH lors de près de 100 réunions et conférences par année.

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La joie dans le monde : six questions à Naïké Ledan

entretien mené par Chinelo Onwualu

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Naike Ledan Portrait

Naike Ledan est une défenseuse de la justice sociale, une féministe engagée qui met en avant 20 années d’expérience dans la défense des droits humains et de la justice sanitaire, l’autonomisation des femmes, la lutte pour l’accès universel aux services de base et l’inclusion sociale, ainsi que le renforcement des capacités de la société civile. Elle a réalisé un travail considérable au Canada, en Afrique occidentale et australe, ainsi qu’en Haïti, dans le domaine de la défense des droits civils et du renforcement des capacités des OSC, tout en mettant l’accent sur les déterminants sociaux de l’exclusion structurelle. Elle défend les principes de leadership partagé, ainsi que les espaces anticoloniaux, anti-oppressifs et anti-patriarcaux. 

Article Cover for A Joy to the World: Six Questions with Naike Ledan

Chinelo On dit que tu es une activiste pour les droits des personnes trans; j’aimerais savoir quel parcours tu as eu.

Naike Alors, j’ai grandi en Haïti jusqu’à mes 18 ans, puis j’ai vécu à Montréal pendant 19 ans. En revenant en Haïti en 2016, je pensais rentrer à la maison, mais le lieu avait changé et j’ai dû me réajuster. Je ne me suis pas vraiment reconnectée à ma famille et mes amis d’enfance comme je l’aurais cru. Je suis revenue en tant qu’expat avec une situation professionnelle confortable, et je me suis sentie comme une étrangère pendant très longtemps. Dans le même temps, je me sentais vraiment à la maison à cause de la langue, des silences entendus, le fait de ne pas devoir tout expliquer quand on chante une pub – tu sais, ce truc qu’on partage, cette énergie, cet espace, cet esprit.

Mon retour à l’amour de moi-même – que j’appellerais une « renaissance » – qui a coïncidé avec l’accouchement de mon premier enfant, l’accouchement de moi-même et le moment où je suis tombée amoureuse avec le queer en moi et mon amour des personnes de même genre. (Crédit 
photo : Naïké Ledan)

Ce qui m’a aidée, c’est que j’adorais le travail qui consiste à aller dans les terres et à documenter les connaissances des gens. Donc j’ai quitté le confort. Je suis devenue directrice nationale d’une organisation régionale qui était super mégaqueer! La majeure partie de mon travail consistait à trouver des ressources et à renforcer les capacités de la société civile. Ma stratégie était d’aller dans les campagnes, de chercher toutes ces petites organisations, d’aider à renforcer leurs capacités et de les financer. Je ne cherchais pas à rencontrer des politiciens, à serrer des mains et à prendre des photos <rires>. J’avais un très bon allié, Charlot Jeudy, l’activiste [queer] qui s’est fait tuer il y a trois ans chez lui. Nous nous sommes fortement rapproché·e·s après qu’un festival de films afroqueer que nous planifions en Haïti ait été interdit. Mais ç’a fait beaucoup de bruit et déclenché les conversations à propos du queer partout, et Charlot m’a présentée à toutes les petites OSC dans les moindres recoins du pays. Et moi, j’étais juste là pour aider les organisations à s’enregistrer légalement ou à construire leur plan stratégique. Donc, ce sont tous ces petits boulots qui ont fait de moi une activiste queer et, par extension, une activiste trans, bien que je ne me dise pas activiste. C’est un terme tellement piège, tu ne trouves pas? Et c’est un nom que les autres nous donnent. Moi, je pense que je suis juste une amoureuse et une battante <rires>.

Chinelo Parle-moi de la formation que tu as menée avec l’AWID pour le festival. De quoi ça parlait et quel était le contexte?

Ma profonde conscience de moi-même au cours de mon enfance et ma forte préoccupation à questionner les inégalités et l’injustice à un très, très jeune âge (+/- 4 ans). (Crédit photo : Naïké Ledan)

Naike Les médias internationaux ne parlent pas vraiment d’Haïti, mais avec un environnement politique aussi mauvais que le nôtre, l’environnement économique était encore plus catastrophique. Étant une Haïtienne plutôt de classe moyenne, parlant plusieurs langues et ayant différents passeports, j’étais hésitante au départ à occuper cet espace. Mais je me considère souvent davantage comme un pont que comme une personne qui parle d’elle-même. C’est comme ça que j’en suis venue à inviter Semi, une brillante jeune femme trans d’autour de Port-au-Prince, pour qu’elle vienne occuper cet espace, parler d’elle-même et nous raconter l’écosystème des réalités des femmes trans en Haïti. Nous en sommes venues à faire une séance sur le féminisme non inclusif – ou pour le dire autrement, les espaces féministes officiels – et la manière dont les filles trans en Haïti n’ont pas d’espace au sein desquels elles peuvent contribuer aux connaissances des femmes et au partage de leurs réalités. Donc, le festival de l’AWID a été pour moi l’opportunité de donner l’espace aux femmes qui devraient leur être dédié. Ce fut un super moment; on buvait du vin en ligne tout en modérant la conversation. Ma comodératrice, Semi, nous a fait part de ce que cela signifie que d’être une enfant/une fille/une femme trans à différentes étapes de sa vie. Elle a également parlé des dangers de la rue, de la pauvreté, de l’exclusion, du fait de « ne pas passer » et aussi de ses victoires.

Chinelo Quelle est la relation des femmes trans avec les organisations féministes en Haïti? Quelle expérience en as-tu retirée?

Naike Ç’a été vraiment très difficile – un crève-cœur, vraiment – cette expérience des femmes trans en Haïti. De l’inexistence absolue à une extrême sexualisation. L’autre chose qui se passe aussi c’est la manière dont elles sont tuées, et le fait que ces assassinats ne sont pas rapportés dans les médias. Cela montre la mesure dans laquelle les femmes trans sont non existantes et effacées. Elles sont partout mais non dans les cadres professionnels, non dans les cadres féministes et non dans les cadres organisationnels. Même pas dans les organisations LGBT. Ce n’est que récemment, et suite à un énorme effort de plaidoyer, que certaines de ces organisations se réajustent en quelque sorte. Mais dans les espaces féministes, c’est toujours hors de question. On doit toujours faire avec le vieux discours d’exclusion : « Ce ne sont pas des femmes. Bien sûr, si elles peuvent passer… ». La culture du passing, c’est en réalité une question de gestion des risques – à quel point tu passes et à quel point tu ne passes pas, et ce que cela veut dire pour ton corps et la violence que cela lui inflige. Dans les réalités d’exclusion des trans dans lesquelles nous vivons, qui sont reproduites dans de nombreux espaces féministes, celles qui passent complètement peuvent être considérées être des filles, mais seulement dans une certaine mesure. Mais tomber en amour, avoir une conversation et rester dans le placard, et souhaiter une certaine esthétique ou une carrière? De fait, la conversation sur la thérapie hormonale porte en réalité sur la réduction des risques, comme Semi elle-même l’a mentionné lors de la formation. Mais on n’a pas l’option de la thérapie hormonale ici, on n’a pas le cadre médical ni le système qui soutiendrait celles qui voudraient choisir cette option.

Chinelo Tu parles de la manière dont les trans et les queer sont considéré·e·s dans la société, je trouve que ça pourrait ressembler à la situation au Nigéria, qui peut être un environnement profondément homophobe.

Naike Haïti est un pays très complexe, d’une très belle manière. Rien n’est simple, tu sais, rien ne se fait jamais d’une seule manière. Les Haïtiens et les Haïtiennes sont très tolérant·e·s – et sont également très homophobes. Il y a des coins de campagne où les gens ne sont pas vraiment si homophobes, parce que les temples vaudous sont là, et c’est une religion qui respecte la vie. Un principe essentiel de la religion vaudou est que toutes et tous les enfants sont des enfants. Donc, il n’y a pas de vrai ou faux dans cette religion. Depuis la nuit des temps, les gens considèrent Haïti comme un havre, un lieu où les gens sont tolérants – je te parle là des années 1970, 1980, avant le VIH, les années 1990 même. Puis il y a eu le tremblement de terre [en 2010], dans lequel environ 300 000 personnes ont trouvé la mort. Et alors tout cet argent est arrivé du Sud des États-Unis par le biais des Évangélistes, pour reconstruire le pays et pour trouver Jésus. Donc l’homophobie en Haïti est très récente. Dans le tréfonds, dans le cœur de l’âme de la culture, je ne peux pas vraiment dire qu’Haïti est homophobe. Mais dans la vie de tous les jours, ça colle vraiment à la peau des personnes queer, toute cette violence. Et sur celle des femmes, des femmes pauvres, des femmes à la peau foncée aussi parce que le colorisme est bien ancré dans les Caraïbes.

Chinelo Comment as-tu géré cela? Quelle a été ta stratégie de survie?

Mon retour à Haïti dans le cadre de mon processus de décolonisation, et de mon choix de mettre physiquement, et sans compromis, mes sens et les sens de ma famille en phase avec la magie et la culture noire. (Crédit photo : Naïké Ledan)

Naike J’aime vraiment beaucoup mon travail. J’adore travailler. Au début, quand je suis arrivée, je travaillais avec cette horrible ONG mais je faisais un travail génial. J’étais toujours à la campagne, discutant et apprenant des gens, des femmes. Et ç’a m’a comblée pendant si longtemps, parce que je suis vraiment très amoureuse de ma culture, des personnes noires, des femmes noires – des vieilles femmes noires, des bébés noir·e·s. Ça me nourrit vraiment spirituellement. Quand on était au Canada, mes enfants étaient dans ces écoles où il n’y avait que des blancs et des blanches et iels étaient instrumentalisé·e·s. Iels ne parlaient ni créole ni français. Et maintenant, iels courent librement dans la cour et commencent à se battre en créole. J’ai aussi trouvé des poches de survie auprès des gens que j’ai rencontrés. J’ai créé des liens avec les queer et d’autres qui étaient des bizarres comme moi, et ç’a vraiment été magique. Mais aujourd’hui, j’ai davantage mal parce que je ne me sens plus en sécurité en Haïti. Il y a environ 40 enlèvements par semaine à Port-au-Prince – et c’est ainsi depuis 2018. J’ai commencé à devenir anxieuse et à avoir des attaques de panique. Donc, l’heure est venue pour moi de partir, et je me demande régulièrement « C’est où la maison? ». J’ai passé 19 ans à Montréal mais je ne m’y suis jamais sentie chez moi. Quand je suis partie, cela ne m’a jamais manqué et je ne veux donc pas y retourner. Je pleure beaucoup ces derniers temps parce que j’ai l’impression d’entamer un deuxième exil.

Chinelo Quelle est ta relation au plaisir, aux loisirs et au repos?

Naike Ma relation avec le plaisir, les loisirs et le repos sont une seule et même chose pour moi. C’est le moment vécu où je me laisse aller à profiter de la chaleur du soleil sur mon visage, par exemple. C’est un plaisir, un loisir et un repos en même temps.
 
Le plaisir : c’est l’espace où je me réfugie, qui se résume généralement à un havre de célébration de moi-même. Je me réserve le pouvoir et le droit d’être bruyante ou calme, alors que je profite du plaisir que j’expérimente. Tout le plaisir auquel je m’adonne vicieusement et abondamment, notamment mais non exclusivement, le plaisir de la solitude et du silence.
 
Les loisirs :
faire du vélo, assister à des festivals de musique, manger, déguster du vin et danser des danses traditionnelles du vaudou haïtien font partie de tout ce à quoi je m’adonne en ce moment.
 
Le repos : c’est ce pourquoi je vis. En tant qu’hyper performante et que personne qui est littéralement en amour avec son travail, il est paradoxal de voir à quel point je suis paresseuse. Personne ne sait ça parce que tout ce que le monde voit en moi, c’est la bête de travail satisfaite. Personne ne sait à quel point je peux, sans compromis et profondément, me plonger dans l’oisiveté.

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Continuez à explorer Incarnations transnationales

Cette édition du journal, en partenariat avec Kohl : a Journal for Body and Gender Research (Kohl : une revue pour la recherche sur le corps et le genre) explorera les solutions, propositions et réalités féministes afin de transformer notre monde actuel, nos corps et nos sexualités.

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التجسيدات العابرة للحدود

نصدر النسخة هذه من المجلة بالشراكة مع «كحل: مجلة لأبحاث الجسد والجندر»، وسنستكشف عبرها الحلول والاقتراحات وأنواع الواقع النسوية لتغيير عالمنا الحالي وكذلك أجسادنا وجنسانياتنا.

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Je suis novice dans ce domaine et beaucoup de concepts me semblent déroutants. Pouvez-vous m’aider ?

Lettre d’amour aux mouvements féministes #2

À mon collectif féministe bien-aimé,

Lettre d’amour aux mouvements féministes. De: Lina

Je t’appartiens depuis aussi longtemps que je peux me souvenir. Jeune fille, j’ignorais qu’il y avait un mot – féministe – pour nous toustes qui aspirons à vaincre et à démanteler le patriarcat, qui cherchons refuge dans les bras de l’inclusion et de l’intersectionnalité, qui traitons les gens comme des égaux, peu importent leur genre, leur race, leur sexualité, leur religion et leur ethnicité, qui apprenons constamment pour mieux faire, pour mieux être et pour nous servir de nos privilèges pour élever les autres.

Quand j’avais 14 ans, mon professeur de français au Collège, un trentenaire de 1,80 m, a agressé une élève de ma classe devant tout le monde. L’élève, une de mes amies d’enfance, et plusieurs autres filles de la classe sont allées voir la direction pour le dénoncer, les parents s’en sont mêlés et la classe entière, forte de ses trente élèves, a soutenu la fille. Mais toutes nos tentatives pour lui faire porter la responsabilité de son acte ont échoué, l’administration a gardé le silence sur l’histoire de la fille et il n’a jamais été renvoyé ni poursuivi. Les filles de ma classe et moi-même étions outrées, donc nous avons fait ce que toute jeune féministe en rage ferait : nous avons jeté des œufs sur sa voiture! Et bien que les œufs se lavent facilement et que la peinture utilisée pour écrire « Sale porc » et « Khamaj » (ordure) sur sa carrosserie pouvait être grattée, je n’oublierai jamais comment nous nous sentions après cela. [MB1] Libérées, enragées, heureuses, solidaires et puissantes. Ce même sentiment m’envahit à chaque nouvel événement féministe auquel je prends part depuis. L’adolescente féministe en moi a grandi et rejoint Women Deliver, l’AWID, Unootha, animé des ateliers féministes à l’université et même été poursuivie pour son affiliation féministe à 19 ans, mais ça, je le garde pour une autre lettre.

Les mouvements et les espaces féministes m’offrent la sécurité et l’autonomisation. Ce sont les mères que nous aurions aimé avoir et le lien dont nous avions besoin pour nous connecter et nous organiser, malgré nos différences contre un ennemi commun qui mine tout le monde, le patriarcat. C’est grâce à toi que j’ai appris à être résiliente et à mettre toutes mes forces et mes compétences au service des autres en les soutenant, en mettant la lumière sur les marginalisées et en tendant le micro à celles qu’on n’entend jamais.

Ce que j’aime le plus chez vous, les mouvements féministes, c’est que parfois vous merdez, vous négligez et marginalisez aussi, vous avez des biais - comme tout autre mouvement - mais ce qui vous rend différents, c’est que vous vous efforcez toujours de mieux faire. La redevabilité ne vous effraie pas, et vous êtes un collectif en constante évolution qui reflète la manière dont l’altruisme et la philanthropie dans l’effort vers l’équité de genre changent à mesure que le temps passe.

Puissiez-vous continuer à croître, puissiez-vous faire mieux, puissiez-vous être toujours enragés, puissiez-vous continuer à rugir, puissiez-vous toujours aimer, puissiez-vous toujours parler des langues différentes et puissiez-vous toujours avoir le pouvoir.

Avec amour, lumière et rage,
Lina

2014: lacement du processus préparatoire de la 3ème Conférence sur le FdD

Lancement du processus préparatoire intergouvernemental de la troisième Conférence sur le financement du développement, octobre 2014

  • Un processus préparatoire, co-facilité par l’ambassadeur guyanais George Wilfred Talbot et l’ambassadeur norvégien Geir O. Pedersen, a été instauré pour mener des discussions préliminaires relatives à la troisième Conférence sur le FdD prévue en juillet 2015 à Addis Abeba, en Éthiopie.
  • Dans le cadre de ces préparations, deux séries de séances de fond informelles ont été organisées au siège  de l’ONU à New York  afin d’apporter des éléments d’information pouvant servir aux sessions de rédaction du futur document final.
  •  À cette occasion, le WWG sur le FdD a été réactivé dans le but d’intégrer les perspectives féministes et de défense des droits des femmes aux discussions et délibérations, avant et pendant la troisième Conférence sur le FdD. À l’heure actuelle, le groupe est co-animé par l’AWID, Development Alternatives with Women for a New Era (DAWN) et la Feminist Task Force (FTF).
  • Le WWG sur le FdD a prononcé deux déclarations  lors de la première série de sessions et présenté un document écrit lors de la seconde. Il a, dans les deux cas, souligné l’invisibilité des inégalités entre les genres dans ce processus préparatoire, tout comme celle de l’inclusion d’autres formes de discrimination et d’inégalité. Le travail du WWG met en lumière les rapports de pouvoir entre les genres et leurs points d’intersection avec d’autres catégories, telles que la race, le handicap, l’appartenance ethnique, l’âge, la richesse et l’identité sexuelle, ce qui accentue la répartition inégale des chances et des ressources dans toutes les sociétés de la planète.
  •  Les organisations de la société civile se sont dites inquiètes de l’étroitesse de l’espace qui leur a été accordé pour prendre part aux deux sessions de fond informelles. Elles ont notamment évoqué le risque que l’espace de participation de la société civile aux négociations portant sur le document final de janvier 2015 ne soit lui aussi limité.

Faire son coming out au moment le plus fort de ma vie : le forum des féminismes noirs

Coverture pour Faire son coming out au moment le plus fort de ma vie : le forum des féminismes noirs

 

 

De nombreuses participantes vivent les Forums de l’AWID comme un espace de liberté unique où elles sont accueillies et célébrées, telles qu’elles sont. Dans un monde où même les féministes les plus privilégiées ont souvent du mal à s’intégrer, pour celles dont l’identité est criminalisée ou condamnée dans leur contexte quotidien, cette expérience de liberté et de célébration peut être profondément transformatrice (et réparatrice). L’histoire de la façon dont OluTimehin Kukoyi - qui participait pour la première fois - a vécu le Forum des féminismes noirs et le Forum de l’AWID à Bahia (2016) illustre bien cela.

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